Djarma Acheikh Ahmat Attidjani

Affaire Habré: N’Djamena se ridiculise

Le ministre tchadien de la justice Béchir Madet est remplacé hier jeudi 11 septembre 2014 par Mahamat Issa Halikimi, ancien ministre de l’environnement et des ressources halieutiques après quelque mois de sa nomination comme fut avant lui le controversé Jean-Bernard Padaré.

Si la différence qui opposent pendant des mois les magistrats au ministre serait pour certain observateur la cause de ce mini-remaniement, des sources proches mettent en avant sa gestion peu plaisante à Idriss Deby sur le dossier Hissein Habré.
Comment peut-il avoir un procès Habré si le Tchad refuse d’extrader les complices reconnus par le Tchad et convoqués par la CAE?
Pourquoi attendu 23 ans pour que la justice tchadienne procède au jugement des complices présumés des atrocités du temps d’Hissein Habré au même moment de leur convocation par les Chambres africaines extraordinaires ?

Voir le reportage: ====> «Les œuvres artistiques» d’Idriss Deby

A cet effet, les avocats d’Hissein Habré détenu à Dakar, dénoncent dans un communiqué la rebuffade du Tchad et un esseulement de la partie Sénégalaise dans l’affaire.

Communiqué:

Le Tchad vient d’annoncer son refus de tout transfèrement de personnes inculpées au Tchad mais aussi d’autres personnes convoquées pour audition par les juges des CAE (Chambres africaines extraordinaires). En effet, le Doyen des juges d’instruction a pris une ordonnance rendue publique le 3 septembre 2014 concernant des personnes inculpées ou convoquées par les juges de la chambre d’instruction des CAE dont certaines sont en attente de transfèrement à Dakar depuis de longs mois. En outre,le juge d’instruction tchadien a décerné des non lieux libérant ainsi certaines personnes et envoyant d’autres devant la Cour Criminelle Tchadienne, pour y être jugées en octobre 2014.

C’est un tournant important dans la mission de juger des CAE, le Tchad ayant pris sur lui d’ignorer ses obligations découlant de l’accord de coopération judiciaire signé entre lui et le Sénégal. Mais aussi et surtout, les autorités tchadiennes par cette option radicale, tournent définitivement le dos aux CAE. Autant dire que la mission de ces dernières et l’Accord de Coopération Judiciaire signé entre le Tchad et le Sénégal sont vidés de toute substance puisqu’ils visaient à poursuivre un ensemble de personnes présumées responsables de prétendus crimes commis sur le territoire tchadien.

En optant pour une nouvelle démarche indépendante de celle du Gouvernement sénégalais et ses CAE, en ignorant le processus pseudo judiciaire en cours, les autorités tchadiennes ont décidé d’agir seules et distinctement, voire même contre la mission octroyée aux CAE car, il est incontestable que ces dernières n’ont aucunement prévu ni admis que des personnes soient jugées à Dakar et d’autres à Ndjamena par la justice tchadienne.

Cette pantalonnade du régime DEBY est-elle étonnante? Non ! Car dans leurs rapports totalement déséquilibrés avec le régime Deby, les juges des CAE et le Procureur Général se sont totalement fourvoyés dès le départ. Ils ont toujours passé sous silence les difficultés qu’ils rencontraient dans le déroulement de leurs activités en terre tchadienne. Ce silence volontaire et organisé avait pour objectif d’éviter que l’opinion prenne conscience du fait qu’ils cherchaient désespérément à s’accommoder  et à enjamber  tous les écueils qui réduiraient à néant l’organisation d’un procès judiciaire digne de ce nom, à cacher les contours d’une farce judiciaire qui se limitait en fait, comme nous l’affirmions depuis la création des CAE et sur mandat de l’UA, à une traque politique ne visant que le Président HABRÉ. Ceci pour rester dans la feuille de route politique tracée par le régime du Président Macky SALL, c’est-à-dire tenir un procès coûte que coûte, sans aucun souci pour les exigences d’ordre juridique et judiciaire.

C’est  dans ce sens qu’astucieusement, l’attention des journalistes a été fixée et bloquée, en quelque sorte, sur les deux personnes souvent citées : M. Saleh Younouss et M. El Djonto. Il faut savoir que ces personnes ne sont, en aucun cas, plus impliquées ou plus responsables que d’autres. Du reste, les juges des CAE sont totalement incapables de situer leurs responsabilités par rapport à des faits précis. Le curseur de l’ONG HRW s’est arrêté sur eux, dans l’espoir que ces personnes soient lâchées par le régime de Deby tout simplement.

Aussi, il est important que l’opinion comprenne que les juges des CAE ont envoyé de nombreux autres mandats d’arrêt aux autorités tchadiennes qui ont refusé de les exécuter, ces mandats concernent : Mahamat Wakaye,  Koni Worimi, de Nodjinon Jérôme, de Bechir Haggar, de Dirdimi Hamid etc

On aura relevé que par l’ordonnance citée plus haut, la justice tchadienne refuse de répondre aux sollicitations des CAE et  décide, elle-même, et sans tenir compte des demandes des juges des CAE,  de délivrer des non-lieux au bénéfice de certaines personnes comme M. Jérôme Nodjinon qui a fait l’objet d’un mandat d’arrêt, et M. Haggar convoqué par les juges de la Chambre d’instruction.

Pourquoi les juges des CAE ont-ils, aussi, passé sous silence, qu’ils ont convoqué l’ancien Président du Tchad, Goukouni Weddeye, acteur clé dans les évènements politico-militaires qui se sont déroulés dans la période de leur compétence, à savoir 1982-1990 ?

Pourquoi ne pas informer que Goukouni a refusé de comparaître à Ndjamena, et même refusé de se déplacer à Dakar ?

C’est pareillement le cas du Général Koni WORIMI, dernier Chef d’état-major du Président HABRE, mais aussi actuellement, l’un des bras droits de Deby. Le Général Koni Worimi a aussi répondu par la négative quand il fut sollicité pour les rencontrer lors de la 4ème commission rogatoire; tout comme Goukouni, il a refusé de répondre à une seule des séries de questions transmises depuis Dakar aux juges tchadiens par les juges des CAE.

Du refus de comparaître de certains, de l’absence de coopération des autorités judiciaires tchadiennes par la non exécution des mandats d’arrêt et des commissions rogatoires, de tous ces obstacles importants dressés pour les empêcher de mener à bien leurs activités, les CAE auront gardé un silence total, préférant au retour de chaque commission rogatoire, taire à l ‘opinion nationale et internationale les obstructions multiples à leur mission, se contentant d’égrener le décompte des auditions avec pour seul objectif de boucler un dossier anti-Habré. Des auditions qui, d’ailleurs, seront enregistrées sans la moindre vérification. Il est vrai que les juges n’ont aucune capacité d’enquêter.

Leur silence calculé, cette acceptation de l’inacceptable de la part de juges engagés dans un processus, dit-on, judiciaire aux termes duquel un homme joue sa liberté, permettra à tout un chacun de réaliser que ces juges se sont depuis longtemps éloignés de leur mission de juges pour adopter une attitude de connivence.

La cellule de communication des CAE a fait savoir à l’opinion, il y a quelque temps, que face aux multiples tergiversations du Tchad, l’Union Africaine, de même que le comité de pilotage des bailleurs de fonds allaient être mobilisés pour faire entendre raison aux autorités tchadiennes. De simples gesticulations médiatiques.

Désormais, la position du Tchad à savoir le refus de tout transfèrement de personnes au Sénégal pour le procès Habré, a le mérite d’exprimer clairement sa non-collaboration. Cette position du Tchad qui se résume, en fin de compte, à l’amorce d’une clôture du dossier Habré par l’annonce d’un « jugement » accéléré de certaines personnes, en octobre, permettra un verrouillage définitif; c’est le but recherché alors que les CAE n’ont même pas annoncé la fin de la phase d’instruction.

Devant ce virage du Tchad, les autorités sénégalaises seront mises à nu dans leur acharnement à vouloir liquider le Président Habré. Leur mutisme, mais aussi la diversion du Ministre de la justice qui parle sans cesse et dans le vide de « procès juste et équitable – alors qu’au même moment, les autorités tchadiennes posent des actes importants en vue de clôturer l’affaire Habré, en violation de leur engagement- en disent long  sur leur volonté de s’accrocher désespérément à leur objectif de faire juger un seul homme devant un tribunal illégal mis en place par la fabrication et l’usage d’un FAUX. A l’évidence, c’est exceptionnel et aussi extraordinaire que le sont les Chambres Africaines!

Les Avocats.


Tchad: l’histoire d’un Etat informel

De l’indépendance 1960 à l’an 2000:  flash-back sur la situation politique du Tchad.

On dit que les premiers anciens habitants du Tchad étaient les Saos qui sont installés au Sud du Lac-Tchad. A l’époque, le Lac-Tchad occupait une grande partie de son bassin. Les restes d’une faune des savanes et des lacs, comportant aussi bien des hippopotames que des rhinocéros et des éléphants, ont été trouvés ça et là. Des gravures rupestres témoignent de l’existence de populations pratiquant la chasse, la pêche et l’agriculture. Ces premières populations ont développé une civilisation originale caractérisée par des statuettes funéraires de terre cuite. Au XIème siècle, les saos sont supplantés par le royaume du Kanem dont le souverain, converti à l’islam, intègre le royaume du Bornou voisin et pousse jusqu’en Libye. Au XVIème siècle, le Kanem-Bornou s’affaiblit devant le royaume du Baguirmi au Sud et celui du Ouaddaï à l’Est. Tous ces royaumes sont accusés des razzias contre les populations du Sud.

En 1900, les troupes françaises lancent une offensive contre Rabbah et ses hommes. L’offensive des troupes françaises est dirigée par le commandant Lamy. Après la bataille de Kousseri et la mort du Leader de la résistance Rabah et de l’officier français le commandant lamy (grièvement blessé) le 22 avril 1900, le Commissaire français Emile Gentil créea Fort-Lamy (aujourd’hui N’djamena) en mai de la même année.

En avril 1908, la Frace et l’Allemagne signèrent une convention qui cède à la France une partie du « bec de canard » dépendant de Bongor, en compensation d’autres territoires du Gabon, de l’Oubangui et du Tchad.
En 1909, les forces françaises occupent la région du Ouaddaï après plus de 8 ans de résistance populaire. Ainsi commence la colonisation du Tchad qui s’est heurtée aux visées de la Grande-Bretagne, présente au Soudan et au Nigeria, et de l’Italie, présente en Libye.
En janvier 1910, le Congo français est dénommé Afrique Equatoriale Française. En avril 1914, la France et la Grande-Bretagne signèrent un accord en vue délimiter la frontière entre le Tchad et le Soudan.

Le 25 janvier 1917 est historiquement marqué par « la boucherie de coupe-coupe » où les forces françaises sont accusées d’avoir massacré plus de 400 religieux dans la région du Ouaddaï. En 1919, Fort-Lamy est baptisée Commune. En 1920, le territoire militaire du Tchad est érigé en colonie civile avec Fort-Lamy comme Capitale.
En 1929, c’est la fondation du poste de Moundou par le gouverneur Reste.
En juillet 1936, la France met en place le Coseil de Notable en Afrique Equatoriale Française. En Août 1940, sous l’impulsion du gouverneur français Eboué, le Tchad répond favorablement à l’Appel du 18 juin et se rallie à la France libre. Il sert de base aux forces du général Leclerc pour s’élancer à l’assaut du Fezzan (Libye) et faire la jonction avec les forces britanniques de Cyrénaïque.En octobre 1945, le tchadiens appelés « indigènes » s’expriment par la voix de leurs « Grands électeurs » et votent à l’assemblée constituante. En novembre 1946, Gabriel Lisette est élu député du collège électoral ou collège des autochtones, au parlement français. En février 1947, Gabriel Lisette crée le Parti Progressiste Tchadien (PPT) qui adhère au Rassemblement démocratique africain (RDA) crée par l’ivorien Félix Houphouet Boignet à Bamako en décembre 1946.

Le 16 avril 1952, L’armée coloniale française commet des massacres à Bebalem (Logone Orientale). En mars 1957, à l’issue de la loi cadre de juin 1956, il ya eu des premières élections à l’Assemblée territoriale. Le nombre des conseillers à élire est porté à 65. Trois formations s’affrontent. Le 28 novembre 1958 est la proclamation de la République du Tchad. Le 31 mai 1959, victoire du parti (PPT RDA) aux élections législatives avec 57 sièges sur 85. Le 16 juin 1959, François Tombalbaye forme le premier gouvernement de la République du Tchad composé de dix ministres et 4 secrétaires d’Etat. Le 11 août 1960, le Tchad obtient son indépendance avec pour Président François Tombalbaye. La proclamation a été faite en présence de André Malraux, représentant le président de la République française. Les seuls à avoir pu et voulu profiter de l’enseignement et occuper des postes de responsabilité étaient les chrétiens du Sud. Une situation que les musulmans du Nord ont jugée injuste et inadmissible. Le 19 janvier 1962, le président Tombalbaye dissout les partis politiques autre que son parti le PPT. Le 22 avril 1962, élection à la présidence de la République de François Tombalbaye, candidat unique avec 678 voix sur 698 inscrits.

En 1963, des violences s’explosent dans la capitale tchadienne, suivies des arrestations massives. Le 5 janvier 1965, Emeute à Mangalmé (Guéra) où plusieurs centaine de paysans Moubi attaquent au couteau et à la sagaie une délégation ministérielle faisant tuer deux personnalités politiques et six gendarmes. Le 7 septembre 1965, Hassan Ahmat Moussa (tué par Hissène Habré à Ati en 1979) forme à partir du Soudan un mouvement armé, le Front de libération du Tchad (FLT).

Tchad1

Le 22 juin 1966, Brahim Abacha forme au congrés de Niala (Soudan)avec ses amis (Mahamat Albaghlani Imam et Abakar Djalabo ..) le Front de libération nationale du Tchad (Frolinat). Le 18 février 1968, Mr/ Brahim Abacha leader du Frolinat trouve la mort à la suite d’un combat avec les forces gouvernementales et Dr. Abba Sidick prend la relève d’où la première scission du Frolinat avec la formation du Volcan (1ère armée du Frolinat) dirigé par Mahamat Albaghlani Imam. En 1968, se crée la deuxième armée du Nord. Le 27 Août 1973, dissolution du PPT-RDA et la création par le président Tombalbaye du MNRCS (Mouvement national pour la révolution culturelle et sociale)suivie de la pratique de Yondo qualifié par Tombalbaye comme retour à l’authenticité tchadienne. En 1973 est aussi l’occupation de la bande d’Aouzou par la Libye.

En 1974, Hissène Habré leader de la Deuxième armée du Nord prend en otage Madame Claustre (française). Le 13 avril 1975, le général Maloum arrive au pouvoir après le renversement du Président François Tombalbaye(tué) par les militaires. Le 10 octobre 1976, Habré est démis de ses fonctions comme président du CCFAN (conseil du commandement des forces armées du Nord) et remplacé par Goukouni Weddey.

En 1976, Acyl Ahmat (ex-député de Tombalbaye) arrive en Libye et rejoint le mouvement politico-militaire volcan dirigé par Mahamat AlBaghlani Imam. Debut janvier 1977, Acyl soutenu par la Libye s’oppose à Albaghlani. Le 27 mars 1977, Mahamat Albaghlani trouve la mort à Benghazi (Libye) dans un accident de circulation flou (avec lui meurt son chauffeur Mahamat Hissein). En 1978, Le Frolinat dirigé par Goukouni Weddey libére la ville de Faya Largeau. 1978, Hissène Habré devient premier ministre à la suite d’un accord de paix (Charte fondamentale) signé à Khartoum avec le gouvernement militaire du Tchad. 1978, toutes les tendances politico-militaires s’unissent pour la première fois, créent les FAP (forces armées populaires) à Faya. La même année, des affrontements armés s’éclatent à Faya entre les combattants de Goukouni Weddeye et ceux de Acyl Ahmat. La même année aussi, les combattants de Hissène Habré premier ministre attaquent la ville de Arada tenu par les forces du Frolinat.

Debut 1979, Acyl Ahmat Akhbach forme le CDR (conseil démocratique révolutionnaire). Le 18 février 1979 les troupes de Hissène Habré (premier ministre) et celles du général felix Maloum (président) s’affrontent dans tout le pays; les forces du Frolinat de Goukouni Weddeye dirigées par le commandant Goukouni Guet (assassiné par Idriss Déby) après son extradition du Nigeria en 1992) volent au secours de Hissène Habré. Août 1979, l’accord de Lagos.

Françoise Claustre
Françoise Claustre

11 Novembre 1979, les onze tendances politico-militaires forment un gouvernement d’union nationale de transition (GUNT) dirigé par Goukouni Weddeye. Debut 1980, les onze tendances se scindent en deux groupes (Sous le GUNT de Goukouni et les FAN de Habré)et s’affrontent pendant 9 mois dans la capitale. En Décembre1980, Goukouni gagne la guerre et chasse Hissène Habré grâce au soutien massif des libyens. Le 7juin1982 Hissène Habré reprend le pouvoir par les armes grace au soutien des américains, soudanais, égyptiens et français. En 1983, Le GUNT reprend la ville de Faya-largeau. En Octobre 1986, des affrontements opposent le GUNT dirigé par Goukouni Weddey et appuyé par Hissène Habré (président) contre les forces libyennes appuyées par le Néo-GUNT de Acheikh Ibn-Oumar. Le 1er avril 1989, Idriss Déby s’oppose à Hissène Habré, il reprend le maquis et forme le MPS (mouvement patriotique du Salut). Soutenu par la France et la Libye, il arrive à démanteler le régime de Habré le 1er décembre 1990.

13 Avril 1996: Publication par la Cour d’Appel des résultats officiels et définitifs du référendum constitutionnel: 63,50% de Oui contre 36,50% de non. Juin: Election présidentielle fraudée. Idriss Déby l’emporte avec fraude au second tour face à Kamougué Wadal Abdelkader. Il sera investi le 8 août 1999. Avril 1999: La Cour suprême et la Conseil constitutionnel voient le jour. 25 janvier 2000, Hissène Habré est inculpé pour complicité de tortures.

A suivre……

Rédaction de Jeunes Tchad


Tchad: L’école national d’administration zaghawisé

Il faudra plus d’engagement et du miracle de la part de nos dirigeants, pour arriver à installer un climat de confiance qui pourrait nous convaincre que la donne a changée dans les conditions et critères d’admission dans les grandes écoles au Tchad. Les tchadiens qui ont passé le dernier concours de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) et qui n’appartiennent pas à un certain sérail de pouvoi ou à l’ethnie du Président, savent la longue agonie qu’est le parcours menant à l’ENA.

Cette prestigieuse école, depuis plus de 20 ans n’a jamais servi, comme il se devrait, à principalement doter le pays de cadres qualifiés pour son développement. L’admission dans cette école a été un tremplin utilisé par le pouvoir pour redessiner la carte des compétences nationales, c’est à dire sans langue de bois, de favoriser les siens, mêmes les plus nuls. On trouve aujourd’hui au Tchad des préfets et sous préfets sortis de cette école qui savent à peine conjuguer le « verbe manger au présent de l’indicatif. » Et nos ministres, habitués à la « bavure » et aux louanges, nous disent que désormais, les copinages et le favoritisme ne seront plus la règle dans les concours. Mais de qui se moquent-ils ?

Dans le dispositif du régime « made in Bamina » , l’admission au concours dans les écoles de formation et l’attribution des bourses dépendent des ministères les plus ethniquement ségrégés.

Aux épreuves orales du dernier concours d’entrée à l’ENA, les examinateurs demandaient aux candidats leur région d’origine. Les candidats zaghawa ou assimilés ont plus de change que les autres d’être retenus. Et si tous les candidats se déclaraient originaires de la région du Président! Où est la fameuse équité. Vous avez dit transparence ?

Il y a des étudiants qui avaient non seulement la bourse, mais aussi un salaire de l’Etat. C’est-à-dire qu’après l’obtention du Bac, certains étudiants étaient intégrés dans la fonction publique en catégorie A1, et allaient poursuivre ensuite les études pour lesquelles cette intégration a été faite. Que la vie est belle pour certains dans le Tchad de « Déby Itno ». Tous ces exemples découlent de la mafia et l’esprit de chasse gardée dont les bourses et stages ont toujours été le théâtre. Quand on nous dit que subitement toutes ces pratiques vont s’arrêter, permettez nous de rigoler.

Les admissions aux concours professionnels ont toujours été le théâtre géo-politique, géo-éthnique, géo-clanique et géo-merde au Tchad . La direction des grandes écoles comme l’ENA ont été minutieusement confiées à des hommes et femmes sûrs, c’est-à-dire venant des pieds droit et gauche du pouvoir Déby. Que celui qui conteste cette vérité vienne nous dire le contraire

Que dire de l’achat des épreuves au BAC et à l’Université? En raison des promesses du gouvernement qui disait avoir «tout mis en œuvre» pour une meilleure protection de ces dernières, il semble que ce phénomène ait encore de beaux jours devant lui. «Les dealers d’épreuves» ou les pourvoyeurs de «carreau», comme les nomment certains élèves ayant eu recours à leurs services étaient supposés avoir été neutralisés. A l’épreuve des faits, il semble que rien ou presque n’a été mis en place pour éradiquer ce fléau. En témoignent la course des camerounais vers le Tchad pour « décrocher »facilement le BAC ou la licence.

Sans ambages, un camerounais, actuellement à Dakar, a d’ailleurs avoué avoir obtenu une copie d’épreuve de physique chimie, de biologie et de mathématique au Tchad, au prix de 500 000 francs CFA. C’est donc en toute logique que certains camerounais viennent se « payer » les diplômes qu’ils n’arrivent pas à obtenir dignement chez eux. Quand la méritocratie fait fuir les futurs cadres et développent l’étnicisme et le clanisme de la médiocrité.

Evariste DJETEKE


La comédie rédactionnelle des blogs et sites web tchadien

Comment peut-on vouloir une chose et faire son contraire?

Après la lecture d’un article publier récemment sur une plateforme qui se veut contre l’injustice et la dictature féroce qu’exerce le pouvoir d’Idriss Deby au peuple tchadien déjà depuis près d’un quart de siècle, un fort sentiment m’envahit de la nécessité plus que jamais d’écrire ce billet.

Ça fait déjà fort bien longtemps que j’ai cette remarque mais à chaque fois que je m’y mets, une peine me taraude l’esprit: avec qu’elle style d’écriture devrai-je aborder ce sujet tout en évitant le détournement malsain de mes pensées ou les querelles de clocher?
De plus, l’attitude et le manque de code de déontologie chez certains sites et blogs consacrés à la chose politique tchadienne sous-tendent beaucoup cette hésitation.

Lire===> Un article provoque la foudre des  »blogueurs » tchadiens

Comme j’indiquai dans un article précédemment, un blogueur fait du média social et non du journalisme. N’importe qui peut s’improviser blogueur ou gérant d’un espace virtuel. Le succès ou non de l’ambition étant dicté par le sérieux, l’engagement de webmaster, la pertinence ou l’impertinence de ses publications, mais avant tout le désir des gens de le suivre — ce dernier élément et rien d’autre peut faire de lui ce fameux «influenceur».

Alors les causes auxquelles on se bat ou on se prétend, et les gens qui nous suivent, méritent au moins un minimum de respect et de considération.

Le problème avec les blogs et les sites web qui polluent la sphère politique, pour ou contre le régime de Deby, c’est qu’ils dépendent presque tous des gens politiquement véreux, guidés par des volontés moins avouables, consciemment malhonnêtes et intentionnellement cruels.
Un activisme de connivence, frôlant le griotisme et le paradoxisme, et ça au vu et au su de tous ceux qui les suivent.

Je vous invite à faire un petit tour dans ces plateformes, vous serez consternemment  foudroyé par des publications irréfléchies et de la façon dont-ils traitent l’information. Certains sont carrément devenus des espaces des cons à la recherche d’une tribune.

L’ourse se déguise en agneau pour assoir puis imposer sa volonté

  • On se fait l’opposant politiquement farouche de Deby en exile et de l’autre coté on tient à la poursuite de l’injustice sociale pour de raison des  liens de sang.
  • On se fait opposant contre la dictature de Deby le jour et la nuit fervent défenseur d’un ancien dictateur avéré, motif qu’il s’agit d’un complot universel.
  • On milite pour la chute de Deby en faisant confiance et jeter des fleurs au traitre de la cause juste par ce qu’ils sont des copains
  • On s’excite à dénoncer et dévoiler les irrégularités des uns caciques du régime avec tout enthousiasme et résigner à cacher soigneusement pour certains autres.

Le seul dénominateur commun dans tout ce blazar serait la chute de Deby, les restes ces des paroles en l’air.
Si Idriss Deby se transforme en un trophée, ne serez pas surpris de voir les uns se battre contres les autres. C’est ici que les attend la pelure de banane de l’intégrité.

Les valeurs c’est d’abord une culture, une éducation. Une valeur n’est pas un fantasme.

Malheureusement, certains jeunes honnêtes, déterminés et pleins d’énergie tombent naïvement victimes de ces imposteurs manipulateurs  sans qu’ils ne se rendent compte. Sujet que j’évoquerai au moment opportun.

Vous vous se demandez qu’en est-il de toi [Jeunes Tchad]? C’est la reproche courante quand on a plus rien à dire pour défendre l’indéfendable.

Déjà cinq ans que j’exprime mes critiques les «moins agréables», j’ai de relation donc avec beaucoup des blogueurs et activistes tchadiens en exile et au Tchad, et vous serez pas surpris que les conversations tournent souvent autour du rôle des blogueurs et activistes dans la lutte contre la dictature et l’instauration d’une véritable État de droit, chose qui n’est pas du goût des certains «présumés» ou «décrétés» opposants.

Il se trouve, quoique ce soit pour moi un passe-temps, un espace que je me donne pour exprimer de la façon la plus correct ce que je pense sans oublier que je suis soumis à une charte, une série de règles de bonne conduite pour les abonnés à cette plateforme de Mondoblog.

Cela dit, c’est le travail du lecteur qui suit le blogueur de faire la part des choses, de savoir qu’il lit un blog d’opinion et non un journal, n’allons pas négliger son intelligence non plus. Nous nous regardons le nombril de façon fort salutaire, mais Tout le monde est-elle aussi démunie qu’on l’imagine ? Et, si oui, est-elle mieux munie face à un texte dans le journal ?

Au pays de la chasse gardée et de la pierre lancée, ne se laissons pas utiliser, on doit réfléchir à l’évolution.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, Mondoblogueur


Tchad: Détournement des fonds pour les réfugiés centrafricains

Les malheurs des uns fait les bonheurs des autres. Des millions de F cfa destinés aux réfugiés centrafricains au Tchad sont détournés par les chancelleries tchadiennes.

C’est dans le cadre de soutien aux milliers de déplacés centrafricains au Tchad suite au conflit confessionnel et tribal que traverse leur pays que les chancelleries tchadiennes et notamment celles du monde arabo-musulman: Soudan, Arabie saoudite… ont organisé une vaste campagne de collecte de fonds. Des organisations musulmanes entre autres et des particuliers ont apporté leur contribution  afin d’améliorer les conditions de vie des déplacés. Des enfants, des femmes et des hommes en situation de survie.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au total de 101 786 personnes auraient ainsi rejoint le Tchad, par avion et par camion. Entre le 1er novembre 2013 et le 8 avril 2014 (avec un pic en janvier 2014).

Après l’incapacité des autorités tchadiennes à subvenir aux besoins des déplacés, des petites associations des jeunes bénévoles et des particuliers se sont mobilisées pour assister les réfugiés et soulager dans la mesure du possible leurs souffrances. Malheureusement, ce geste humanitaire est pour certain l’occasion de se faire un fonds de commerce et se remplir les poches au nom de l’  »aide aux musulmans ».
L’exemple flagrant est celui des imams et marabouts du Conseil supérieur islamique qui ont détourné des millions de F cfa venus des pays arabes et qui ont vendu au marché des produits destinés à l’aide humanitaire d’urgence.

Jeunes Tchad a reçu une copie de la liste des donateurs (en arabe) des ressortissant tchadiens en Arabie saoudite (Réf: photo 2) où le total de la sommes collectée s’élève à 80 000 riyals (16 469 euros). Un envoi qui s’est mystérieusement volatilisé.

Liste des donateurs tchadiens en aide pour les réfugiés centrafricains
Liste des donateurs tchadiens pour les réfugiés centrafricains

Selon le document, la somme à été donnée à un certain Ahmat Allamin le 31 août 2014 dans les locaux de l’ambassade du Tchad à Riyad pour être remise au Tchad à Mahamat Oumar Ishak et Mahamat Ishak Abdelkader, les deux obligatoirement.

A noter que l’ambassadeur du Tchad en Arabie saoudite Sagour youssouf Mahamat Itno  »l’autre proche de l’autre »serait à plusieurs reprises impliqué dans des détournements de fonds d’assistance des Tchadiens lors du pèlerinage et de fonds pour la réfection des locaux représentatifs du Tchad.


Photo: les vaccances in North Sudan

Après 395 km au Nord de la capitale soudanaise Khartoum en plein désert, au milieu de nul part dans une terre inconnue au long du Nil que j’ai passé exactement 3 semaines coupé complétement du monde extérieur dans un petit village d’Al-djabiriya dans l’Etat du Nord Soudan fief d’Oumar El-bechir, le président soudanais.

Voici quelque photo de paysage prise du 6 au 21 aout 2014.


Tchad-RCA: Une rébellion contre Biya en gesticulation

La rumeur court depuis mi-février 2014 à la suite d’un accrochage entre le contingent camerounais de la Misca, la Mission internationale de soutien à la Centrafrique et un groupe armé non identifié à la frontière centro-camerounaise faisant plusieurs victime.
Sur cet incident, les doigts se sont pointus vers l’ex rebelle tchadien Baba Ladé  »la voix des peules » (son ethnie), rallié en cascade au régime d’Idriss Deby et nommé préfet de la Grande Sido, dans la région du Moyen-chari.

Le 16 février 2014, il accord une interview au journaliste François Djékombé de la Radio la voix de l’Amérique. Le  »général »  dément catégoriquement l’implication de ses  »combattants restés en territoire centrafricain, qui ne sont pas retenus au Tchad et qui seront repartis en Centrafrique voulant déstabiliser le Cameroun ».
A cet effet, la tension est montée d’un cran entre Yaoundé et N’Djamena au fond de la crise centrafricaine où N’Djamena accuse Yaoundé de vouloir déstabiliser le Tchad en accueillant le président centrafricain déchu François Bozizé qui a son tour accuse Idriss Deby d’armer et équiper la rébellion Seleka composé des tchadiens contre son pouvoir.

Selon Mediapart, une rébellion au Nord du Cameroun serait en gestation contre le régime de Paul Biya. Mais qui sont ces gens? Quelle est leur motivation? Sont-ils en lien avec Boko Haram? Quelle est leur idéologie? Et la question la plus importante qui est dernier cette rébellion? Les réponses à ces questions remontent à deux ans, précisément au début de la crise centrafricaine.

Après la fuite de François Bozizé du pouvoir, Paul Biya se sentait le prochain sur la liste et il n’a pas tord. D’un coté la nébuleuse secte islamiste Boko Haram qui opère principalement au Nigeria importe au Cameroun un conflit totalement inadéquat dans un pays à forte dominance chrétienne et de l’autre coté le voisin Centrafricain paroi à une guerre civile fratricide.

Toutes ces crises d’insécurité, de conflit armé qui entour le Cameroun l’expose directement au danger des manœuvres de déstabilisation.
La constitution d’une structure politique pour la base combattante n’était qu’une question de temps et d’un équilibre du rapport ethnique et confessionnel sur le terrain.
La circulation des armes lourds par l’aide de certain gouvernement de la région et ailleurs a facilité l’équipement en arme et munition à ces groupes

Pour se préparé contre ce complot, le Cameroun connut par sa politique de la chaise vide lors de différent sommet s’est investi considérablement dans la crise centrafricaine envoyant d’abord un contingent militaire et ensuite fait face contre le Tchad pour que la Misca se transforme à une force Onusienne. Une attitude tout à fait nouvelle.
Une différence qui conduit Biya jusqu’à boudé le sommet de la CEAC (Communauté des Etats Afrique centrale) à N’Djamena le 9 janvier 2014.

Sans doute que le vieux Baoda du palais d’Etoudi à bien compris l’ambition de son voisin Idriss Deby et ses jeux de coup bas.
Il est quasiment certain que ces éléments rebelles qui autre-fois font parti de la Seleka et prennent la Centrafrique une base arrière contre le régime de Biya sont en connivence avec le régime de N’Djamena et celui du Soudan, les deux exécutant des agendas des certains monarchies du Golf.

Le faux conflit confessionnel Musulman/Chrétien qui à plonger la Centrafrique dans un tunnel scabreux dont les conséquences sont catastrophiques et regrettable serait dans le cadre de l’expansion de l’islamisme salafiste et politique au Sud du Sahel.
De tout évidence, ni Idriss Deby, ni son groupe tribal, ni les tchadiens en général n’ont intérêt d’ouvrir un front contre le moteur économique de l’Afrique centrale alors qui sera le gagnant dans cet imbroglio à plusieurs facettes et dimensions?

La rédaction de Jeunes Tchad


Tchad- retour sur l’actualité: Le sommet États-Unis – Afrique.

Depuis mon dernier article datant de plus de trois semaine, ou j’ai entrepris un safari au long du Nil. Isolé du monde extérieur (sans télévision, ni internet, ni réseau téléphonique, ni radio…) expérience d’une véritable  »cure de désintoxication » d’addiction à l’internet d’un  »mondoblogueur » engagé,  il est nécessaire de faire un back sur l’actualité tchadienne qui a marquée ces trois semaines d’absence.

 

Si certains chefs d’État africains ont appris aux médias l’initiative des américains d’organiser ce sommet le premier de son genre, d’autres ont été averti par le département d’État américain quelque jour avant comme le veut le protocole diplomatique.
L’invitation du potentat tchadien au sommet USA-Afrique était une occasion en or à ne pas rater du couple présidentiel de profiter d’une audience privée et de réaliser une pose photo avec les Obama en fin.

Pour se faire, fort de son engagement dans la lutte contre le terrorisme en Afrique, Deby espérait avoir le privilège d’être reçu en audience par le Président américain et ainsi refaire une virginité démocratique de 24 ans d’un pouvoir dictatorial vomi par son peuple.
C’est ainsi, dés l’annonce de la tenue de ce sommet fin janvier, Idriss Deby entreprend une vaste compagne de séduction de la diaspora tchadienne aux États-unies. Quant à son épouse Hinda, elle s’exerça durant 4 mois au cours d’anglais intensif. Mais la déception fut cauchemardesque tant du coté du service de protocole de la chancellerie du Tchad aux États-unies,  de l’amateurisme de la délégation tchadienne dans le milieu américain et le refus catégorique d’une audience privée avec Obama lors de ce sommet.
A tout ça, s’ajoute  »l’insolence » des activistes et donneurs de leçons en matière de démocratie et du respect de droit de l’homme, chose que  le président fondateur de la très très démocratique se veut  »maître » en la matière.

Si du coté de l’Élysée le président tchadien semble être l’allié indéfectible d’une realpolitik francafricaine, il n’ est en revanche pas du goût de la maison blanche contrairement aux idées reçus de ce sommet comme une assurance et un soutient aux dictateurs africains connues de leur népotisme et des violation des droits fondamentaux.

Jeunes Tchad


Un article provoque la foudre des  »blogueurs » tchadiens

Les droits de réponse des «administrateurs», je dis bien administrateurs des sites et blogs tchadiens de l’opposition ou  »neutre » se succèdent l’un après l’autre pour un éclairage ou un démenti contre l’article d’un internaute qui les accuse de «connivence» avec certains personnalités du régime.

De ce fait j’aimerai bien éclaircir certaines choses à l’égard de tous ceux qui lissent et suivent les plateformes tenus par les tchadiens sur internet.

D’abord comme évoque Le Miroir, «dans certains milieux des médias tchadiens on confond activisme politique, engagement politique, « griotisme » et journalisme».
Cette confusion va de deux sens: d’abord des administrateurs «qui s’en réclament tout en portant plusieurs chapeaux» et au lecteur de croire à ce qu’il lit ou pas sans forcement que ça soit vrai ou faux car beaucoup de sites et blogs tchadiens se servent de la rumeur pour composer les informations sur leurs sites comme une matière première dont les ressorts sont infinis.

A l’exception des rares plateformes de promotion de la culture tchadienne sur internet tenus par des particuliers que très peu en savent et personne ne visite, l’espace virtuel tchadien sur le web est inondée par des sites et blogs politiques de l’opposition gérés de l’étranger, hostiles aux régimes et qui représentent chacun une entité donnée.

Certains ne parlent que des affaires de leur ethnie ou de famille proche du pouvoir, d’autre c’est faire l’éloge d’une telle ou telle personnalité, certains autres un tribune de règlement de compte personnel et de dénigrement, d’autre à polémique etc…

C’est l’internet, chacun peut faire un site internet et raconter sa vie, diffusé des informations, des rumeurs, de la propagande, de la pornographie, etc contrairement à Une Presse en ligne ou écrite qui est soumise à des lois, des codes liés aux libertés d’expression et une ligne éditoriale bien précisent.

Ce dernier est un travail de profession que l’on appel «journaliste» qui nécessite une formation. Une conduite. Une équipe de rédaction. Un statut juridique… Reste aussi à savoir de quel journaliste s’agit-il car le traitement de l’information repose sur une interprétation des faits puisque la vérité on la bricole. On raconte pas la même chose à tout le monde ce qui fait que tout bon journaliste devrait être indépendant.

Ainsi, le journaliste «indépendant» doit rester fidèle aux principes de neutralité et d’objectivité sans pourtant se laisser influencé par un facteur extérieur. Un mériter ‘immensément difficile’ où ‘il faut avoir à la fois la peau et la gueule d’un crocodile.’

Ce qui caractérise la majorité de site et blog tchadien c’est de «l’activisme politique» qui désigne un engagement politique contre le régime de Deby, du militantisme de l’opposition en exile dont chacun est inféodé à un clic de connivence, un réseau, un parti politique, aux droits de l’homme, à une ethnie, à des personnalités publics etc…
Ce n’est ni du journalisme moins encore de la Presse en ligne comme ils se définissent souvent.

S’ils ont tous le même ennemi Deby, ils n’ont pas tous les mêmes objectifs.
Si parfois ils diffusent de  »l’information » ceci ne fait pas d’eux des journalistes ou de Presse en ligne si non les filles de N’Djamena et les acolytes du système y seront tous.
Les ragots, les rumeurs, les inepties etc…. ne sont pas aussi de l’information? Ça dépend.

Vous ne trouverez jamais dans ces sites et blogs parler du bien fait d’Idriss Deby. Ça parle qu’à l’extrême (tant en bien qu’en mal) et vous remarquerez aussi que l’information n’est en faite qu’une analyse, une interprétation, une rumeur, un conseil, une comparaison ou un point de vue ce qui est censé être une information ou un événement véridique.

De ces faits, l’engagement politique contre une dictature aussi féroce que soit-elle ne fait pas de nous forcément un saint ou une personne de bonne conscience malgré tout les efforts consentis.
Chacun s’engage selon ce qui lui semble bon. Certains, cumulant rébellion, défenseur des droites de l’homme, activiste de tout en tout, acteur politique, journaliste de presse… des fonctions aussi paradoxales les uns les autres.

Et ensuite il y a des blogs personnels comme celui-ci :),  géré par un seul individu qui raconte sa vie, ses humeurs, ses analyses, ses points de vue, ses émotions, de l’information et éclaircir des enjeux importants qu’il partage avec vous. Il ne représente personne que lui-même.

En Bref par manque de moyen pour une presse libre dans un pays où la liberté d’expression est fortement restreinte depuis des années avec des risques majeurs qu’encourent les journalistes au Tchad, les tchadiens n’ont pas le choix que de retourner vers ces espaces web dont l’opposition tient le monopole leur procurant une tranquillité psychologique face à un régime vomit par le peuple loin du  »griotisme » et les chantages des louanges habituels du régime dans les médias publics.

Lire===> Tchad: Rapport d’Amnesty International – 2013

Tout dépend du lecteur de croire à ce qu’il veut ou ne pas croire sur ses sites qui se réclament de  »la presse en ligne ».
Tout le monde peut-être critiqué les bons et les mauvais. Les activistes, les journalistes, les politiciens, les stars,….
C’est ça la liberté d’expression où la pensée est de rigueur.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, analyste indépendant, webmaster de Jeunes Tchad
_________________________________________________________

NB: Pour des raisons personnelles, je serai absent, indisponible et injoignable  pour un temps mais pas trop longtemps.
A nous revoir très bientôt et merci à vous.


Douze règles du journalisme «indépendant» dans le conflit israélo-palestinien

Depuis soixante ans, trop d’encre a coulé. Des centaines de Palestiniens meurent chaque année sous la torture et des violations totales de tous les traités et résolutions des Nations unies au mépris du droit et des valeurs humaines. Et l’énigme reste entière sous les regards discrets du monde.

Smoke and fire from an Israeli bomb rises into the air ove Gaza City
Gaza sous les bombes israéliennes.

Seuls les journalistes sont capables de dénoncer cette atrocité en omettant de mettre un voile sur tout ce qui se passe. Sauf que quand on exerce le noble métier du journalisme,  il y a « parfois  » des conduites, des règles et une ligne éditoriale bien précises à suivre surtout quand il s’agit du Moyen-Orient.

Règle n° 1 : Au Proche-Orient, ce sont toujours les Arabes qui attaquent les premiers, et c’est toujours Israël qui se défend. Cela s’appelle des représailles.

Règle n° 2 : Les Arabes, Palestiniens ou Libanais n’ont pas le droit de tuer des civils de l’autre camp. Cela s’appelle du terrorisme.

Règle n° 3 : Israël a le droit de tuer les civils arabes. Cela s’appelle de la légitime défense.

Règle n° 4 : Quand Israël tue trop de civils, les puissances occidentales l’appellent à la retenue. Cela s’appelle la réaction de la communauté internationale.

Règle n° 5 : Les Palestiniens et les Libanais n’ont pas le droit de capturer des militaires israéliens ; c’est un enlèvement, même si leur nombre est très limité et ne dépasse pas trois soldats.

Règle n° 6 : Les Israéliens ont le droit d’enlever autant de Palestiniens qu’ils le souhaitent (environ 10 000 prisonniers à ce jour, dont près de 300 enfants). Il n’y a aucune limite et ils n’ont besoin d’apporter aucune preuve de la culpabilité des personnes enlevées. Il suffit de dire le mot magique « terroriste».

Règle n° 7 : Quand vous dites « Hezbollah », il faut toujours ajouter l’expression « soutenu par la Syrie et l’Iran ».

Règle n° 8 : Quand vous dites « Israël », il ne faut surtout pas ajouter : « Soutenu par les États-Unis, la France et l’Europe », car on pourrait croire qu’il s’agit d’un conflit déséquilibré.

Règle n° 9 : Ne jamais parler de « Territoires occupés », dites seulement « territoires», ni de résolutions de l’ONU, ni de violations du droit international, ni des conventions de Genève. Cela risque de perturber le téléspectateur et l’auditeur.

Règle n° 10 : Ne pas dire « armée israélienne », appelez-la affectueusement par son petit nom, Tsahal.

Règle n° 11 : Les Israéliens parlent mieux le français que les Arabes. Ce qui explique qu’on leur donne, ainsi qu’à leurs partisans, aussi souvent que possible la parole. Ainsi, ils peuvent mieux nous expliquer les règles précédentes (de 1 à 10). Cela s’appelle de la neutralité journalistique.

Règle n° 12 : Si vous n’êtes pas d’accord avec ces règles, ou si vous trouvez qu’elles favorisent une partie dans le conflit contre une autre, c’est que vous êtes un « dangereux » antisémite.

Il ne faut jamais s’interposer entre l’Israël et la Palestine. Il y a d’autres chats à fouetter en Centrafrique, en Syrie, en Irak, en Libye, au Soudan, au Congo, au Mali, en Ukraine, en Somalie, en Côte-d’Ivoire où les casques bleus sont utiles. En cas de débordement ou de violation des droits de l’homme, la Cour pénale internationale  punira les méchants.
Il n’y a pas de pétrole, ni de diamant, ni d’uranium et ni de gaz à Gaza. A Gaza, il n’y a que des êtres humains consommateurs. Ce n’est pas notre problème, mais on appelle au calme et à la retenue.

Jeunes Tchad