Djarma Acheikh Ahmat Attidjani

Tchad-Procureur: pas de justice pour Zouhoura

Au Tchad la justice est en panne. Depuis une semaine, le peuple Tchadien enchaîne les manifestations pour réclamer justice pour Zouhoura. Une jeune lycéenne de 17 ans violée par des enfants des dignitaires du regime. Parmi eux des fils des généraux et celui du ministre des affaires étrangères. Ils sont sept en tout filmant leur forfaiture. La video publiée sur les réseaux a créée une vague d’indignation. Le jeudi 18 février, les autorités débordées par les événements ont momentanément coupé les réseaux téléphoniques avant de censuré l’accès à la connexion internet. Depuis lors, facebook est difficilement accessible.

Apres l’arrestation des violeurs sauf un en fuite à Amdjarass, le procureur de la république annonce ce soir du vendredi 19 février à la television nationale que les accusés sont en route vers la sinistre prison de Koro-Toro dans le desert au nord du pays.

Pendant que l’ensemble des Tchadiens au Tchad et de la diaspora manifestent leurs colères pour demander #JusticepourZouhoura, les autorités tchadiennes envoient les accusées en prison sans aucune forme de procès. Une decision extrajudiciaire qui selon nos informations visent à étouffer le vrai problème sur cette affaire.

Le père de la fille affirme sur le micro de Rfi que «beaucoup de pères de familles m’ont dit :  » Ma fille aussi a été violée « . Je ne peux pas citer leurs noms mais ce sont des grands cadres du pays qui m’ont appelé. »

L’envoie des accusés de viol en prison de Koro-toro sans forme de procès est-elle une machination des autorités pour soustraire les violeurs de la justice?  Par le passé, les proches du régimes soi-disant envoyés à Koro-toro pour assassinat sont en suite exfiltrés et vivent en exile doré à l’extérieur. On les a vu par la suite se la couler douce au Caire, à Dakar, à Paris, Khartoum ou Pretoria.

Quant aux accusés de détournement de fond public, après condamnation par la justice, ils se voient prom le lendemain au poste de responsabilité au sommet de l’Etat. Une façon du regime de les récompenser du crime commis.

Au moment oú le peuple Tchadien appelle à la justice pour Zouhoura. La réponse des autorités est claire. Pas de Justice pour Zouhoura. Entre le peuple et le regime, le divorce est consommé.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste


Marche blanche à Paris pour la lycéenne Zouhoura

COMMUNIQUE DE PRESSE

Affaire Zouhoura : Marche blanche à Paris pour la lycéenne Zouhoura, kidnappée, séquestrée et violée à Ndjaména au Tchad.

 

Les Faits

Le 08 février 2016, Zouhoura, âgée de 17 ans, élève en classe de terminale à Ndjaména au Tchad, a été kidnappée par six jeunes,  fils des responsables politiques et militaires tchadiens. Elle a été conduite de force dans un lieu inconnu de Ndjaména, capitale tchadienne, séquestrée puis sauvagement violée par ses ravisseurs. Elle a été  filmée nue et  la vidéo a été postée sur Internet.  Ce viol collectif de la jeune fille, a suscité émoi,  colère et indignation dans son pays d’origine le Tchad et à l’étranger.

Devant cette situation, un Comité d’initiative citoyenne constitué, à Paris, organise  une marche pacifique le  samedi 20 février 2016 afin de manifester sa solidarité et son soutien à Zouhoura. Mais aussi, dénoncer  tout  acte inhumain et dégradant dont sont victimes les femmes et les filles au Tchad et dans le monde.

Le Comité d’Initiative citoyenne composée des femmes tchadiens et d’hommes, entend lire un mémorandum devant l’Ambassade du Tchad à Paris et remettre ledit document à son M. HisseinTaha Ibrahim, ambassadeur du Tchad en France.

A cet effet, le Comité  d’Initiative citoyenne  invite toute la presse nationale et internationale à venir couvrir cet événement qui s’inscrit dans une démarche pacifique de lutte contre le viol, les violences faites aux  femmes et aux filles et afin de mettre un terme à l’impunité dont bénéficient les auteurs de ces actes hideux et odieux.

Par la même occasion, le Comité d’Initiative Citoyenne  lance un appel à  toute personne éprise des idéaux de paix, de justice, de liberté et de dignité humaine  à nous rejoindre pour s’indigner et témoigner par sa présence sa solidarité  à Zouhouraet à toutes les victimes des violences faites aux femmes et aux filles.

En vous remerciant d’avance, le Comité d’Initiative Citoyenne d’organisation vous prie de recevoir ses salutations les meilleures.

Itinéraire de la Marche

Rassemblement : Trocadéro à Heures 13heures 30 mn

Début de la Marche : 14 heures

Arrivée : 18 heures  Ambassade du Tchad en France.

Paris, le 18 février 2016

Le Comité  d’Initiative Citoyenne pour #Zouhoura

Contact/presse :0033 (7) 51 55 99 42/ Mail : comitedinitiativecitoyenne@gmail.com


Affaire Zouhoura : Un viol d’Etat

 


Tchad: le regime crée ses propres organisations de la société civile

La diffusion le 14 février sur internet des images d’une scène de viol collectif d’une jeune femme postée sur les réseaux sociaux a crée une énorme vague de protestations contre la violence faite aux femmes. Les auteurs de ce viol sont des enfants des dignitaires du regime parmi eux fils des généraux et celui du ministre des affaires étrangère Moussa Faki. La jeune lycéenne est enlevée, séquestrée et violée le 08 février 2016. 

Face à la gravité de la situation, le regime avait en premier lieu cherché à étouffer l’affaire. Mais cela n’a durée qu’une semaine. La video est ensuite publiée sur les réseaux sociaux par les activistes. Sous pressions des uns et la menace des autres, la video à été retirée pour pudeur et respect à la jeune fille. Mais aussi pour étouffer l’affaire.
C’est l’activiste Maina Ibangolo qui a tenu à faire éclater l’affaire au grand public, refusant la suppression de la video.

Parmi les personnes appelant la suppression immédiate de la video sur facebook, figure Hayatte Ndiaye présidente de l’Association des femmes osant la réussite et le combat pour l’équité (Force). Une association profitant de la circonstance lors du rassemblement devant le domicile familial de la jeune fille. Des femmes et des hommes indignées de cette acte horrible se sont mobilisés pour demander justice.

Selon Hayatte Ndiaye, la creation de l’association c’est une volonté spontanée de « s’indigner de manière collective » raconte-t-elle au micro de Rfi. Cette indignation dont parlent la présidente, aurait elle eu lieu sans la publication de la video? Pourquoi ne s’est elle pas indigné pour demander justice avant le rassemblement? Œuvrait-elle pour étouffer l’affaire qui secoue le regime ou rendait-elle justice à la victime en passant sous silence?

Soyez rassurer, les réponses se trouvent au premier paragraphe du premier communiqué de ladite association publié sur facebook. Signé par sa présidente, celle-ci  réclame que l’association à été la premiere à avoir dénoncée, l’enlèvement, la sequestration et le viol de Zouhoura. Et à ce titre elle est conviée à prendre part à une reunion avec la première dame.

Il est claire que le regime face au mouvement de protestation et à la veille des elections, cherchent à crée ses propres organisation de la société civile pour contre-carré toute action citoyenne pour la justice dans ce pays. Depuis quand la defense des droits de l’homme se fait par ordre chronologique de dénonciation? Loin d’être une association de circonstance, l’association des femmes pour le développement et la culture de la paix au Tchad milite pendant des années en ce sens sans que la première dame Hinda Deby leur accordent ne ce reste qu’une audience.

Apres l’échec du ministre de la sécurité publique Ahmat Bachir d’étouffer cette affaire, c’est au tour de la première dame et ses acolytes que la mission on dirait confiée. Zouhoura n’est que la goutte d’eau qui à fait déborder le vase. Elle ne vous apprend absolument rien en la matière chères grandes sœurs.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste

https://www.youtube.com/watch?v=UpBQbauxzqk&feature=youtu.be


Tchad: Venus en décembre 1990, sont-ils des musulmans, ces nouveaux arrivants ?

CouvertureAprès le départ de Habré, les langues commencent à se délier.  Beaucoup de gens parlent de corps sans vie, ayant flotté sur le Chari, durant tout son règne et charrié vers le Lac-Tchad. Pour vérifier ces allégations, j’ai décidé d’enquêter auprès des habitants des villages longeant le fleuve Chari, à commencer par le village du Millezi  situé à l’ouest de Ndjaména, et ce sur une distance d’à peu près de 30 kilomètres.

Cependant, les villageois de nature méfiante, attitude tout à fait normale dans un pays où l’instabilité politique est chronique, ne renseignent pas le premier venu. Il faut qu’ils aient pleinement confiance en la personne à qui ils vont livrer ces confidences graves. Ainsi donc, pour bénéficier du concours de ces villageois, je me suis adressé au chef du Canton, M. Oumar Atim dont la circonscription visée relève de son autorité coutumière, pour me désigner un de ses agents qui me serve de guide puisse en même temps rassurer mes interlocuteurs.

M. Oumar Atim m’a désigné un de ses vieux messagers qui connaît parfaitement la région et qui se nomme : Azarack. Nous sommes convenus avec Azarak d’entamer notre tournée un dimanche matin. Lorsque nous avons atteint la forêt de Modjorio, située à l’ouest de Ndjaména, dans le quartier Farcha,mon guide Azarack me demande abruptement :

– Sont-ils musulmans ces nouveaux arrivants qui nous gouvernent ? Azarak fait allusion au régime Deby et à ses combattants qui n’ont même pas clôturé leur 2ème année de pouvoir. Surpris par la question de mon interlocuteur, je lui demande : pourquoi cette question ? Qu’est ce que tu as constaté de mauvais ?
Après un moment de silence il me dit : il y a quelques jours, une de nos vieilles femmes arabes après avoir, comme à l’accoutumée, vendu son lait frais au marché de Ndjaména et acheté ses condiments, a repris le chemin de son village au crépuscule. Arrivée au niveau de ces bois, elle a été interceptée par une meute de jeunes combattants Zaghawas qui l’ont traînée dans la forêt d’en face, et l’ont violée à tour de rôle. Cette femme, dit-il, est âgée de plus de soixante ans. Elle les supplie, dit qu’elle est vieille et qu’elle a l’âge de leur grand-mère. Tu sais ce qu’ils lui ont répliqué ? : “Il n’y a pas une femme vieille et une autre jeune. Une femme est une femme.”.
Lorsqu’elle a été abandonnée, après maints viols, elle ne pouvait même pas marcher. C’est grâce à des passants qu’elle a été transportée chez elle. Cette vieille est définitivement traumatisée. Et jusqu’à ce jour, elle n’a pas récupéré sa santé.

Réellement, j’ai été abasourdi par ces crimes abominables. Et Azarak a parfaitement raison de se demander si ces gens qui nous gouvernent et leurs combattants sont vraiment des musulmans…
Violer et de plus une femme qui a l’âge de votre mère ou de votre grand-mère, est un acte inadmissible chez les musulmans tchadiens. Malheureusement les viols viennent s’ajouter au répertoire déjà long des crimes de sang et des accaparement de biens entrepris par nos nouveaux gouvernants qui prétendent être venus libérer les tchadiens de la dictature Habré.  Page 64-65

Chronique d’une enquête criminelle nationale: le cas du régime de Hissein Habré, 1982-1990, Mahamat Hassan Abakar, L’Harmattan, 2006


Tchad: le ministre des affaires étrangères au centre d’un scandal de viol

Il s’appel Salahadine Moussa Faki Mahamat, fils du ministre des affaires étrangère Moussa Faki Mahamat et ancien premier ministre. Ils est l’un des accusés ayant participer à l’enlèvement, sequestration et viol de la jeune lycéenne Zouhoura.

Le 08 février 2016, le jeune hommes avec six (6) autres acolytes proche du regime dont deux fils des généraux de l’armée proche de Deby ont procédé au viol collectif d’une jeune lycéenne de 17 ans. Se croyant au dessus de la loi, les ravisseurs ont filmé leur forfaiture et diffusé sur les réseaux sociaux. La video c’est propagé comme une trainee de poudre.

Le ministre éclaboussé par le scandal de son fils, rend une visite nocturne à la famille de victime. Entre temps, les informations concordantes attestent la fuite de son fils en France. Le 14 février, la tension grimpe d’un cran obligeant la police à réagir.  Conduite par le ministre de la sécurité publique Ahmat Bachir à la police judiciaire, celui-ci força la victime d’innocenter le fils du ministre et l’annulation d’une manifestation prévu pour son soutien en direct à la television nationale.

Face à la colère qu’a suscitée la video, Idriss Deby sort de son mutisme et appel au clame. La population ne décolère  pas. Ils réclament que justice soit faite. Ainsi le procureur general de la cours d’appel fait un communiqué de presse diffusée à la television nationale  dans le quel annonce l’arrestation de cinq (5) violeur accusés dont Salahadine Moussa Faki, fils du ministre des affaires étrangère et quatre(4) autres recherchés.

Lire==> Tchad : la bavure policière n’a pas de limite

La question qui se pose; si le fils du ministre Moussa Faki est innocenté par la police, pourquoi encore l’arrêté sur le  même dossier d’accusation? Son père aurait-il cherché à étouffer l’affaire comme le ministre de la sécurité Ahmat Bachir aurait tenté? La délinquance au sommet de l’Etat. Tel père tel fils.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste


Tchad: le ministre de la sécurité publique Ahmat Bachir serait-il complice d’un viol?

Nous collectif des blogueurs tchadiens mettons en garde l’opinion nationale et internationale des fausses informations publiées par les medias au service de la dictature de N’Djamena pour masquer le crime abominable du viol de la jeune fille nommée Zouhoura Mahamat Brahim Ali le 08 février 2016.

Nous mettons aussi en garde les journalistes des agences de presse française de  la diffusion ou la publication des informations de propagande faisant le jeu du régime.

Nous avons en notre possession des preuves des articles de certains journalistes publiés sur le site internet des journaux des fausses informations sur cette affaire.

Nous dénonçons aussi la manipulation abjecte du régime notamment le ministre de la sécurité publique Ahmat Bachir des menaces proférés à la jeune victime, en complicité avec l’oncle de la victime Mahamat Yesko Brahim, président du Mouvement Démocratique Africain (MDA). Ce dernier aurait accepté d’étouffer l’affaire sur une proposition financière de Ahmat Bachir. Se déclarant être le père de la fille en absence du père en voyage en France pour les soins.

Nous détenons aussi des preuves, les images et vidéos à l’appuis du viol de la fille Zouhoura par Abdreman Tidjani en fuite à Amdjarass, Mahamat Bichara, Mahamat Bahar Issakha, Mahamat Baradine et Hissein.
Deux des violeurs sont détenus à la police, certains se sont retranchés à Amdjarass,  la ville natale du président sans être inquiété.

Nous présentons nos condoléances à la famille Abachou pour  le meurtre de leur fils Abachou Hassan Ousman lors des manifestations du 15 février 2016 par la milice du régime.

Nous appelons le peuple tchadien à plus de  vigilance face aux manipulations des informations par les machines de propagande du régime Deby. Restons Mobiliser.

Collectif des blogueurs tchadiens

Djarma Acheikh Ahmat Attdjani – Jeunes Tchad
Fils de Maina – Maina Ibangolo
Abdelkerim Yacoub Koundougoumi Egrey
Makaila Nguebla- blog de Makaila
Mahamat Touka – Khabartchad

https://www.youtube.com/watch?v=hAACPmX8iXM&feature=youtu.be&a


Tchad- CTDDH: Une ville morte pour une grande envergure

La Convention Tchadienne pour la Defense des Droits de l’Homme (C.T.D.D.H) en synergie d’action avec la coalition « Trop c’est trop » et la nouvelle plate forme « ça suffit » demande à la population tchadienne de se préparer à observer le mercredi 24 Février 2016 une journée ville morte pour protester contre la candidature d’Idriss Deby aux prochaines présidentielles de 2016.

Lire==> Viol, séquestration et harcèlement le quotidien de la femme Tchadienne

D’autres actions suivront immédiatement notamment des setting et des marches pacifiques de grande envergure. Il faut que nos concitoyens comprennent la nécessité de ne plus connaitre des souffrances connues pendant 25 ans et supporter encore cet individu cinq ans de plus.

Lire==> Tchad: la bavure policière n’a pas de limite

Tous les organisations de la société civil  demandent la participation de tous les concitoyens puisque cela nous.
Observons cette journée et préparons la pendant les 7 jours qui restent. Disons non à cinq autres années de misère, d’asservissement se d’injustice, d’impunité et d’arbitraire: nous avons le droit au bien être comme les autres peuples.

Mahamat Nour Ibedou


Tchad : la bavure policière n’a pas de limite

Une énorme vague de protestations contre le viol des femmes a déferlé au Tchad, en réaction à l’horrible viol collectif, le 08 février 2016 à N’Djamena, d’une lycéenne de 17 ans kidnappée à l’école et filmée par ses ravisseurs. La jeune fille a été enlevée, séquestrée et violée par des fils de dignitaires du pouvoir. Des manifestations ont éclaté à N’Djamena et dans d’autres villes, ce lundi 15 févier, faisant un mort et plusieurs blessés.

Sous ordre du ministre de la sécurité publique qui a d’abord essayé d’étouffer l’affaire, le ministre a donné l’ordre de tirer à balle réelle lors de la marche pacifique. Un jeune lycéen de 17 ans à peine, a été tué, succombant à ses blessures.

Fait significatif, les manifestants demandaient justice pour la victime, dans un pays où les viols et les violences faites aux femmes sont réguliers et tabous.

Sur les réseaux sociaux, les Tchadiens étaient d’autant plus en colère que des propos grossièrement misogynes – de la part de proches des accusés – se sont multipliés pour imputer la responsabilité de ce crime à la victime.

https://www.youtube.com/watch?v=FPXNPm3KGYw&feature=youtu.be&a

Les internautes ont appelé à une grande regroupement mercredi 17 février devant le domicile de la jeune fille et du jeune lycéen tué par les policiers pour une marche dans la capitale. Des groupes des jeunes se sont formés dans d’autre ville du Tchad pour que mettre fin à l’injustice qui n’a fait que trop durer dans ce pays. Le vase déborde.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste


Viol, séquestration et harcèlement le quotidien de la femme Tchadienne

«On ne naît pas femme : on le devient», disait l’audacieuse Simone de Beauvoir. Cette citation controversée prend tout son sens aujourd’hui au Tchad. Dans mon pays, des femmes existent bel et bien. Mais des femmes qui naissent uniquement femmes, et n’osent que rarement le devenir en imposant leur personnalité féminine à une société profondément machiste et phallocrate.

Non, pire encore, une société qui trouve plaisir à mépriser, violenter et violer des femmes fragiles et sans défense. Je ne suis victime d’aucune manque d’amour. Je suis victime d’abord de l’indifférence et du silence complice de ces femmes et jeunes filles tchadiennes qui restent les bras croisées face aux violences dont sont victimes leurs congénères et leurs compatriotes du même sexe. Il est devenu coutume au Tchad, malheureusement,  d’écouter lors de ragot qu’une telle fille a été battue à mort, ou violée, kidnappée et abusée par plusieurs hommes à la fois. Des faits divers isolés ? Non, depuis deux décennies, les viols collectifs et le harcèlement sont les quotidiens de nos filles, sœurs, mères et épouses. A l’École, au lycée, dans les universités, au travail, au marché, partout ce sont les mêmes personnes. Connus des autorités et crainte de la société. Le sujet est un tabou sacré qui ne suscitent étrangement aucun débat de société. Le poids de la coutume et de la religion pèsent de tout leurs poids.

Des phénomènes qui témoignent d’une inquiétante montée en puissance des violences faites aux femmes. Mais ces mêmes Tchadiennes, pourtant les premières victimes de ce fléau, n’opposent presque aucune résistance et laissent faire les violeurs, les hommes violents, sans tenter de se mobiliser pour casser les tabous et obliger le législateur à sévir contre ces hommes lâches qui évacuent leurs frustrations en agressant à la moindre occasion voisines, sœurs, collègues ou épouses. Aucun profil n’est épargné dans ce prototype. Marié ou célibataire, adulte ou adolescente, cadre ou analphabète, le viol est le moteur de la sexualité au Tchad. La femme est perçu pas plus qu’un objet sexuel.

N’en déplaise à certains et certaines, je n’exagère nullement et ma colère est justifiée. Le récent drame, date du 8 février 2016 lorsqu’une jeune lycéenne âgée de 17 ans a été enlevée devant son lycée, séquestrée et violée par sept individus (tous proche du regime) dans une petite piece délabrée, en argile, dans le 1er arrondissement de la capitale tchadienne, Farcha. Piégée par une amie à elle, après qu’elle s’est faite violée, la jeunes lycéenne Zouhoura s’est retrouvée à jouer le rôle de l’objet sexuel pour satisfaire les bas instincts de son ravisseur et ses six (6) acolytes. Aucune association de défense des droits des femmes à dénoncer cet l’horrible crime.

Révoltant et incompressibles,  les ravisseurs  filment et publient les photos de leur forfaiture sur les réseaux sociaux, pour mieux humilier leur victime. Oui, pour mieux humilier la victime. Non seulement c’est un acte prémédité mais aussi une fierté. Pour certains, il y a de quoi voir une marque de bravoure.
Ce crime abominable n’a suscité l’intérêt de la police et des autorités qu’une semaine après. En attendant certains ont quitté le territoire et d’autre se sachant intouchable  promenaient fièrement dans la ville en tout impunité.

Face au torrent qu’a provoqué cette vidéo sur les réseaux sociaux, le ministre de la sécurité était obliger de réagir. A l’absence du père en France, le ministre força la jeune fille sous le choc du traumatisme de lire un texte à la télévision nationale annulant une marche pacifique organisée par les internautes Tchadiens à N’Djamena et innocentant deux des accusés présumés pourtant clairement identifiable sur la video du crime. Le père terrifié par la nouvel à la télé, à vivement réagit lors d’une interview accordé au telephone à un activiste de la société civil.

https://www.youtube.com/watch?v=hAACPmX8iXM

Aucun collectif de femmes à lancer un appel à la mobilisation pour investir les rues et réclamer une réponse sévère contre ce crime, qui a visé d’abord et avant tout une femme parce qu’elle est femme ? Non, rien. Où sont-elles, ces associations et Unions de Femmes dont on entend uniquement parler un certain 8 mars ? Où sont-elles lorsqu’une de leur compatriote se font torturer ? Dans un autre pays digne de ce nom, une telle horreur aurait scandalisé toute la société. Les femmes auraient assumé leurs responsabilités en se rassemblant devant des ministères ou institutions publiques, pour réclamer des mesures concrètes afin de lutter contre cette misogynie ambiante.

Dans d’autres cieux doté de bon sens, les femmes conscientes et fières de leur féminité ne se serait pas contentées de lire ce drame dans les rubriques des faits-divers sur les réseaux sociaux, de changer de prénom ou la photo de leur profil  Facebook, ni encore de publier de photo. Ce n’est ni le premier ni le dernier des drames qui touche à l’honneur et la dignité de la femme tchadienne.

En Mars 2012, Chongoye  Hissein, 24 ans, a subi un traitement horrible et cauchemardesque de la part de son mari à Faya Largeau dans le département du Borkou. Elle a été torturer horriblement à l’aide d’une hache et d’un couteau. Elle a subi un ablation des deux (2) oreilles et de la partie supérieure du nez, multiples blessures aux deux avant bras, fracture de l’os du crane ainsi que rasage de la moitié des cheveux. Une tragédie qui a ému le pays, mais n’a pas suffi pour voir nos femmes se mobiliser et occuper l’espace public afin de dire stop à cette violence inouïe. Il ne se passe plus un jour sans qu’une tchadienne ne soit harcelé, battue, violée ou assassinée. Mais ces victimes ne bénéficient d’aucune solidarité de leurs compatriotes femmes.

Plus encore de ces hommes violent et impuissant, les imams fanatiques ou les autorités incompétentes et complice, de nombreuses tchadiennes banalisent elles-mêmes ces violences et ces drames.

«Allah yastour» ne se conjugue qu’au féminin dans ce pays. Certaines farceuses traîtresse de la valeur féminine organisent des festivités qui frisent l’indécence  auquel elles débitent des belles paroles dans une salle climatisée et confortable. Mais dans la rue, les places publiques, ces mêmes femmes fuient toute confrontation avec une société qui se défoule sur les faibles pour oublier ses angoisses.

La liste des viols collectifs au Tchad est très longue. Deux sur trois des Tchadiennes sont concernées. Dans une société minée par les tabous, les victimes subissent silencieusement les séquelles morales, sociales et psychologiques du supplice subi. Pis encore, certaines victimes reconnaissent qu’elles ont culpabilisé et pour dépasser leur traumatisme, elles se jettent dans la prostitution ou se rebelle des mœurs de la société pour une vie de libertine. Elles croient y trouver refuge, à défaut d’une prise en charge et d’une assistance adéquate.
Une société est d’abord composée des hommes et des femmes. Si ces dernières y naissent mais ne deviennent point, les hommes eux, n’y naissent-ils ou pas?

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste