Djarma Acheikh Ahmat Attidjani

Tchad: le mauvais voisin de la RCA

Faisant le beau et le mauvais temps, Idriss Deby jurent de ne jamais lâché la RCA.
Après avoir investit considérablement à envahir ce pays voisin par son armés clanique et soldatesque changeant de président comme bon lui semble, il avait pourtant fait savoir lors du sommet Afrique/Europe à Bruxelles de son désaccord de retirer ses troupes de la force africaine de maintient de la paix (MISCA) en boudant le sommet.
Responsable des massacres, génocides et du conflit inter-religieux de la Seleka retiré vers le Tchad prés de la frontière centrafricaine, un groupe des hommes lourdement armés venu du Tchad, ont investi hier, jeudi 1er mai, la sous préfecture de Markounda dans la région nord de la Centrafrique faisant frontière avec le Tchad voisin.

Dés l’arrivée de ces escadrons de la mort dans cette partie nord du pays, c’est la panique générale qui s’en est suivie. Une trentaine de personnes tuées, des maisons et greniers incendiés et de bétails emportés vers le Tchad voisin où ils sont venus.

Bon nombre des populations se sont retrouvé dans la brousse pour se protéger. Car il n’y a dans cette sous préfecture aucune force nationale ou internationale pour protéger la population abandonnée à la merci des groupes des bandits armés par Idriss Deby.

Depuis le retrait du Tchad de la MISCA, le nord de la Centrafrique est devenu le théâtre d’opérations des groupes armés venus du Tchad.


Les étudiants tchadiens en Algérie demandent le départ de l’ambassadeur du Tchad

Mardi 29 avril 2014, à 5 heures du matin le président des étudiants tchadiens boursiers d’Algérie accompagné de son camarade Ahmat Mahamat se rendent à Hydra, sur les hauteurs d’Alger, où se trouve l’ambassade du Tchad. Ils entendent protester contre le détournement et pour l’augmentation de leurs frais de bourse par l’ambassadeur, un certain Saleh Hamid Heguera.

Quelques heures plus tard, l’ambassadeur informé de la situation, vient avec son fils Mahamat et son beau-frère Izzadine Ziber et s’acharnent contre les deux étudiants.
Ainsi, l’ambassadeur blesse aux yeux un étudiant à coups de poing pendant que son fils et son beau-frère tabassent le président des étudiants.

Aussitôt plusieurs dizaines d’autres étudiants avertis de la situation se regroupent devant l’ambassade et déclenchent une manifestation réclamant leurs droits en ce deuxième jour de protestation.

Débordé par la situation, l’ambassadeur fait appel à la police et donne l’ordre aux policiers algériens de faire disperser les étudiants par la force. C’est ainsi qu’ils se sont mis à tabasser et refouler violemment les étudiants. Il y a eu plusieurs blessés, des effets personnels perdus : passeports et autres papiers importants. Cinq étudiants ont été interpellés par la police dont trois relâchés quelques heures plus tard. L’ambassade est fermée, mais occupée par les étudiants bien qu’elle soit sous le contrôle de la police.

Les étudiants qui affluent de partout vers Alger, disent être déterminés à continuer leurs manifestations et demandent la libération sans condition de leur président Issa Kellei qui sera traduit en justice ce mercredi après une plainte déposée contre par l’ambassadeur. Les étudiants réclament également le départ de l’ambassadeur analphabète et MPSiste venu tout droit du village.


Idriss Deby alias « Septembre Noir » : un « tueur invétéré » contre les  »Sudistes »

En déplacement à Mongo pour le lancement de la campagne agricole, Idriss Déby prononça un discours dans lequel il insiste sur  » les menaces de déstabilisation du Tchad. »
Il prétend  »que certains esprits malveillants sont à l’œuvre et veulent replonger le Tchad dans la situation dramatique qu’il : a connue en 1979″

De ce discours, Idriss Deby parle de la Première Guerre civile qui à connue le  Tchad débute fin 1965 par une révolte contre le régime de François Tombalbaye, considéré comme représentatif de la domination politique des ethnies du sud du Tchad sur celles du nord et du centre. Il se termine par l’établissement en 1979 du Gouvernement d’union nationale et de transition, formé par différents groupes rebelles nordistes et présidé par Goukouni Wedeye.

Idriss Deby contribue activement dans le massacre qui aujourd’hui ce fait donneur de leçon.

Faisons un chronologie des événements douloureux l’œuvre artistique d’Idriss Deby 

Sous le régime d’Hissein Habré

Une haine noire et féroce envers les populations du Sud

Non sans avoir auparavant organisé des massacres génocidaires chez les Arabes du Batha, du Salamat, et les populations du Chari-Baguirmi, Idriss Déby va procéder au Sud à l’une des purifications ethniques et religieuses les plus féroces de l’histoire trouble du Tchad.

En pèlerinage à La Mecque, Hissein Habré confie théoriquement son intérim de chef de l’État à Gouara Lassou, ministre des Affaires étrangères et Secrétaire exécutif de l’UNIR. Durant cet intérim, Idriss Déby va, sous la férule de ses combattants, déclencher l’un des terribles épisodes génocidaires de sa politique d’extermination des cadres administratifs et politiques du Sud, de nettoyage ethnique et de terre brûlée. Alors qu’il se trouve à Bardaï, il se fait déposer à Sarh par avion militaire français à la suite d’une tension entre l’armée et les ex-éléments rebelles de M. Tokinon ralliés au gouvernement quelques semaines plus tôt. De Sarh à Moundou, en passant notamment par Danamadji, Maro, Ngalo, Moissala, Koumra, Bédjondo, Goundi, Békamba, Bédaya, Doba, Goré, Béboudja, Mbaïbokoum, Bessao, et de Moundou à Bongor en passant par Déli, Mbaïnarmar, Krim-Krim, Bénoye, Kélo, Laï, Donomanga, Gounou-Gaya, Pala, Léré, Fianga, etc., c’est une litanie d’actes de génocide qu’accomplit, en ce mois de septembre 1984.

le COMCHEF Idriss Déby contre les populations chrétiennes ou animistes de cette région. Le Conseil de commandement et de défense de la Force mobile d’intervention (CCD/FMI) des rebelles, dirigé par Tokinon, décide de rallier le gouvernement à Sarh, à la suite d’un accord âprement négocié, six mois durant, avec la délégation menée par le ministre d’État Djidingar Dono Ngardoum. Mais Idriss Déby, Brahim Itno et les leurs ne voulaient pas la paix, qui compro¬mettrait leurs perspectives d’avantages financiers et matériels. Ils ont donc systématiquement saboté les accords intervenus entre les rebelles et le gouvernement. Ses parents, ses frères et lui-même se sont partagé et continuent de se partager le Sud. C’est ainsi que les éléments de l’armée, dirigés par son demi-frère Mahamat Brahim Itno, ministre de l’Intérieur, provoquent les hommes de Tokinon, pourtant mis à la disposition du gouvernement pour être intégrés dans l’armée régulière. Vu l’atmosphère, Tokinon et ses hommes se retirent de la ville de Sarh et disparaissent en brousse pour éviter un affrontement aux conséquences incalculables. Aussitôt informé de ce retrait, le COMCHEF Idriss Déby se fait déposer à Sarh pour y déclencher le tristement célèbre « Septembre noir » (1984).

Déby fait de Sarh son QG, il renvoie à N’Djaména son adjoint, le commandant Ganembang Zamtato, afin d’avoir les mains libres pour se débarrasser, sans témoin, de ces cadres Sara, de ces populations chrétiennes et animistes appelées généralement « kirdi ». Ordre est donné de tuer les hommes, des garçons et même des bébés de sexe masculin. C’est ce qui s’est passé à Ndila (Koumra). Une mère avait laissé ses deux enfants, dont un de deux ans, pour aller chercher du bois en brousse, non loin du village : à son retour, elle a retrouvé ses deux enfants égorgés par les hommes d’Idriss Déby qui passaient par-là pour arracher les cabris. Il en est de même à Bourou (canton Béboro), Dorro, Waraï, Bara, etc.

Voici quelques exemples qui témoignent de cette folie meurtrière d’Idriss Déby :

À Sarh : Sur une vingtaine de fonctionnaires, chefs de service, seuls deux échappent à cette folie meurtrière. Sont égorgés et leurs suppliques enregistrées sur cassettes audio par Idriss Déby Itno : MM. Tories, Dimanche Ndilyo ; Ngarari Yamassoum, inspecteur principal de la douane et frère aîné de l’actuel Premier ministre Nagoum Yamassoum ; Madjiadoum Meouro, commissaire central ; Raymond Mata, ingénieur des Eaux et Forêts ; Ngartébaye, officier de police ; Jacques Madingar Dopélé, surveillant du CEG ; Ngongoto Philippe, inspecteur de la Jeunesse et des Sports ; Oumar Matho, professeur de mathématiques ; Djasrabaye Bandounam, élève en terminale au lycée Ahmed Mangue à Sarh ; Jacques Nadoum, agent administratif en service à la Préfecture ; Djimet Nadour, inspecteur sanitaire ; Kelly, agent au Centre de sous-ordonnancement (CSO) du budget ; le Dr Ndem, médecin-chef, parce qu’il avait osé enterrer son grand frère tué ; Tordebaye, président du Tribunal de première instance de Sarh ; Manade, magistrat ; un agent technique des Télécommunications internationales du Tchad (TIT), Rimastade, agent des TIT ; Madjirangué Tatola (ex-Rémy), journaliste en service à la Société tchadienne des textiles (STT) ; François Nanguerkouma ; Moussa Boukar, commerçant ; Traoré Baba, commerçant ; Abdoulaye Mallah, commissaire de police en service à la STT ; Yaro Rangbana, chef de quartier haoussa ; Tolnan, instituteur en mission à Moissala pour le compte du COMCHEF Idriss Déby lui-même ; Jean Ngueita, instituteur et chef de protocole à la préfecture du Moyen-Chari ; Madalgagué ; Kaga, chef du personnel, Djimadoum Mianro, cadre, et Saria, agronome, tous de la Société nationale sucrière du Tchad (SONASUT) ; Bandigyo, agent à la SOCOPAO ; le commissaire de la ville de Maro ; Gilbert Masrangar ; Pikas, dessinateur ; Adoum Bémam, commis greffier ; Ngabou Ngrengar, inspecteur de l’enseignement ; Rikam Koulo, frigoriste à la STT ; le directeur de l’École normale de Sarh ; Morille, étudiant venu de Dakar, etc. Pour avoir pleuré parce que son petit frère, M. Ngartébaye, est égorgé, Mme Madjiré Mamadou faillit être égorgée à son tour, n’eût été l’intervention de son beau-frère, le capitaine Béchir Haggar, commandant de la Zone militaire de Sarh. Elle a fui à Garoua au Cameroun pour sauver sa vie.
En une semaine, 80 personnes ont été égorgées sur ordre d’Idriss Déby.

À Moissala : Seront égorgés : Djiraibé Guidja, sous-préfet ; Daiasra Tatola, ancien combattant (handicapé physique), égorgé devant son frère Madjirangué Tatola pourtant en mission officielle pour le compte d’Idriss Déby lui-même ; Djimtola, chef de canton ; plusieurs jeunes, dont un infirmier de Seymour, venu soigner et alimenter des enfants, etc.
La plupart des villages de la sous-préfecture de Maro et du canton Bouna sont systématiquement incendiés et les populations massacrées, etc.

À Koumra : Sont notamment égorgés et leurs cris enregistrés : MM. Etienne Rimadjal, commerçant ; Orner Djimadoumbaye, instituteur responsable sportif et membre du protocole de la sous-préfecture de Koumra ; M. Israël, gestionnaire de l’hôpital Seymour ; le chef de canton de Goundi ; Emile Djimoko Baba, Moïpart et Ngarogna Ndoumana, chefs de Poste administratif res¬pectivement de Bédjondo, Békamba et Goundi ; Benoît Djimingar, chef de canton de Békamba ; Nandoumabé, cultivateur, et son compagnon, abattus alors qu’ils circulaient tranquillement à bicyclette, etc.

À Doba : Sont égorgés : la plupart des chefs de service et des chefs traditionnels dont Alladoum, maire de la ville ; Gangdongar Ngarnguinam, chef du canton (grand frère de Ngarnguinam Ngarlem, actuellement directeur-adjoint de cabinet d’Idriss Déby), et toute la garde cantonale ; Samuel Mbaïndodjim, chef de secteur d’élevage ; Gilbert Mouarom, juge coutumier ; Mouaguidbé ; Mme Nassoukoum, une vieille femme impotente, originaire de Dédaye, brûlée vive dans sa case. Les populations de Doba se rappellent encore aujourd’hui des exploits meurtriers et macabres accomplis par Idriss Déby.

À Béboudja : Le COMCHEF Idriss Déby fait rassembler dans le bureau du sous-préfet l’ex-rebelle Célestin Nabasngar et ses « codos« , ralliés au gouvernement. Puis, sous prétexte de les intégrer dans l’armée régulière, il les massacre.

À Moundou : Sur ordre de Déby, le préfet Joseph Madjimbang rassemble à Déli près de 500 codos ralliés au gouvernement sous prétexte de les intégrer dans l’armée, les fait encercler et massacrer. Les sous-préfets et notables invités à cette cérémonie d’intégration sont soit arrêtés et égorgés, soit précipités en plein vol de l’avion à bord duquel Idriss Déby se déplace : André Goldoum, sous-préfet de Mbaïnarmar ; Dr Mandekor Barack, dentiste ; Julien Djérang, ancien député, etc.

D’autres innocents tels René Mbaïbet, sous-préfet de Bénoye ; Gaïngar, agent vulgarisateur agricole et notable de Moundou ; Gaston Ndoldoum, homme d’affaires, etc. sont arrêtés et égorgés, de même que la plupart des chefs de service à l’huilerie de la CotonTchad : Moussa Djadimadji, directeur ; Yamalbaye, chef de piste cotonnière, un agent de service du parc automobile, Nadoum Logongue, garde national (GNNT), Laurent Doumiandjé, Bernard Boudouban, policier, Laoukein Djétanwa, paysan, Gabriel Tandoh, paysan, Manassé Bédoum, chauffeur, Jérôme Békaouel, cuisinier, Naienkal Natanael, etc.
Un jour, Idriss Déby demande à Hassan Kolingar de recruter ses protégés à la CotonTchad, notamment comme chef de piste cotonnière. M. Kolingar lui répond que tous les postes sont pourvus en ce moment précis et qu’il faut attendre qu’ils se libèrent. Pressé d’obtenir les postes pour les siens, Idriss Déby enlève et exécute certains chefs de service de la CotonTchad, dont celui de la piste cotonnière.

À Kélo : Idriss Déby veut rééditer le traquenard de Moundou, mais informés de ce qui s’est passé à Béboudj’a et Dell, les codos rassemblés par le sous-préfet Sylvain Djingambaye en vue de leur « intégration » aux FAN disparaissent dans la nuit en forêt. Au petit matin, le COMCHEF accuse le sous-préfet d’avoir vendu la mèche. Celui-ci est torturé, émasculé et égorgé. Il en est de même de Mahamat Beissala et ses compagnons passés par les armes ou l’acide. Comme nous le verrons plus loin, le témoin gênant de ce carnage à Kélo, le Dr Paul Laoukein Mbaïnodjiel Keytoyo, chef d’usine de la CotonTchad, paiera de sa vie ce qu’il a vu et vécu ce jour là à sa résidence .

À Laï : Accueilli par le préfet, Idriss Déby tient une réunion sans désemparer de 17 heures à 7 heures du matin avec, outre le préfet, le commandant de brigade, le commandant de la Sécurité présidentielle (SP), le commissaire central, M. Issa Djibrine, le chef de service de la Surveillance du territoire (ST), le commandant de la gendarmerie, le chef de service de la DDS, M. Djoug-Djoug, etc. Une liste de cadres civils et militaires, originaires de la région ou pas, est dressée au cours de cette réunion à la demande d’Idriss Déby, qui ordonne leurs arrestations et massacres à partir de 21 heures. Ainsi vont être, entre autres, égorgés ou enterrés vivants pour économiser les balles : le maire Jonas Dangle et son frère Kaïndi, chef de quartier Taba ; Kéba Yamarké, chef du garage administratif ; Mbang Youssouf, inspecteur de l’enseignement élémentaire ; Djimaldongar, gestionnaire du Fonds de développement et d’action rurale (FDAR) ; Sabour, chef du secteur vétérinaire ; Dounia Nganaïmbala et Djimaldongar Djimong, tous deux agents techniques d’élevage ; Bétoubana, agent technique d’assainissement ; Maoubé Mendeng, secrétaire principal de police ; Sigwéyé Dono ; Bagaou Chaguen ; un débile mental, etc. Plusieurs autres personnes sont arrêtées, torturées et égorgées au bord du fleuve Logone, juste en face du secteur vétérinaire.
D’autres sont extraits des prisons de la gendarmerie et du commandement de la zone militaire, ligotés, conduits à Ninga, aspergés d’essence et brûlés vifs devant l’église à l’entrée de ce village. Entre autres MM. Kédjé, adjudant en retraite de la Garde nationale et chef de canton de Tchoua ; un adjudant en retraite de la gendarmerie ; le capitaine Djapa ; Ngarnaltam dit Terrerapide ; Michel, un joueur de balafon ; un vulgarisateur à l’OMVSD ; Mme Sara Ngarorbé, vendeuse de bière à domicile, etc.
Quant à MM. Loatikita, directeur technique de l’Office de mise en valeur de Sadégui-Déressia, et Jean Kemkoï, chef de canton de Béré, à Mme Khamissa et plusieurs autres cadres, ils sont conduits à Ninga où ils sont exécutés un à un par Idriss Déby en personne en route pour N’Djaména – à la tête d’un convoi de quinze véhicules avec remorques remplis de riz, de petit mil blanc, de moutons, de cabris, de matériaux de cons¬truction qu’il a pillés de Sarh à Laï. De toutes ces personnes sommairement exécutées, seul Oumar dit Yéyé, tailleur de son état a échappé. Les chefs des cantons de la sous-préfecture de Bessao arrêtés, jetés en prison à Doba et transférés vers N’Djaména périssent également à Ninga – à l’exception de M. Gaïngar, chef de canton de Komé-Ndolébé (sous-préfecture de Béboudja), sauvé in extremis par un samaritain présent au moment de ces forfaits à Laï. Il en est de même d’André Mougnan Laring de la CotonTchad, et de Ngaradji de l’OMVSD.
Idriss Déby ordonne à ses tueurs à gage d’incendier ce village avant de continuer son chemin vers N’Djaména par Ba-llli.
Tout cela se passe après des fouilles générales à Laï, ordon¬nées par Idriss Déby. La plupart des hommes, femmes et enfants arrêtés sont rassemblés devant la prison centrale. Les musulmans sont ensuite séparés des chrétiens et des animistes : c’est la purification ethnique et religieuse.
Les bourreaux décident de tuer le maximum de « kirdi » (chrétiens et animistes), mais le préfet Abdérahman Kari s’y oppose. Menacé à son tour par Idriss Déby, celui-ci se résigne. Il mourra, plus tard, de chagrin.
Les bras d’Idriss Déby dans ce nettoyage ethnique et religieux s’appellent Djoug-Djoug, Baganguem, Batablang, Christophe Samafou Gag, Maradas Salomon, etc.

PURIFICATION DES « KIRDI » EN 1982

À Moundou :
Idriss Déby a pratiqué une véritable boucherie humaine en cette année 1982 avant d’ordonner l’arrestation de l’avocat Ousman Touadé, ancien conseiller de Malloum, qui depuis lors est porté disparu. Âgé de 29 ans, son fils Christian Jacques Aimé Mouadjoum Touadé était venu du Japon, où il travaillait, pour rendre visite à sa mère à Sarh. Il a disparu, en mars 1984, entre N’Djaména et Sarh. Il aurait été arrêté, torturé et sommairement exécuté.

À Kélo :
Idriss Déby ordonne l’arrestation du lieutenant Déring, ancien ministre, qui est également porté disparu. Quand j’interviens auprès d’Hissein Habré pour la libération, d’André Goldoum, du Dr Barack Abbo Nassour Mandekor, de Julien Djérang, de Sylvain Djingambaye… il me répond qu’ils n’ont pas été transférés à N’Djaména par Idriss Déby, tandis que Barack Gaïngar, vulgarisateur agricole, le sous-préfet René Mbaïbé, le commerçant Gaston Ndoldoum, ancien président de l’Assemblée nationale… sont morts en prison. Seul Michel Ndougaba a été libéré.

À Laï : mort sur commande des « kirdi », dont le colonel Alafi et consorts
En 1982, Idriss Déby donne pour instruction ferme à K. Ahmet d’enlever le colonel Alafi Maurice Kouladoumngar Ngonmbaye, ancien chef d’État-major de l’armée tchadienne . Ce que fait Ahmet, à bord d’une Land Rover de l’hôpital de Laï. Le colonel Alafi est à table à son domicile en compagnie de son garde du corps. Les deux sont enlevés, conduits au lycée de Laï, à l’OMVSD et en brousse où ils sont torturés et achevés à coups de gourdins. Idriss Déby interdit formellement leur inhumation. Six mois durant, il oblige les militaires à prendre la garde nuit et jour aux alentours des restes des deux corps pour éviter qu’ils ne soient nuitamment enterrés. Jusqu’en 1983, les ossements du colonel Alafi et de son garde du corps jonchent le sol du bas-fond où ils ont été tués, près du fleuve Logone. Quand le chef de bataillon Zamtato Ganembang, adjoint de Déby, et moi-même obtenons d’Habré une inhumation digne d’un officier du rang d’Alafi, il ne reste que le squelette. Les restes d’Alafi et de son garde du corps sont enterrés à Hamakara . Après cet acte humanitaire, l’avion ramenant Ganembang à N’Djaména, saboté sans doute à Sarh, manque de le tuer non loin de son village Kim.
Venant de Moundou pour Bongor, où il est attendu pour une réunion avec les éléments de l’Armée nationale tchadienne (ANT) hostiles à Kamougué, le COMCHEF Idriss Déby se livre également à son sport favori à Gounou-Gaya, Pala, Léré, Fianga et à Bongor au Mayo-Kebbi… : la purification ethnique et religieuse. Les tables et bancs des écoles et collèges où logent les tueurs de Déby sont transformés en bois de chauffe.

GÉNOCIDE DES POPULATIONS HADJERTAÏ (1983-1985)

À N’Djaména : Des massacres de Hadjéraï originaires du Guéra et des vagues d’arrestations sont opérés dans les milieux des fonctionnaires et cadres des sociétés privées. Ainsi, pour libérer le poste de directeur technique de la Société tchadienne d’eau et d’électricité (STEE) pour un membre du clan, M. Kossi Ngagué est tué en prison. Pour libérer le poste qu’occupé M. Tochem (en réalité Tossem) à la Commission du bassin du Lac-Tchad, celui-ci est envoyé en prison. Heureusement, il réussit à s’évader. Etc.
Le cas de Jeannot Ngadi Nadjioroum, chef de service des Douanes (routes), illustre les pratiques qui ont cours. Il est arrêté parce qu’il est un témoin gênant.
Le directeur des Douanes, Guihini, est accusé d’avoir détourné plus de six milliards de F CFA au détriment du Trésor2.
Comme nous allons le voir dans les pages qui vont suivre, Idriss Déby fait massacrer les populations civiles dans les sous-préfectures de Mongo, Mangalmé, Bitkine et Melfi (Guéra), d’Aboudeia, Haraz-Manguegne et Amtiman (Salamat), d’Ati, Djédah, Oumhadjer (Batha), dans la préfecture du Ouaddaï, du Chari-Baguirmi, etc. Aucune région du Tchad n’est épargnée par cette folie meurtrière de ce génocidaire donneur de leçon.

Lire la suite de témoignage de Ngarlejy YORONGAR


Tchad: N’Djamena, la vitrine de l’Afrique !

S’ils l’ont dit à la télé, c’est que cela doit être vrai… D’ailleurs, ils ne font pas que le dire à la Télé Tchad, ils le claironnent, affublant Ndjamena de tous les surnoms : la vitrine de l’Afrique, la perle du Sahel, la Doha du continent… Arrêtons-nous un instant sur ce dernier terme : je suis allé à Doha et je me souviens des buildings tutoyant les étoiles, des autoroutes neuves luisant sous le soleil de midi, des arrêts de bus climatisés, des yachts amarrés au port, d’une opulence sans limite… Pourtant, lorsque je sors le matin dans la rue ndjamenoise, je ne vois rien de tout cela. J’essaye pourtant mais j’éprouve une difficulté infinie à trouver une quelconque ressemblance entre le City center de Doha et la Place de la nation de notre capitale. Pas un bâtiment ne dépassant les trois étages (à part les villas appartenant à la famille présidentielle), pas un centre d’affaires, pas un supermarché digne de ce nom, ah zut !, j’avais oublié que le Tchad était dernier au classement Doing Business de la Banque Mondiale. D’ailleurs, même si je ferme les yeux, le cahotement irrégulier de la latérite sous les roues de mon véhicule me rappelle que toutes les artères de la capitale sont loin d’être goudronnées.

 « Non, la vitrine du monde !! Il n’y a pas dans le monde aucune ville qui a construit autant d’édifices en très peu de temps comme l’a fait N’Djamena ! » dixit Hawa Outmane Djame, Déléguée du gouvernement auprès de la Commune de N’Djamena

L’inondation de quartier au centre de N'Djamena. Crédit: Tchadinfo-2013
L’inondation de quartier au centre de N’Djamena.
Crédit: Tchadinfo-2013

Le soir, n’ayant pas les moyens, comme les rejetons du Président, de prendre mon jet privé pour aller écumer les boîtes de la Porte Maillot à Paris, je cherche désespérément le moyen de m’amuser un peu. Le plus souvent, à 23 heures, harassé d’ennui, je monte dans ma vieille R5 et je sors faire un tour. Alors, je sillonne une ville-fantôme. On dirait Fukushima après le tsunami. Je longe les « Champs Elysées de Ndjamena », alias l’avenue Charles-de-Gaulle et un choix cornélien s’impose invariablement à moi : entrer dans un des quelques bars qui la borde et me retrouver nez-à-nez avec un doungourou du Palais Rose passablement aviné et armé (ce qui le rend sensiblement dangereux) ou rentrer chez moi retrouver mes chers moustiques, mes fidèles compagnons. Préférant le paludisme à la mort par balles, j’opte toujours pour la seconde solution.

N'djamena Avenue charle de Gaulle
N’djamena Avenue charle de Gaulle

Un jour, une fois n’est pas coutume, j’ai eu une brillante idée. Je me suis dit que faute de buildings luxueux, de routes en bon état et de centres de loisirs, j’allais pouvoir passer le temps en surfant sur Internet. Ca aussi, ils l’ont dit à la télé, que, grâce à la bienveillance de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général-d’Armée-Sultan-Petit-fils-de-tueur-de-dinosaure-à-deux-têtes Idriss Deby Itno Khamis, Ndjamena était désormais relié à la fibre optique. Je me précipite à la boutique Airtel pour y acheter un modem et fier comme Artaban, je cours l’installer à la maison. A nous deux l’ennui ! Sauf qu’il y a un petit problème : cela fait trois jours que le courant est coupé. Fataliste, j’attends qu’il revienne : les heures passent, la nuit déroule son ombre, l’aube embrase le monde, le soleil touche son zénith, il redescend vers l’horizon, quand tout à coup, des cris retentissent. Le Tchad a-t-il gagné la Coupe du Monde de foot ? Non… Ce sont mes petits frères qui crient avec enthousiasme : « Courant djabo, courant djabo ! ». Et la lumière fut… J’en ai les larmes aux yeux : c’est tellement beau un miracle.

Fébrile, j’installe le modem. Ca marche ! Ce n’est pas vraiment la fibre optique telle que je l’avais connue dans les pays développés, mais qu’importe : le monde merveilleux de l’Internet s’ouvre à moi. J’approche mes doigts du clavier pour taper dans Google « comment épouser une deuxième femme sans que la première ne s’en aperçoive » quand l’ordinateur s’éteint, les ténèbres envahissent de nouveau la pièce. Ca y est, c’est terminé, une heure à peine de courant et le délestage revient. Combien de temps faudra-t-il pour bénéficier d’un nouveau sursis ? Douze heures, un jour, deux jours ? Pour moi, c’en est trop. De rage, je m’acharne sur mon modem tout neuf et à trop vouloir lui faire payer l’incompétence de mon gouvernement, je me fracture la cheville.

Hôpital mère et l'enfant de N'Djamena
Hôpital mère et l’enfant de N’Djamena

Clopin-clopant, je me traîne jusqu’à l’Hôpital de la mère et de l’enfant. Il paraît qu’on y est bien soigné. Ca aussi, ils l’ont dit à la Télé Tchad. C’est même Son Excellence la Première Dame, Epouse du Chef d’Etat, Madame la Générale-Sultane-Petite-fille-par-alliance-du-tueur-de-dinosaure-à-deux-têtes Hinda Deby Itno qui l’a affirmé en personne. Et en apparence, ça a l’air d’être vrai, en tout cas, les bâtiments semblent de la première jeunesse. Sauf qu’à l’intérieur, ni lit pour vous allonger, ni médicaments pour vous soulager, ni personnel médical pour vous soigner. C’est un peu comme si l’on avait installé un abri pour clochards dans la galerie des glaces du château de Versailles. Dépité, ne pouvant supporter la vue des interminables files de miséreux qui s’entassent dans les couloirs de l’hôpital, je renonce et m’en retourne chez moi, tout aussi boiteux.

Alors aujourd’hui, je suis là et je ne fais rien de ma vie si ce n’est soigner ma cheville fracturée. Ne croyez pas que je me complais dans cette situation, j’ai bien essayé de travailler. Il faut dire que j’ai fait des études pour cela, qui plus est à l’étranger. Mais mon dernier emploi, au Ministère de l’Education nationale a tourné en eau-de-boudin. Mon supérieur hiérarchique, le Directeur général de l’enseignement primaire et de l’alphabétisation, qui devait son emploi à ses accointances avec le frère du Président, m’avait demandé de lui apprendre à lire. Au bout de six mois, alors qu’on en était à essayer de tracer le lettre « f » de l’alphabet, il m’a pris en grippe, jugeant son apprentissage trop long. Ne pouvant un instant imaginer que la cause de cet échec était sa stupidité et non mon manque de pédagogie, il me confina dans un bureau avec une jeune stagiaire, plutôt jolie d’ailleurs. Nos relations étaient des meilleures jusqu’au jour où, par un miracle qui devait beaucoup à l’appétit pour les femmes du Directeur général, elle fut promue Cheffe de service de la coordination avec les autres services, poste spécialement créé pour son charmant minois. Dès lors, elle ne cessa de me considérer avec condescendance et devenue ma supérieure, me confia l’unique tâche de lui rappeler plusieurs fois par jours en quoi consistait son poste – chose que j’étais bien en peine de lui expliquer.

« Vous me citez 2, 3 ou au maximum 4 cas [de l’insécurité: Ndrl] dans tout le Tchad, alors qu’en France on attaque les fourgons blindés, aux usa ce sont des bandes organisés qui dictent leurs lois, non il ne faut pas déconner, N’Djamena est la plus sûre et la plus sécurisée du monde, Demandez aux ambassades et aux ONG. » Hawa Outmane Djame, Déléguée du gouvernement auprès de la Commune de N’Djamena.

Rassemblant le peu dignité qui me restait, j’ai donc quitté la fonction publique et à présent, j’égrène les saisons sur ma natte, subsistant aux frais de mes parents. Souvent, pour me remonter le moral, je me dis que si le courant ne se faisait pas tout le temps la belle, je pourrais au moins regarder Télé Tchad. Là, j’apprendrais sans nul doute que Ndjamena est désormais la Doha de l’Afrique et que ses habitants s’en réjouissent profondément. Ah oui, ça, qu’est-ce que ça serait bien !

Fait à Deux-Châteaux (Ndjamena) le 24 février 2014,

Une correspondance spéciale du Bureau du M3F  (Mouvement du 3 février) au Tchad


Tchad: Non Saleh Kebzabo, l’alternance n’est pas possible avec Deby

Le mardi 15 avril 2014, Saleh Kebzabo, président réélu de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau, l’UNDR était l’invité de Christophe Boisbouvier sur RFI dont il affirmait sans scrupule, ni honte, ni gène ces propos:  «L’alternance est possible, nous y croyons fermement. Nous pensons même qu’elle aura lieu en 2016.» Des propos auquel il ne croit pas nécessairement.

Lire==> Invité d’Afrique: Tchad: Saleh Kebzabo, président réélu de l’UNDR

« Le député de Léré rêve, ou il se trompe de pays ? En réalité, ce n’est ni l’un ni l’autre. Il s’agit tout simplement d’une provocation crapuleuse et une insulte inadmissible à la mémoire et à la conscience des Tchadiens.» Commente Mahamat Djarma Khatir, homme politique influant en exile avant de continuer : «Habitué à dealer, il exerce ainsi un détournement de la crédulité de ceux qui naïvement croient que de ces gesticulations viendra la délivrance de leur mérites injustement confisqués par une oligarchie prédatrice et rapace.
Déjà en 1996 à l’occasion de premières élections présidentielles, ce monsieur, sur le dos de ses collègues candidats comme lui, il avait concocté un accord avec Deby, pour le soutenir au deuxième tour, alors qu’il a signé une requête en annulation du premier tour qui a connu des irrégularités inadmissibles et de fraudes grossières.
Les conséquences de cet acte ignoble poursuivent encore aujourd’hui les Tchadiens.
Il est temps de dénoncer cette complicité idyllique, côtoyée par un parterre de courtisans qui jouent à la tartuferie pour se donner bonne conscience.
Cette tonitruante déclaration n’ a pour seul but que de plaire au despote qui se prépare pour une énième mascarade électorale, et évidemment cela offrirait une nouvelle occasion de marchandage.»

Pour rappel, en Aout 2013, Saleh Kebzabo a fait l’objet de poursuite par le régime la levée de son  immunité parlementaire à fin de comparaitre devant la justice poursuivi pour délit d’outrage, d’atteinte à l’autorité de la justice et de diffamation. Dans une lettre de soutien, l’opposant fédéraliste, le Député Ngarlejy Yorongar, mentionne que «Saleh Kebzabo nous a, plusieurs fois, poignardé dans le dos depuis notre existence […]
En 2010, après avoir passé quelques nuits fraiches dans une chambre hyper climatisée à Amdjaress en compagnie d’un directeur des services secrets, il a, à son retour à N’Djaména, enterré avec de larges sourires aux lèvres, la carte biométrique obtenue de très haute lutte qu’il défendait pourtant becs et ongles la veille aux côtés de ses collègues chefs des partis politiques
».

M. Kebzabo rêve-t-il vraiment de chasser le Sultan de Beri, un don pour le Tchad, une bénédiction pour l’Afrique et une merveille pour le monde, le président driss Deby par les urnes?   Ce même Deby qui changea la constitution pour pouvoir briguer des mandats illimités? Ce même Deby  qui assassinat le professeur Ibni Oumar Mahamat Saleh, grande figure respectée de la scène politique et des tchadiens en général, n’est-elle pas une insulte à sa mémoire?
L’ironie est que ce même Kebzabo avait boycotté le dernier présidentielle, en quoi celle de 2016 pourrait être différente de ces prédécesseurs?
Pour l’observateur étranger, Kebzabo qui se veut  »chef de file de l’opposition » est sans doute la bête noir de Deby.  Mais les tchadiens qui ont prit conscience de cet opposant de dimanche savent qu’il avait traversé la ligne depuis fortbien longtemps pour fonction de l’opposition contre l’opposition. La peur et le ventre justifiant tout, n’est pas opposant qui veut au Tchad.

Malketing Diallo
Pour le compte de Jeunes Tchad


Idriss Deby: Un don pour le Tchad, une bénédiction pour l’Afrique et une merveille pour le monde

Au Tchad, nul n’est égale à Idriss Deby, général président fondateur, Sultan de Billa.

Depuis son arrivé au pouvoir en 1990 par une rébellion armée soutenu par la France, le régime d’Idriss Deby Itno s’est caractérisé par une brutalité excessive, une injustice criard et une corruption sans précédente.

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Vers la fin des années 90, il entreprend une opération de chirurgie esthétique en France pour but transformé un assassin invétéré depuis son enfance en un chef d’Etat légitime.
Dès lors, fort du soutien de la France, Idriss essaye de se faire valoir et tente par tout les moyen de s’imposer contre la volonté du peuple par un culte de personnalité insupportable, auquel il ne croit pas nécessairement – afin de se donner un supplément d’autorité surnaturel.
Après23 ans de règne autocratique, il se présente comme bénéficiaire d’un pouvoir  sacré.

Vous ne pouvez pas allumer la télé sans le voir. Dans les journaux télévisés, tout est rapporté à lui, tout est de son mérite.  Ses ministres, le montrent comme le grand bâtisseur: dès qu’une route ou une école est achevée, c’est présenté comme son œuvre personnelle « Grâce à son excellence Idriss Deby Itno». Une phrase que nul ne peut ignorer. Il est aussi montré comme le grand bâtisseur de la paix au Tchad, c’est à lui et lui seul que les tchadiens, lui doivent la vie.
S’opposer à Deby c’est une rébellion contre Dieu, l’opposant doit ainsi être exécuté.

Les proches d’Idriss Deby, tribu, famille, ministres, diplomate, ne jurent que sur lui. Ils entretiennent un culte dont ils sont bénéficiaires et se font l’honneur.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activsite


Tchad: Le clanisme en mode de gouvernance

Le clanisme par définition est le comportement de personnes unies par une parenté de type clanique et qui recherchent leur intérêt commun sans se préoccuper des règles sociales et des lois.
Cette définition est la plus appropriée de la situation socio-politique aujourd’hui au Tchad.

Comme Hissein Habré, l’ancien président du Tchad en fuite au Sénégal, dont le régime est caractérisé par une injustice cruelle et un clanisme maladif accès principalement sur son groupe tribal les Gourane, toutes les règles et les lois sociaux qui régissent la vie en communauté sont violés et ignorés  par une arrogance aveugle sans repère.
Certains me répondront qu’il faut pas accuser toute une ethnie. Cependant cette réaction est une fuite en avant d’une mentalité incrédule, d’une responsabilité partielle et d’un comportement brut plus fort qu’eux.
Chaque peuple, chaque groupe d’individu, à ses cultures, ses traditions et ses valeurs, qu’ils ne sont pas forcement des mérites ou des qualités morales sociologiques proprement dit.
On ne peut être fidèle à une tradition qui viole les règles élémentaires des lois sociales et en même temps prétendre lutter ou soutenir les lois universelles de la morale humaine.
Il est claire ici que chacun n’a pas la même l’interprétation des lois les plus élémentaires d’éthique.

Revenons à notre mouton, appelons le chat par son nom. Plus de 23ans de règne sans partage, Idriss Deby, actuel président du Tchad grâce au soutien de son groupe tribal les Zakhawa monopolisent tout les postes clef de l’institution de l’Etat:

– Exonération des entreprises appartenant au Zakhawa de toutes taxes,
– Privatisation des services publics: service des mines (carte grise); services d’identification (cartes d’identité nationales; passeports); les services domaniaux et fonciers;
– Privatisation des recettes des douanes et autres entrées fiscales (ouverture d’un compte privé dans une banque de la place et dont l’actuel DG des douanes, frère du Président serait le seul ordonnateur).
-Responsabilisation systématique des membres de la famille du PR à des postes juteux tel son fils à la Direction générale du Projet des Grands Travaux présidentiels;
– Nomination des membres de la famille du PR dans les services essentiels des finances, douanes, trésor, impôts et à l’époque toutes les DAAFM;
– Armée clanique;
– Harcèlement des citoyens partout à N’Djamena et dans les provinces par les autorités administratives et militaires et autres bandits de grands chemin;
– Dans les villes, les policiers, les douaniers, sous la commande des hommes du clan au pouvoir se sucrent au détriment du trésor public;
– Accumulation insolente des richesse (des adolescents qui fêtent avec arrogance leurs milliards);
– Thésaurisation d’argent au détriment du développement économique;
– Spoliation des domaines publics et déguerpissement de la population au profit des membres du clan au pouvoir…

Lire ==> La pétition de l’union des syndicats du Tchad

A cela, s’ajoute l’injustice faite à l’ensemble de la population tchadienne par les Zakhawa qui bénéficient d’une impunité exclusive de la justice entretenu par Idriss Deby himself.
Dans cette circonstance, on ne peut qu’indexé un clan dont la majorité commettent ou soutiennent un pouvoir non pas par respect aux normes humaines mais par de lien de parenté.

La trahison se trouve dans le silence

Quelques uns qui se prennent civiliser et mieux éclairer observent un silence complice rejetant tout approbation en  publique de la sauvagerie et l’injustice de la tribu. Et pourtant, ils ont contribué et  contribuent activement à consolider un système macabre en profitant des liens de parenté en bon éminence grise.
D’autres encore croyant trop malin, nous jouent une comédie mordant le pue.
Après des longues années au service du roi, ils décident d’ébranler la couronne, cherchant à chasser le tyran pour mieux garder la tyrannie. Et du coup et par le fait du hasard surgit dans leur fort intérieur une patrie, un amour pour le Tchad, une harmonie avec des valeurs et des morales machiavéliques surement, nous offre un spectacle inédite que les conjurations de ces  ambitieux dont l’irréussite et la mauvaise fin ne sont pas à regretter.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, analyste indépendant


Monde: L’Afrique au silence

Pourquoi l’Afrique est silencieuse face aux enjeux considérables dont elle est l’objet ?

Il est évident que l’Unité africaine, OUA, instituée par les pères de l’indépendance africaine en 1963, s’est retrouvée en « 50 Afriques » comme disait un certain écrivain. Est-ce une raison suffisante pour devenir complètement pusillanime devant cette appétit grandissant des puissances qui se disputent la peau de la chèvre blanche jadis négligée, oubliée, ou réservée ? Une chose est sûre, il ne s’agit pas d’une nouvelle découverte.

L’Union africaine, mise en place dans des conditions troubles, sans grande conviction, grâce aux pétrodollars et aux injonctions intempestives de Kadhafi, donne désormais l’impression d’un corps inanimé. Il est vrai que depuis toujours cette institution avait plutôt l’air d’un club de chefs d’État, en mal de légitimité pour la plupart, se côtoyant dans une répugnance amicale. Mais devant la gravité des enjeux qui concernent l’avenir de notre continent tout entier, n’est-il pas temps que qu’ils mettent au placard toutes leurs aversions insensées pour regarder en face, les vautours qui planent sur nos ressources. Ils éviteraient ensemble le pillage qui se programme sans aucun état d’âme, et qui sera dommageable pour tous ?

En effet, la crise économique, financière, budgétaire et bientôt monétaire qui secoue ceux qui étaient considérés jusque-là, comme les leaders de ce monde, débouchera sur un bouleversement. Un autre demain, au regard de l’ampleur des frictions qui se jouent en ce moment.

La guerre froide, et ce bien de cela qu’il s’agit, inutile de se voiler la face, alimentée par les suspicions qui gangrènent les rapports internationaux, sont les signes avant-coureurs d’un changement dont les factures seront à la charge des plus faibles. S’il est entendu que le côté cours de cet affrontement est le transocéanique indien, il n’y a aucun doute que son côté jardin est bien l’Afrique.

Cela dit, il y a deux démarches qui se bousculent. L’une est une conception qui a fait son temps, et qui a montré ses limites sur son terrain et ailleurs. Mais au vu de l’immense acquis technologique, informatique, et la modernisation à outrance dans le circuit, les défenseurs de cette conception veulent se maintenir. Rester coûte que coûte, malgré l’échec patent qui serait à l’origine de toutes les crises auxquelles font face des gouvernements, des places boursières et autres institutions financières du monde entier.

L’autre, celle des pays émergents qui au regard de l’expérience et forts du dynamisme de leurs différents secteurs cherchent à obtenir une nouvelle approche des échanges. Ils veulent que l’on tienne compte des nouvelles réalités. Les pays émergents rêvent à juste titre d’un nouvel ordre économique mondial ; reflétant le vrai contexte des données actuelles. Il serait incongru que le G20 conserve une vision de G7 alors que celle-ci bat de l’aile.

Au centre du débat, donc, se trouvent les matières premières, la monnaie de réserve, les dettes dites souveraines, les marchés financiers et le commerce international.
Qui du dollar, du yen, de l’euro ou une autre trouvaille sera l’outil sur lequel se baseront les économies et les échanges de demain pour payer la facture de la fracture née « de ce choc de parcours de l’Histoire ».

L’Afrique n’a pas de choix hormis dans le cadre de regroupements sous-régionaux. Le malheur de l’Afrique réside dans le fait, que ses dirigeants pour la plupart donnent l’impression qu’ils sont issus d’une autre planète. Ils sont aux antipodes des réalités qui les entourent. De plus, ils répugnent à faire appel à des cadres intègres. Entourés de « tartuffes » partisans de moindre effort, ils ne peuvent que livrer le continent à un autre siècle de désolation.

La hache de guerre idéologique étant enterrée, la bataille économique qui se joue sur la base de réserves des ressources énergétiques ne permet pas à l’Afrique de se tenir à « l’écart ». Il n’y a plus de non-alignement. Le champ de bataille est le même pour tous. Or comme l’Union européenne, les pays membres de l’UA ne portent aucun rêve commun. La seule différence est que l’UE a au moins un programme commun. Ce qui manque cruellement aux Africains.

Les Américains du Nord et les pays émergents qui se bousculent aux portes de l’Afrique avec beaucoup de détermination et de fougue, au prix de déstabiliser les habitués d’une servitude béate dans un terrain conquis, eux non plus ne sont pas des misanthropes, moins encore des enfants de cœur. Même s’ils mettent à mal l’ordre établi, l’Afrique doit ouvrir gros les yeux pour que seule la compétitivité et le sérieux de prestation garantissant nos intérêts fassent la différence.

Pour aboutir, il y a des conditions sine qua non que l’Afrique doit remplir :
1- Instaurer une gouvernance respectueuse de démocratie et des droits
2- Rompre avec l’endémie de la corruption
3-Assurer l’indépendance de la justice
4-Homologuer les codes d’investissements et le droit des affaires au moins dans chacune des sous-régions.

Autrement dit toute démarche individuelle n’est que suicide. La compétition entre États Africains en matière du développement ne peut pas se faire au prix de bradage des intérêts nationaux aux multicontinentales et aux multinationales.
La seule compétition exigée est celle qui a pour but le bien-être des populations. Et comme celle-ci ne peut être envisagée que dans une gouvernance irréprochable, toutes les consciences nationales et internationales sont interpellées pour ne regarder que dans cette direction.
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  • Mahamat Djarma Khatir (1943), homme politique tchadien également appelé Sheikh Aboulanwar, ancien maire de Fort-Lamy et membre du Front de libération nationale du Tchad, s’est engagé par la suite dans la rébellion armée tchadienne dans le but de renverser Idriss Déby.


Quelle démocratie pour un Tchad pluriel? (Deuxième Partie)

Lors d’une discussion que j’ai eu avec une personnalité diplomatique européenne sur la nature répressive du pouvoir de N’Djamena, je lui disais que Deby est le protégé de longue de la France et qu’elle risque de tout perdre dans ce pays si elle insiste dans sa politique francafricaine.
Lui faisant comprendre qu’il est plus facile de mobiliser le peuple contre la «France impérialiste » que pour faire face à celui qui les opprime, il me répond en me posant cette question : Comment un régime aussi faible et incompétent comme celui d’Idriss Deby peut vous gouverner, vous les tchadiens, pendant tout ce temps?

Face à cette question du «comment» dont tout activiste avisé peut lui faire des heures de conférence, une autre question me vint en tête. C’est le « Pourquoi ». Pourquoi une personnalité comme Idriss Deby Itno, qui n’a vraiment rien dans la cervelle, a pu faire face à toutes les tentatives visant à le renverser?
ِUn certain nombre d’articles critique, d’ouvrages et d’études ont tentés d’apporter des éléments de réponse comme le livre de Marielle Debos : « le Métier des armes au Tchad » et bien d’autres.
Ayant des idées en tête, celles-ci ne suffisent pas à me satisfaire et à me convaincre de l’impasse politique dont est submergé les tchadiens depuis fort bien longtemps.

En fait, et comme je le dis souvent, le problème du Tchad réside au niveau des acteurs politiques eux-mêmes. Au-delà des discours creux et des slogans sans saveurs, écartons les profils accordéons, politicards, égocentriques, ignorants et/ou tribalistes qui infestent la sphère politique tchadienne.
Une grande majorité des leaders politiques, surtout de l’opposition, manquent cruellement de culture politique globale et, surtout, d’une vision stratégique.

Comment se fait-il que ceux qui ont cette vision de la liberté pour leur peuple ne préparent pas également un plan clair pour atteindre leur but ? Sans doute, malheureusement, ils n’en comprennent pas la nécessité et/ou ils ne sont pas habitués ou à penser stratégiquement car pour eux c’est une tâche inutile. Ils ne jurent que sur la stratégie militaire, comme c’est le cas de l’opposition politico-militaire en exil.

lire >> Quelle démocratie pour un Tchad pluriel ?

Harcelés sans cesse par Deby et sa bande de bouffons, et débordés par des responsabilités immédiates, les meneurs de la résistance n’ont ni la sécurité, ni le temps pour initier une réflexion de niveau stratégique.
Leur schéma habituel est simplement de réagir aux initiatives du régime dictatorial. L’opposition est toujours sur la défensive et cherche à maintenir quelques libertés limitées ou quelques bastions, comme dans le cas de la fameuse CPDC, s’il en existe encore.
Au mieux, elle tente de ralentir la progression des contrôles dictatoriaux ou de perturber la mise en œuvre des nouvelles politiques du régime.

La plupart ne voient pas la nécessité d’une planification d’envergure sur le long terme pour un mouvement de libération. Ils se disent naïvement que s’ils épousent leurs desseins avec insistance, fermeté et persévérance, ils finiront par se réaliser. D’autres estiment que s’ils se contentent de vivre et de témoigner selon leurs principes et leurs idéaux dans l’adversité, ils auront fait le maximum pour les appliquer.
Il est admirable d’embrasser des buts humanitaires et d’être loyal vis-à-vis de ses idéaux, mais c’est absolument insuffisant pour mettre un terme à une dictature et parvenir à la liberté.

D’autres opposants s’imaginent, naïvement là aussi, qu’à condition d’y mettre assez de violence, la liberté viendra. Mais, la violence ne garantit pas le succès et l’histoire politique du Tchad est témoigne.
Au lieu de libérer, elle conduit parfois à la défaite, à la tragédie collective, ou aux deux à la fois sans oublier les activistes qui agissent en fonction de ce qu’ils « sentent » devoir faire. Non seulement cette démarche est égocentrique, mais elle n’offre aucune ligne directrice pour développer une stratégie globale de libération.

Les élites de l’opposition les plus éclairées ont certes ce souci de la planification, mais ils ne savent pas y réfléchir autrement qu’à court terme ou sur des bases tactiques. Ils ne peuvent concevoir qu’une planification à long terme soit nécessaire ou même possible. Ils sont incapables de réfléchir et d’analyser en termes stratégiques, ce qui les conduit à s’égarer constamment dans des questions peu signifiantes, le plus souvent pour répondre aux actions et provocations du régime. Dépensant ainsi tant d’énergie dans des activités à court terme, ils négligent l’exploration d’autres possibilités d’action qui pourraient rediriger l’ensemble des efforts vers le but ultime.

Les autres, pour la plupart, omettent de préparer une stratégie complète et ne s’intéressent qu’aux questions immédiates, mais ceci pour une autre raison : au fond d’eux-mêmes, ils ne croient pas que Idriss Deby puisse être abattu par leurs propres efforts.

Ils considèrent donc la planification comme une perte de temps ou un exercice futile et naïf.
Et comme on peut le constater (avec le mouvement de l’Est par exemple) le résultat d’un manque de planification stratégique est désastreux: on dissipe ses forces, on gaspille son énergie à résoudre des problèmes mineurs, les avantages ne sont pas véritablement exploités et les sacrifices sont lourds.
Malheureusement, comme des plans stratégiques clairs ne sont jamais développés, cela a permis au régime obscurantiste du MPS de survivre des décennies, bien plus qu’il ne l’aurait dû.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique; Analyste indépendant

Lire aussi >> Idriss Déby a-t-il piégé François Hollande ?


Tchad: Le mariage faramineux du frère de Hinda Deby

Video- Des images du mariage de Khoudar Abderrahim Acly frère de Hinda Deby et garde du corps du président Idriss Deby du Tchad qui montrent une pluie de billets de banque sur les convives pendant que le pays est ravagé par le chômage, la misère et la sécheresse.

Des liasses de billets jeter sur le chanteur et les invités qui dansent autour de lui dans un pays où le salaire minimum n’est encore que de 90 euros. Ces démonstrations d’opulence et de pouvoir sont courants dans la haute société, un scandale pareil avait fait la Une des médias nationaux et internationaux sur le mariage fastueuse du fils Idriss Déby