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Tchad-Présidentielles 2016: les Tchadiens ont déjà voté

A l’appel citoyen de la société civile, le peuple Tchadiens s’est prononcé. Que le président Deby et son carcan vide du MPS ne le comprennent pas, c’est pas grave. Ils le savaient depuis toujours. Il n’ y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre .
L’action de la ville morte déclenchée le 24 Février à travers l’ensemble du pays et sa totale observation, s’inscris dans les anales de la logique implacable du rejet définitif de ce régime par le peuple Tchadien.

Depuis les élections de 1996, le MPS et son chef Idriss Deby n’ont jamais gagnés une seule consultation électorale. Ils se sont toujours imposés par la force des armes, la corruption et les achats de conscience. Et ce ne sont pas les membres de différentes commissions électorales dites indépendantes qui démentiront cette amère réalité.

Si déjà en 1996, le Général Kamougué choisi par Deby pour l’accompagner au deuxième tour avait largement gagné le vote des Tchadiens, imaginez la suite.

Et si depuis tout ce temps, le président Deby et ses acolytes de fortunes tirés au volet n’ont aucune considération pour le peuple Tchadiens, pour quoi ce peuple doit observer le moindre respect à leur égard?

Le système de terreur, la banalisation des structures et des fonctions régaliennes de l’Etat, le manque de considération pour les lois et les droits ont fait de notre pays une poubelle de tartuffe, de ratés et de cocus.

La répression sauvage de la manifestation des diplômés sans emploies, l’alignement d’une armadas d’armes à feu pour affronter les jeunes qui réclament justice pour Zouhoura violée par les fils des dignitaires du régime, suivi du meurtre du petit Abachou, le 16 février, la violence inouïe des forces de l’ordre à Faya réprimant une manifestation pacifique le 22 Février et par la même occasion abattre froidement deux personnes, cette série de crime d’Etat vient tout simplement confirmer l’aversion et le dédain qu’affiche le système de Deby envers une population qui à aucun moment ne lui ont été acquise.

Face à une telle ampleur de grogne populaire, confirmé par les villes mortes du 24 Février, le pouvoir despotique de Ndjamena devait tirer la leçon et chercher par tous les moyens la possibilité de désamorcer l’engrenage. Mais l’irresponsabilité et les manières inconsidérées et légendaires qui ont toujours caractériser le système, œuvreront dans le sens contraire de la marche de l’Histoire jusqu’au moment où le déluge les emportera.

Ce scénario apocalyptique que personne ne souhaite pour le Tchad est pourtant inévitable au vue de la crispation sociale et le désire inébranlable des jeunes qui ont décidé d’en finir avec un bourreau qui confisque leur avenir d’une part, et l’implacable choix d’affrontement dont fait preuve le pouvoir.

Pour un pouvoir aculé comme c’est le cas au Tchad, il serait pour lui dérisoire de prononcer la suspension si ce n’est la dissolution pur et simple de la coalition citoyenne « ça suffit » et ces démembrements pour tenter de réduire au silence un peuple qui a longtemps supporté l’injustice et la compromission de son avenir.

Le pouvoir de Deby est incapable de comprendre qu’une telle mesure ne fera que aiguiser l’achèvement d’un processus irrévocablement engagé pour en découdre avec vingt cinq ans de gabegie, de désordre, d’humiliation et de mensonges.

Les Tchadiens ont définitivement compris que personne ne réclamera à leur place leurs droits abusivement spoliés.

Alors devant un pouvoir qui tue viole et confisque les libertés fondamentales, on peut s’attendre aux réactions les plus imprévisibles.

Le pouvoir a opté pour l’utilisation disproportionnée de la force. La démonstration qu’il a affiché le 23 février pour empêcher la marche pacifique des partis politiques de l’opposition démocratique en est une preuve supplémentaire.

Pour celui qui veut comprendre, devant un peuple averti et déterminé, face à un pouvoir usé, affaibli et aveugle, la partie est déjà jouée.

Aboulanwar Djarma Khatre

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djarmaacheikh

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