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Tchad: le procureur annonce être sous l'ordre du gouvernement

Au Tchad, 18 personnes, principalement des militants de la société civile, des leaders des Jeunes, mais également le chef du parti politique, ont été arrêtés samedi 6 février 2016 alors qu’ils venaient d’entamer une marche pacifique à Ndjamena pour protester contre la suspension des intégrations à la fonction publique.

Les responsables du Collectif des associations et mouvements de la jeunesse du Tchad (Camojet) à l’origine de la marche, des responsables d’ONG de défense des droits de l’homme et Mahamat Barh Béchir, président du Rassemblement patriotique du renouveau, un parti politique ont été mise en prison pour trouble à l’ordre public selon la police.

Ce matin du 8 février 2016, les accusés ont été transféré au parquet général de N’djamena. Le procureur annonce ainsi la libération des accusés présumés sous l’ordre du gouvernement.
«Nous avons reçu l’ordre de l’exécutif de vous libérer. Aucune charge n’est retenue contre vous. L’exécutif ( le gouvernement: ndrl) s’engage à être désormais à votre écoute.» annonce-t-il dans la salle.

Pour les ONG de droit de l’homme et la jeunesse tchadienne, ceci est un aveux de plus qu’au Tchad, la justice est sous l’ordre du gouvernement et du président dictateur Idriss Deby. Ce dernier depuis 25 ans est à lui seul bourreau, avocat et juge. L’indépendance de la justice au Tchad n’est que mensonge et illusion.

Ainsi, on s’interroge si la justice a reçu l’ordre de Deby et du gouvernement de déclarer un non-lieu dans l’enquête sur la disparation de l’opposant tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh?
A-t-elle reçu aussi l’ordre d’étouffer l’enquête sur les responsables des tortures des élèves et étudiants le 09 mars 2015 à N’djamena?
A-t-elle reçu des instructions sur la procédure du jugement d’Hissein Habré au Sénégal par la Chambre africaine extraordinaire? Les propos du procureur l’affirme.

Djarma Acheikh
Jeunes Tchad

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