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Un dictateur liberticide à la tête de l'Union Africaine

Au Tchad, quatre militants de la société civile ont été arrêté et déféré en prison parce qu’ils appelaient à manifester contre la candidature du président sortant, Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis 1990. Ces leaders de la société civile ont été inculpés pour « atteinte à l’ordre public » et « refus d’obéir à l’autorité légitime ».

L’acharnement du président Deby contre tous ce qui est liberté, et sa répulsion face à une constitution qu’il a pourtant lui-même taillé à sa mesure, est tout simplement consternant.

Arrêter les militants de droit de l’homme et les leaders de la société civils pour avoir programmer une marche pacifique est un acte pervers, révélateur d’un esprit anti-démocratique et anti-constitutionnel.

Les discours prononcés par le président Deby au cours de sa campagne dite présidentielle  révèlent  l’énorme angoisse de Deby et son appréhension maladive face à la nouvelle donne politique et sociale du Tchad, malgré les pratiques frauduleuses parfaitement maitrisées après moult expériences passées.

Au delà de propos irresponsables comme « IYINA MINKOU » «Nous sommes fatigués de vous»,  le président  Deby ne peut pas se dérober de sa responsabilité devant les étudiants Tchadiens au Burkina-Faso qui occupent leur ambassade depuis deux semaines parce qu’ils sont renvoyés  de leurs universités par le faite que leur gouvernement refuse d’honorer ses engagement de payer les bourse des frais de scolarité.
Le pouvoir de Deby quant à lui estime que ces étudiants auraient de penchant pour l’opposition. Quelle gauchie!

Pour mémoire, en 1973, les étudiants Tchadien boursier en France et en Belgique avaient été soupçonnés d’avoir distribuer à plusieurs reprises des tractes jugés diffamatoires par le gouvernement de Tombalbaye à l’époque. Ils sont accusés de soutenir les critiques contre le système de Tombalbaye diffusées par un supposé mouvement appelé » Corbo averti » dirigé par le défunt Dr.Outel Bono.

Sans informer le conseil exécutif du MNRCS, le Président Tombalbye prends la décision de couper la bourse à tous les étudiants en Europe.

La commission de réflexion du parti composé du Pr. Gayo Kokongar,  Palaye Gaston, Sékimbaye Bessané, Mahamat Idriss Ouya, Pr. Fekoua Laurent, Ngakoutou Ngon Ngakoutou, Abakar Youssouf et Mahamat Djarma, a jugé inadmissible de laisser ces étudiants Tchadiens sans bourse à l’étranger.

Nous nous sommes arrangés pour que les  militantes du parti organisent un meeting des femmes pour réclamer le rétablissement des bourses à leurs progénitures qui sont à l’étranger loin de leurs parents. Le meeting présidé par la défunte  Mme Brahim Seid, Hawa Nagaye fut retentissant.  Parmi les membres de la commission, ma position du maire de la ville de N’djamena et président du comité régionale m’a permis d’assister à ce meeting.

Le lendemain le président Tombalbye convoque immédiatement le conseil exécutif.

Les membres de la commission de réflexion qui sont membres aussi du conseil exécutif ont fait semblant d’être surpris comme tous le monde  par la tenue du meeting des femmes du parti.

En ma qualité du maire j’ai expliqué la colère  des mamans face à la décision de couper la bourse à leurs enfants.

Le conseil après un long débat a décidé de demander à tous les étudiants de regagner le pays , pour avoir droit au renouvellement de leurs bourses. Ceux qui ne répondront pas à l’appel ne peuvent pas prétendre au renouvellement de leurs bourses.

Effectivement une semaine après, la grande majorité des étudiants a regagné le pays. Après une rencontre publique entre le C.E du MNRCS et l’ensemble des étudiants venus de France et de Belgique, les étudiants sont repartis poursuivre leurs études. Sauf les stagiaires sont retenus pour effectuer leurs stages de formation au Tchad.

Les étudiants qui ont refusé de rentrer avec les autres et pour lesquels les bourses restent coupées, ont décidé d’entamer  un dialogue avec le gouvernement afin que leurs bourses soient rétablies.

Après une discussion avec l’ambassadeur défunt Moussa Ngarnim, ils ont accepté de venir au Tchad rencontrer le Conseil Exécutif. Ils ont  exigé de garantir leurs sécurité quelque soit l’issue de leur mission.

C’est ainsi qu’une délégation dirigée par Mr Acheikh Ibn-Oumar avec comme membres Salibou Garba, Pierre Koulatoloum et Bassinguet Nadji sont venus discuter avec le Conseil Exécutif. Le Débat fut poignant, à l’exemple de l’échange entre les défunts Abbo Nassour et Nadji. Ce dernier répète qu’il est inadmissible que le gouvernement coupe la bourse aux étudiants alors que se sont les revenues de la sueur de leurs parents qui cultivent le Coton. Abbo Nassour qui ne supportait plus déjà les propos parfois acerbes de cette délégation profite de l’occasion pour lancer en direction de Nadji: «t’ais toi ton père n’a jamais cultivé une seule corde de coton».

M. Acheikh Ibni-Oumar avec un esprit conciliateur intervient pour éviter que Nadji enchaine sur le même ton.

C’est en ce moment que le président Tombalbaye intervient pour demander à Palaye Gaston et Garandi Dikoua ministre de l’éducation pour reprendre la discussion avec la délégation afin de rétablir les bourses de tous et aussi améliorer la gestion de celle-ci gérées à l’époque par deux organismes français.

Étudiant tchadien de 2ei dans les locaux de leurs ambassade à Ouaga
Étudiant tchadien de 2ei dans les locaux de leurs ambassade à Ouaga

Le philosophe Allemand Friedrich NIETZSCHE(1844-1900) développait la théorie selon laquelle » l’existence humaine est un éternel retour ». Et nous voici il ya 40 ans passé, comment en toute responsabilité un Etat gère les intérêts de ses citoyens.  Il est inadmissible que de nos jours sous prétexte que certains de ces étudiants soutiendraient une quelconque opposition, le pouvoir MPS leur fasse payé le prix, les abandonnant à leur sort  loin de leur pays sans un moyen de vivre surtout que c’est l’Etat qui s’est engagé pour les envoyer à l’extérieur.

Il est temps que cette gestion calamiteuse de notre pays prend fin. La jeunesse Tchadienne don l’avenir est gravement compromis n’accepterait pas la poursuite du calvaire programmé par un nouveau mandat de pillage, de gabegie et du désordre.

Si la pression engagée depuis bientôt un mois n’atteint pas son but, l’avenir de notre pays connaitra un tournant imprévisible.

Le dévergondage, l’incurie et l’inconscience de Deby et compagnie leur obstruent toute possibilité de traiter les questions nationales au delà de leur égocentrisme maladif. D’où toutes les directions du vent sont ouvertes. De ce faite, il est à craindre que le plus imprévu de cas puisse nous imposer sa logique.

Aboulanwar M. Djarma

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djarmaacheikh

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