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Le français: vecteur de pauvreté en Afrique?

Dans les 54 pays qui composent le continent africain, les pays francophones sont les lauréats en matière de sous développement et champion de la mal gouvernance. S’il y a bien un facteur commun entre ses pays horriblement pauvres, c’est qu’ils ont eu la malchance d’être colonisés par la France et la Belgique. Aujourd’hui et sans aucune honte, ceux-ci se postulent en donneurs de leçon en matière de démocratie et de justice aux Africains, oubliant leur propre histoire. Les ouvrages en ce sens ne manquent pas mais les critiques faites en français n’ont pas la même dimension que celle faite en d’autres langues. J’écris ce texte après un constat fait dans le milieu francophone, moi y compris.

Lors d’un voyage en 2014 au Cameroun, j’ai découvert un peuple complémentent soumis pour un « maître » qui n’a même plus besoin d’être présent pour les contrôler. La soumission est devenue un état d’esprit, une culture que le Camerounais cherche à noyer dans l’alcool. Même constat au Tchad et dans tous les ex-colonies françaises.

Le paradoxe est que plus on est « éduqué », plus on est soumis. Le modèle de l’école française et de la langue française sont les moyens le plus direct et rigide de domination et d’appropriation de l’esprit africain. La langue de Molière est un outil de contrôle de l’esprit par excellence, malgré son caractère peu scientifique. Je vois souvent des jeunes afro-francophones fassent l’éloge plus qu’elle même.

La langue français a été imposé après les années des indépendances comme une langue officielle en Afrique de l’Ouest et en Afrique Central.
Il faut reconnaitre qu’à l’époque, elle avait permis aux africains d’avoir accès aux savoirs conventionnel après que celle-ci a démoli l’éducation pré-colonial qui existait, accès principalement sur la religion, les savoirs traditionnels et les valeurs africaines.

Au cours d’un voyage de formation à Dakar en 2015, là, j’ai découvert un pays meurtri. Des étudiants et des enseignants incultes qui ressemblent aux zombies.  Au delà des questions politiques, économiques et stratégiques. Depuis plus de 200 ans d’éducation francophone, le sénégalais cherche à être plus français que le français lui-même. Véhiculer par la langue, ce pays était le premier victime d’esclavage du temps moderne (Commerce triangulaire) et force est de constater qu’il en est toujours ainsi.

Cette remarque, je l’ai faite aussi chez les étudiants tchadiens au Sénégal. Ils sont nombreux ces «francophones exclusifs» qui se vantent d’avoir des diplômes élevés les uns les autres allant parfois à se déclarer même intellectuels parce qu’ils ont écris un livre ou parlant impeccablement la langue de Molière.  De ce faites, des esprits programmés à la servitude intellectuelle et morale d’un ordre de pensée des temps ancien.

L’apprentissage d’une langue dans le temps est une sorte de reprogrammation de l’esprit, de façon à penser et d’observer le monde extérieur d’un angle. Lorsqu’on se limite à une seule, on ne peut percevoir le monde autrement que ce que l’on pense.  On ne comprend que ce que cette langue veut nous faire comprendre et on ne voit que ce qu’elle veut nous faire voire.
Il me plaît, à ce propos, de citer ces lignes de l’historien et juriste tunisien arabophone Ibn Khaldoun:

«Les vaincus veulent toujours imiter le vainqueur dans ses traits distinctifs, dans son vêtement, sa profession et toutes ses conditions d’existence et coutumes. La raison en est que l’âme voit toujours la perfection dans l’individu qui occupe le rang supérieur et auquel elle est subordonnée.

Elle le considère comme parfait, soit parce que le respect qu’elle éprouve (pour lui) lui fait impression, soit parce qu’elle suppose faussement que sa propre subordination n’est pas une suite habituelle de la défaite, mais résulte de la perfection du vainqueur. Si cette fausse supposition se fixe dans l’âme, elle devient une croyance ferme.

L’âme, alors, adopte toutes les manières du vainqueur et s’assimile à lui. Cela, c’est l’imitation(…) Cette attraction va si loin qu’une nation dominée par une autre nation poussera très avant l’assimilation et l’imitation.» Il avait écrit cela en 1377.

La langue est une institution pelliculaire. Elle mène jusqu’au cœur des gens. Lorsqu’un individu parle plusieurs langues,  se libère de ses chaines et se retrouve capable de voir et en déduire de lui-même.
Vous comprendriez ainsi donc qu’il est difficile de faire raisonner les francophones exclusifs. Les valeurs sont crées et transportées à travers le langage. Qui diffère d’une langue à une autre.

Toutes les valeurs de la société ont des relais de langage pour les connecter afin de fonctionner correctement dans la société. La culture africaine n’a rien de similaire à la culture française ainsi, les afro-francophones ne s’épanouissent pas dans la langue française.

Les sanctions de l’occident envers des pays comme l’Iran ou le Soudan provenait d’une part du refus de l’envahissement culturelle et idéologique par le biais linguistique occidentale au détriment de leur propres valeurs culturelles et éducatives. En Afrique, les liens privilégies entre certains ethnies soumis à impérialisme français ou belge et d’autre l’ayant combattu font l’objet d’une stratégie politique minutieusement scruté pour bien garder  les intérêts colonialistes.

Parfaitement bilingue (arabe – français) avec deux autres langues supplémentaires en actives (perse et l’anglais), le complexe et la limite de l’enseignement en français est bien plus profonde. L’un des problèmes majeurs de l’éducation, d’intégration et des inégalités en France proviennent de la langue française elle-même qui véhicule une compréhension contraire aux valeurs qu’elle veut incarné. Celle-ci est devenu obsolète et incompatible avec l’évolution du temps par le rattachement historique et identitaire de la France.
Aujourd’hui, l’état de pensée de la jeunesse afro-francophone donne de tournis. Les analphabètes et illettré sont parfois même plus raisonnable et mieux éclairer que les universitaires.

Malheureusement, on continue à enseigner dans nos écoles les ouvrages des écrivains africains comme Senghor, Cheikh Anta Diop, Ahmadou Kourouma, Hampâté Bâ, etc… Certes, ces personnalités ont marqué leur temps même si encore certains de leur contenu est à revoir.  Cependant considéré comme un Bible, on participe à la cristallisation de l’esprit de la jeunesse et ainsi les soustraires de l’évolution de la marche du monde. Si les afro-francophoniste sont à la recherche d’une fierté africaine, ils ne font ainsi qu’étouffer le génie et la créativité africaine. Et telle est le but.

Les ouvrages et mentalité du siècle précédent ne sont pas compatibles aux besoins de nos jours. La langue française ne produit que des chômeurs et des intellectuels mentalement handicapés.

Il a fallu un génocide pour que le Rwanda se libère de cette emprise et  décide de voir ailleurs. Le salut de la jeunesse des pays afro-francophones viendra lorsque celle-ci pensera autrement que de ce que l’on l’appris.

C’est en ce moment que commencera le changement pour aller en avant.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Blogueur; Activiste

 

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djarmaacheikh

Commentaires

renaudoss
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Intéressant.
Il y a en effet un rapport net entre la langue et la vision du monde, le rapport aux choses. On ne le remarque pas souvent. Cette barrière et cette prison mentale est si subtile qu'on ne le remarque presque pas, à tel point que certains colonialistes considéraient que le simple fait de maintenir la langue du colon (français ou anglais, pour le coup ;) ) suffisait à maintenir la domination pendant un siècle au moins! ( Après, bon, dans ton billet, il y a à boire et à manger, c'est encore autre chose)

Très intéressant, encore, tu ouvres un débat important, surtout à grand renfort du grand Khaldoun

renaudoss
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( Lors d’un voyage en 2014 au Cameroun, j’ai découvert un peuple complémentent soumis pour un «maitre» qui n’a même plus besoin d’être présent pour les contrôler. La soumission est devenue un état d’esprit, une culture que le camerounais cherche à le noyer dans l’alcool. Le même constat au Tchad et dans tous les ex-colonies française.)

Waoh!