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Terrorisme: Les Itno pris en flagrant délit

Le week-end dernier et le début de cette semaine, une séries des événements marquants très brulants passèrent à peine inaperçus. Les diplomates tchadiens et fonctionnaires du ministère des affaires étrangères à N’djamena ne surent plus sur quel pieds danser, ni à quel saint se vouer.

De Paris  à N’djamena

La visite officielle du premier ministre français Manuel Valls accompagné de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à N’djamena le 22 novembre, avait pour but de renforcer du soutien de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.

Cette visite à la quelle Valls s’est entretenu avec le président tchadien Idriss Deby vient au centre d’une grogne sociale sans précédente au Tchad.
Depuis un mois, le Tchad pays pétrolier vie au ralenti à cause d’une pénurie de carburant artificielle et une cherté de vie qui ont provoqué au cours du mois, des manifestations spontanées dans plusieurs ville du pays. Des manifestations réprimées par la police qui ont fait 5 morts et des dizaines des blessés.

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Après un entretien avec Idriss Déby, Manuel Valls a visité une base des forces françaises qui participent à l’opération Barkhane. L’importante base militaire française qui jouxte l’aéroport de N’Djamena et qui abrite quelque 1 300 militaires, dont l’état-major de l’opération.
Devant les médias, la visite se veut sécuritaire, aucune allusion aux respects des droits de l’homme et à la bonne gouvernance ne sont conseillés au régime d’Idriss Deby, qui jouit du soutien indéfectible de Paris depuis 1990, au déterminant du peuple tchadien qui croupit dans la misère, l’injustice, la pauvreté, etc.

Cependant, les événements spectaculaires survenus au Burkina-Faso et conduit à la chute précipitée de Balais Comparé, Paris se doit revoir sa politique envers ses anciens colonies en Afrique, notamment ses soutiens aux dictateurs africains. C’est ainsi, selon une source diplomatique à N’djamena, Valls a remis une lettre du président français François Hollande à Idriss Deby lui demandant de ne pas se présenter aux prochains élections prévus en 2016. En même temps, lui rappelant la nécessité de maintenir la paix et de la stabilité dans la région.

Juste que Manuel Valls à quitté N’djamena vers le Niger, où il devait rencontrer le président Mahamadou Issoufou, Deby est englouti dans un vide terrifiant. Pour la première fois, il sent que les socialistes à Paris l’on lâcher. Mais il fera tout pour les impressionnés à le garder.

Un trafiquant d’arme au Soudan

A peine eu le temps de retrouver ses esprits et convoqué une réunion des leaders Zakhawa pour discuter des questions de son groupe tribale opposé à Khartoum (les rebelles du MJE et du MLS) et du trafiquant d’arme Mahamat Bichara Gnoti arrêté à la frontière tchad-soudan  avec des armes destinée à Boko Haram, une autre visite d’urgence et imprévu est prévue du président nigérian Goodluck Jonathan à N’djamena. La deuxième en un mois.

Selon le diplomate, le Tchad a dévié de justesse l’escalade de tension diplomatique avec le Nigeria. M.Gnoti arrêté au Soudan, a fait savoir qu’il a acheté ces missiles des officiers corrompus de l’armée soudanaise au Darfour avec des fonds et instructions du président tchadien Idriss Deby qui lui confia la mission. 19 missiles SAM2 retrouvés.

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Tandis que les nigérians veulent des explications, les soudanais eux sont dans tous leurs états. Gnoti n’est pas seulement un fournisseur d’arme à Boko Haram, mais aussi d’argent, de carburant et des armes aux rebelles soudanais Zakhawa et à la Séléka centrafricain.
Il dévoile un vaste réseau qui implique la famille Itno, jusqu’à là peu connu par les renseignements soudanais.

Il laisse entendre que Deby jouit d’un réseau puissant des hautes officiers dans le renseignement et de l’armée soudanaise. Cette révélation sonne comme une bombe à quelque mois des élections présidentielles dont El-Bechir est candidat. Les soudanais craignent de tension au sein de leur et décident de jouer profil bas. Une enquête est ouverte.

Le président qui fait son Kala Kala

Un sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) prévu quelque mois, devait se tenir le lundi 24 novembre à N’Djamena. Il est au menu dans ce sommet de la crise centrafricaine.

Mais brusquement et à la dernière minute, le sommet a été reporté à une date ultérieure selon un tweete M.Allam-Mi Ahmad, Secrétaire général de la CEEAC.

La raison de ce report brusque et à la dernière minute serait qu’un président a décidé de se représenter par son premier ministre. Mais en vérité, les diplomates tchadiens et Deby sont débordés par des questions prioritaires et plus urgent que de parler sur la Centrafrique. 


Certes, qu’à la dernière minuit, ce chef d’Etat n’est rien autre que le Boaba d’Etoudi Paul Biya. En effet, Biya serait agacé par l’histoire du trafiquant d’arme arrêté au Soudan. D’autant  qu’il y a plusieurs dossiers  en désaccorde avec son homologue tchadien depuis la chute de Bozizé: le soutien tchadien à la Séléka et à une présumé rébellion camerounaise dans le territoire centrafricain et surtout des armes saisies au Cameroun en provenance du Tchad.

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Que le Cameroun se fait représenter par son PM est-il un alibi pour N’djamena d’annuler le sommet? Un Cameroun connu par sa diplomatie de la chaise vide.

 Un président très choqué

Ce n’est pas un simple hasard que Biya décide à la dernière minute de bouder le sommet, N’djamena l’annule et Jonathan débarque en urgence à la même date prévue du sommet, lundi 24 novembre.

Goodluck Jonathan, le président nigérian candidat à sa propre succession est très critiqué au Nigeria par l’opposition et la société civile sur sa gestion de la crise des insurgés de Boko Haram très active dans le Nord-Est.

L’incapacité de l’armée nigériane face à la secte islamiste Boko Haram qui ne cesse de prendre ville après ville au Nord et des attentats meurtriers dans les grandes villes au Nigeria, lui à valu des critiques de la communauté internationale.

À peine 24 heures après son arrivé au Nigeria de Londres, il entame une visite à N’djamena, où  il a tenu une réunion à huis clos pendant 2 heures avec le président tchadien Idriss Deby. Sans doute il est question du collaborateur de Deby, trafiquant d’arme qui affirme que ce dernier soutien Boko Haram.

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Devant les journalistes à N’djamena, dans une conférence de presse, le président nigérian se veut optimiste et rassurant. Mais la presse nigériane (en anglais) peu visitée par les francophones et arabophones tchadiens, font part de la gravité et du sérieux du soutien démasqué du Tchad à Boko Haram par des autorités hautes placés au Nigeria.

L’opinion nigériane quant à elle se demande du sort de millions de dollars versés par le gouvernement nigérian pour conclure un accord de cessez-le feu avec Boko Haram? Une supercherie de médiation de N’djamena entre Boko Haram et les autorités nigérianes, qui a permit à la secte de gagner du terrain.

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Une délégation nigériane serait à Khartoum au Soudan vouloir enquêter avec l’arrêté. Alors que N’djamena reproche aux soudanais de révéler expressément l’information de l’arrestation du trafiquant Zakhawao-tchado-soudanais aux médias.

La visite du président Jonathan accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Aminu Wali et du directeur général de l’Agence nationale de renseignement nigérian, Ayodele Oke en dit trop sur la gravité de cette affaire.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste et analyse indépendant

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