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Tchad: l'intronisation d'un dictateur incendiaire

De plus en plus des pays dans le monde organisent des élections au suffrage universel pour élire leur président. En Afrique c’est un peu compliqué. La relation entre les gouvernants et les gouvernés est rythmé de tension et des guerres. Mais on y organise quand-même des élections. Cette initiative est sensé encourager la démocratie que chacun à sa propre conception.

Au Tchad par exemple, depuis plus d’un demi siècle, c’est-à-dire depuis son indépendance en 1960, aucun président ne s’est fait élire. Mais ils parviennent quand-même à s’accrocher au pouvoir plus ou moins longtemps. Propulser du jour au surlendemain par un coup d’État, les tchadiens ont eu le cauchemar de vivre l’expérience d’un président affreusement inculte et politiquement abject.

Le dernier espoir d’une véritable transition démocratique au Tchad est officiellement volé en éclat par l’investiture ce 8 août d’Idriss Deby. Une investiture à la quelle ont pris part les «royalistes» de l’Élysée représenté par  Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense. Tout cela par le concours des opposants qui ce sont joyeusement pris part au jeux. Comme disait leur chef de file: le contrat est rempli.

Investi pour un cinquième mandat devant un parterre des dictateurs africains comme Oumer El-Bechir ou l’Ougandais Yoweri Museveni.  Il est à noter l’absence des deux présidents, le sénégalais Macky Sall et l’ivoirien Alassane Ouattara qui sans l’aide d’un Deby seront de l’autre coté de l’Atlantique selon le PR de l’UA.  Presque tous les pays limitrophe du Tchad sont présent à l’exception du «suisse-camerounais» Paul Biya. L’homme fort égyptien Abdel Fattah el-Sisi annoncé en tambour et trompette avait lui compris le jeux. L’Égypte n’a pas d’argent pour aider le Tchad. Finalement, Caire est représenté par une simple délégation.

D’autres grand figure respectueux du continent comme le Nigérian Buhari, le Béninois Talon ou encore le Rwandais Kagamé vont se demander de ce qu’ils peuvent bien faire là. Bien qu’ils auront de quoi se moquer dans leur avion au retour, ils vont quand même constater d’eux-mêmes la médiocrité d’Idriss Deby et avoir de quoi se glorifier pour leur effort.

Anyway, les intimidations de la société civile, le contrôle des médias par le pouvoir, la censure d’internet, le truquage des votes, la privatisation et l’appropriation de l’opposition, le régime autoritaire ne manquent pas  d’inventivité pour s’assurer des résultats électoraux pour assener sa légitimité.

Tout observateur avisé de la scène politique tchadienne en conclura que l’échec de l’élection du 10 Avril 2016 conduira inéluctablement à une guerre. Une guerre qui emportera Deby et son régime vue les crises socio-économiques délicates que traverses le pays. Quant à cette investiture au delà de son caractère folklorique est l’annonce de la fin d’un régime.  Une fin que ni le Tchad, ni les Tchadiens ne seront épargnés.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Analyste politique

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