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Tchad: ''Du village aux bureaux climatisés, des etudes aux chômages''

 

Il ne reste que quelque jour pour l’épreuve d’examen du BAC au Tchad. Pendant que des élèves passent des nuits blanches pour se préparer à l’examen tant attendu par les parents et les élèves, certains parce qu’ils sont parents ou proches du pouvoir parviennent miraculeusement à réussir au BAC sans le moindre effort, ni le moindre niveau que ce soit.

En 2009 où se fut la première fois d’utiliser la carte biométrique pour les candidats au BAC, un progéniture d’Idriss Deby en classe de 3ème sans honte, ni vergogne avait réussi miraculeusement son examen. Vous allez certes se demander comment un élève de 3ème peut composer et réussir le BAC si ce n’est un génie où un sur-doué?
En vérité, il est ni l’un, ni l’autre. Son père de président exaspéré par la nouvelle, ouvre grandement les yeux pour rassurer d’abord qu’il s’agit bien de son fils devant lui qui l’annonça la nouvelle.

Tu es encore petit je crois, comment tu as obtenu le BAC ?Se demande le père.

J’ai fait candidat libre et je veux aller en étude. Répond le petit jeune homme.

Aussitôt rassuré que son fils n’est pas un génie et conscient, il convoque en urgence en pleine nuit le ministre de l’enseignement supérieur de l’époque un certain Ahmat Taboy qui a décroché ce poste en guise de reconnaissance de la part de Hinda Deby, l’épouse du président, de l’avoir écrit le livre  »la main sur le cœur ».

Sans préambule, Deby ordonne à son ministre l’invalidation de tout les candidats libres réussis au BAC par un arrêté ministériel, une façon pour punir son fils, le priver de son BAC et l’inciter à finir le cycle scolaire et le ministre s’obtempéra.

Le lendemain l’arrêté est lu à la Radio, 342 candidats libres de la classe de 1ère de toutes les séries confondus centre de N’Djamena se sont vues invalider leur diplôme qu’ils ont durement acquis. Obliger de faire la Terminale et recomposer  une nouvelle fois le BAC.

Deux mois plu-tard, on apprend que le fils concerné de sanction est en Tunisie pour entamer ses études et publie fièrement ses photos sur facebook, tandis que les pauvres victimes ont vue leur diplôme invalidé à jamais.  Quel beau foutage de gueule!
Au Tchad, si l’épouse du président Deby échoue à l’examen, alors il faut tout recommencer,  »BAC Wazuna, 2000 »,  » BAC Taboy »,  »BAC 8% » etc…
De tel exemple sont nombreux, des élèves sans niveau, des généreux, des éleveurs, des illettrés attitré, par ce qu’ils sont parents, obtiennent des diplômes  sans même assister aux épreuves aux grands yeux de tous et qui sont aussitôt nommés à des postes de responsabilité.

Voilà des nantis pourris qui s’approprient le Tchad au détriment des prolétaires méritants. Voilà des sous-diplômés qui se retrouvent du jour au lendemain dans des postes de responsabilité pendant que des doctorants n’arrivent pas à obtenir ne serait-ce qu’un poste d’assistant. Tout cela laisse pantois ! On voudrait bien que ce ne soit qu’une blague mais hélas, c’est bien la triste et sinistre réalité du Tchad et de la beauf-attitude où les tonneaux vides sont promus à une vitesse spectaculaire, tandis que les génies doivent galérer pour y arriver.

Comment se fait-il que ces individus, au parcours scolaire exemplaire de non-exemplarité, puissent briguer les échelons au sommet où ils mettront des siècles et des années lumière à assimiler ?
Il n’y a absolument rien d’étonnant au Tchad que si un certain Zackaria Deby, fils de son père et frère de l’autre assassiné à Paris , rêve dans son subconscient à succéder à son père. Où si un Saley Deby de son générosité débloque des fonds de son compte personnel pour payer les arriérés de salaire des fonctionnaires de l’État.  Alors que la blouse pleine de bouse leurs irait mieux que la veste.
Comment voulons nous que le Tchad décolle, où que la justice s’impose, où que l’on parle d’unité nationale si un groupe d’individu se croient en terre conquise et qu’il est interdit de dire quoi que çà soi sans être violemment appréhender et torturer?
Comment peut-on être indifférent de tout cette cruauté envers les droits les plus fondamentaux?
Comment peut-on vivre dans un tel état de servitude dans un monde qui se veut de plus en plus révolutionnaire, libre et démocratique?
Comment peut-on parler d’un pays normal où l’ensemble des institutions sont soumis à la seul volonté et état d’esprit d’un individu?
Comment voulons nous croire en l’avenir alors que l’on reste impuissant aux multiples sonnettes d’alarme et au besoins académiques et intellectuels de nos futures générations?
Pourquoi restons-nous silencieux face aux exactions flagrants d’un pouvoir minoritaire aux urnes et majoritaire à l’assemblée? [1]

Nous devons extirper pas par tous les moyens, notamment par une dénonciation courageuse et franche, les pratiques désastreuses du favoritisme à motivations tribales ou sentimentales dans l’attribution des notes ou des bourses d’études ; dans l’administration aux examens et aux concours ; dans le choix de candidats aux maitrises ; agrégations et doctorats. [2]
C’est cette particularité que l’on ne trouve nul part qu’au Tchad qui pervertissent la jeunesse et l’entretiennent dans le sentiment que le monde est aux élèves et étudiants paresseux où ceux que l’on appel abusivement intouchable, pourvu qu’ils aient parents ou protecteurs puissants.

Alors si tout se joue à l’école, il est temps d’entendre le SOS
Ne laissons pas se creuser le fossé d’un enseignement à deux vitesses
Au milieu des tours il y a trop de pions dans le jeu d’échec scolaire
Ne laissons pas nos rois devenir fous dans des défaites spectaculaires. [3]

Bonne chance à nos futures étudiants

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, Analyste indépendant

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1- Mahamat Djarma Khatir
2-Meinard Hebga
3-Grand corps Malade

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djarmaacheikh

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