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Tchad-Boko Haram: Avec qui négocie-t-on à N'Djamena?

La secte islamiste Boko Haram vient de démentir formellement les pourparlers annoncés par les autorités nigérianes et confirmés par les tchadiens à N’djamena dans une vidéo publier hier vendredi 31 octobre.
L’annonce confirmé en grand pompe par le chef de la diplomatie tchadienne Moussa Faki sur les ondes de RFI laisse perplexe sur le rôle présumé du Tchad comme médiateur.

D’abord, pour les islamistes, le président tchadien Idriss Deby est un «impur», «un mécréant» qui combat l’Islam. Lui qui avait envoyé les troupes tchadiens délogés leur «confrère de lutte» au Mali en leur infligeant une lourde défaite, puis envoyer ses soldats en RCA sans aider les musulmans qui se font massacré par les anti-balaka chrétiens, avant de retirer ses troupes, n’est pas habile de jouer le rôle de médiateur.

Le 18 octobre, Moussa Faki, ministre des affaires étrangers annonce que, dans le cadre du dialogue à N’Djamena «Boko Haram s’est engagé à libérer les otages chinois et camerounais» en guise de bonne volonté. Et « prévu également la libération des jeunes filles enlevées à Chibok ».  Une information donnée par Idriss Deby à  François Hollande qui l’affirme sans vérifier lors d’une conférence de presse devant les Chefs des Organisations internationales.
Deby n’est pas à son premier coup, lui qui à l’époque affirma dure comme fer la mort de Mokhtar Belmokhtar au Mali, ensuite réapparu en Libye.
Pour Shekhou, «Nous n’avons signé de cessez-le-feu avec personne (…) nous n’avons négocié avec personne (…) c’est un mensonge. Un mensonge» insiste t-il.

Et pourtant, une semaine avant, le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, affirme le 11 octobre juste après la libération, que « tous les otages sont sains et saufs. Ces libérations se sont déroulées avec tous les moyens de la nation pour arriver à ce dénouement heureux. » Aucune allusion au rôle qu’a joué N’Djamena ou l’implication des Nigérians.
Notons aussi qu’il s’agit de dix ouvriers chinois et l’épouse du vice-Premier ministre camerounais Amadou Ali.  Aucun détail n’a pu filtré de la part des camerounais. Ni le terme de l’accord, ni les procédures de contacts, rien.

Le Cameroun de sa part n’a pas commenté les déclarations du ministre des affaires étrangers tchadien qui s’attribue tout le mérite.

Des diplomates avec des terroristes

La diplomatie tchadienne n’a pas d’égale. Comment peut-on comprendre qu’un chef de la diplomatie d’un pays se targue à annoncer d’avoir négocier avec des terroristes? Une affaire qui relève exclusivement des services secrets et de renseignent et dans la toute discrétion.

En suite, Boko Haram n’est pas un groupe homogène, n’a pas une coordination, ou une hiérarchie sur la quelle ont peu se fier.
L’idéologie des mouvements djihadistes est loin de tout les principes qui régissent nos institutions. Shekhou a lui même annoncé «Nous ne négocierons pas. Quel est notre intérêt à négocier? Allah nous a dit de ne pas le faire». Alors avec qui négocie-t-on au Tchad?
Qui sont ces individus inconnus de tous (même du renseignement nigérian)? Cheikh Goni Hassane et Cheikh Boukar Umarou que le ministres tchadiens des affaires étrangers présente comme les représentant de Boko Harma après avoir «eu d’abord une correspondance» de leur part. Qui sont-ils? D’où sortent-ils? Quel est leur lien avec Deby? Et que font-ils à N’Djamena? Sur quoi négocie-t-on  alors?

Le calvaire des filles enlevées

Ça fait déjà 6 mois que les 237 filles ont été enlevé par Boko Haram à Chibok. Pour le groupe terroriste, c’était uniquement pour satisfaire les besoins sexuels de ses combattants s’inspirant du djihad Al-Nikah ou le djihad du sexe en Syrie. Dans la vidéo, Shekhou dit que ces filles ont été marié, ce qui implique que naturellement en ce moment elle sont tous déjà enceintes. Croyons-nous pas quand même que ces filles sont enlevées pour faire la cuisine.

Idriss Deby, sa diplomatie et son service de renseignement et de sécurité, ne connaissent absolument rien des islamistes. D’autant que ces derniers le considère un comme «apostat». Une marionnette des occidentaux.
Croire que le Tchad d’Idriss Deby peu jouer  un rôle dans les affaires islamistes, c’est faire preuve d’une aberration monstrueuse et grotesque.

L’otage allemand

Si les camerounais ont ressui à libérer les otage enlevés par des groupes armés attribué à Boko Haram, il n’est surement pas Boko Haram d’Aboubakar Shekhou. L’idéologie des organisations djihadistes à évoluer. ُElle n’est plus dépendante d’une coordination ou d’une autorité centrale comme le cas d’Al-Qaida ou les Talibans.
Plusieurs factions armés peuvent réagir indépendamment et se réclamé de Boko Haram, sans vraiment avoir un lien direct. Nous faisons face à une idéologie transatlantique très puissant avec des moyens financiers énormes soutenues par les pétrodollars monarchiques.

Boko Haram a fait allégeance à l’EI (Etat Islamique), mais il est certain qu’ils n’ont aucune coordination avec celui-ci. D’ailleurs entre Al-Bagdadi, le Khalife autoproclamé en Irak et Shekou du Nigeria, il y a rien en commun que la terreur et l’application de la Charia dont chacun à ses interprétations, qu’ils ne tiennent que du bout des lèvres. Leur but commun c’est combattre les occidentaux.
Le sort du ressortissant Allemand est une carte de pression. L’affirmation de Shekhou est un chantage, une mis en garde avant d’être décapité comme le retissant français en Algérie par les Soldats du califat. «Nous ne négocierons pas… Allah nous a dit de ne pas le faire».

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Passionné des études islamiques, Activiste et analyste politique

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djarmaacheikh

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Djarma si tu ne connais pas bien francais donne aux autres pour te corriger et puis tu vas publier