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Tchad: Idriss Deby renie la constitution

Le 1er mars 2016, l’Arabie Saoudite a annoncé la constitution d’une force arabo-islamique, et comme un cheveux dans la soupe, le Tchad y figure.

Il doit être claire pour tous que le Tchad est ni un Etat musulman moins encore un pays arabe.

Comme toute république, le Tchad est logiquement doté d’une constitution, qui ne fait pas de lui un objet à vendre au plus offrant comme le marchande Deby sans retenu.

Ou alors, comme nous l’avions toujours affirmé, le président Deby est à lui seul égale à la constitution, et toute les institutions du pays. D’ailleurs, il n’a jamais cessé de l’affirmer haut et fort à travers ces actes suzerains.

Envoyer cinq milles (5000) soldats tchadiens hors de nos frontières dans une coalition arabo-islamique chaotique et sulfureuse – ignorant royalement le caractère laïc de l’Etat Tchadien, constitue en soi un acte de haute trahison.

Le Tchad n’est pas plus arabe que l’Algérie, membre de la ligue arabe, pas plus musulman que le Niger qui compte 93% de musulmans, moins encore le Pakistan ou l’Indonésie.
Ces Etats respectables comme d’autres plus arabe et musulman que le Tchad n’ont pas jugé utile de faire partie d’un jeux de nain qui par orgueil de ses souverains veut jouer dans la cours des grands avec une couverture fut-elle en carton.

Le faux argument de combattre l’Organisation Etat-Islamique à travers ce haillon de coalition, ne peut cacher les intentions inavouées et les illusions fantomatiques qui animent ceux qui, depuis toujours ont constitué, financé et animé l’extrémisme outrancier à l’origine du terrorisme qui endeuille aujourd’hui tout le monde .

Si Deby prend sa majorité forcenée et mécanique à l’assemblée, ainsi que ses multiples gouvernements pour moins que des paillassons, on serait en droit de se demander quel est le prix de la voix inaudible de la prétendue opposition ?

Par ailleurs, aux partis politiques qui présentent de candidatures aux présidentielles, conscients que celles-ci se négocie sur les ordinateurs d’une CENI sous coupe réglée, couverte par un Conseil inconstitutionnel aux ordres, peuvent-ils nous dire à quel jeux ils se livrent?

Pour ceux qui ont les yeux rivés vers l’Occident, ses institutions, ses partis politiques et ses Organisations non gouvernementales, ceux-là, au delà de bonnes paroles, ne vous seront d’aucun apport. Devant la morosité économique et la veillée d’armes en prélude d’une nouvelle configuration mondiale, ils se débâtent pour leurs propre survie.

Ne voyez-vous pas comment tirent-ils le diable par la queue? Tiraillés entre leurs principes et leurs intérêts immédiats?
La Syrie, la Libye, le Yémen, le Mali, pour ne cités que ceux-là d’une part, et l’épineux problème de chômage et de réfugiés menaçants leurs gouvernements d’autre part; Ces sujets ne leur laissent aucune marge de préoccupation pour des peuples soumis aux pilons des bons dictateurs, qui à leurs yeux font un bon travail de maintien de l’ordre.

Se trouvant pour le moment placé sur l’angle mort des priorités des autres, les Tchadiens doivent s’occuper d’eux-mêmes. Se débarrasser de la prédation endémique des ressources nationales et la violation permanente des libertés sont de la responsabilité de chacun de nous. Nous ne devons pas attendre cela de qui que ce soi.

La situation devant laquelle se trouve notre pays exige de prise de positions audacieuses et énergiques. Accompagner Deby aux élections pour justifier un frauduleux passage en force c’est du déjà vu. Et si c’est pour se donner le droit de contester la mascarade électorale, nous savons tous que celle ci est déjà mise en place.

Nous devons pas perdre de vue que Deby est pire que Pierre Nkurunziza de Burundi, mais est cela doit nous empêcher de réclamer notre droit à la liberté, à la dignité, à l’égalité et à la justice?

La mobilisation que les Tchadiens ont démontré tout le long du début de cette année est une illustration magnifique de leurs envie de n’est plus jamais accepter l’humiliation d’un système qui ne recule devant rien pour assouvir ses emboitions maléfiques. « Ca suffit » doit être désormais le mot d’ordre et le slogan de tous.

Une révolution populaire n’a pas besoin d’un programme. Si non elle n’est pas populaire. Celle-ci fatiguée d’un système de gouvernance, elle le débarque, et négocie une sortie de la situation qui se présente à elle. Il n’existe nul part des problèmes sans solutions.

Il n ‘y a que des tartuffes qui demandent à un peuple qui en a assez, de lui dire quel est son programme avant de se soulever contre un pouvoir qui n’a pour légitimité que les baïonnette.

Aboulanwar M. Djarma Khatre    

 

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Auteur·e

djarmaacheikh

Commentaires

Mahamat nour ibedou
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une analyse lucide comme celles auxquelles nous a habituép l un de nos aîné en l occurrence cheikh Aboulanwar Mht Djarma khatir. observateur averti de l'environnement politique de notre pays. merci cheikh, vous êtes une référence