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'' La branche de l'Etat islamique en Afrique revendique la destruction du pipeline Tchad-cameroun''

Soudain, une explosion énorme, dans un terrible brasier, s’élèvent des flammes qui jaillissent du sol. Les prairies brûlent, la terre gronde, le ciel devient ténébreux, les flammes bondissent d’arbre en arbre.  Quelques hommes vont chercher de l’eau pour essayer d’éteindre le feu, d’autres s’inquiètent pour leur famille. Les pompiers se désolent, aucun endroit n’est épargné par les flammes. Le feu brule des jours et des jours, dévaste tous ce qu’il trouve sur son chemin laissant derrière lui un désert minéral et noirci de cendres.

Les dégâts sont énormes, inestimables, inimaginables. Des milliards de dollars, 70% du PIB tchadien, 1070 km de  pipeline (du Tchad au sud du Cameroun), tout partie en fumé. En quelque minute. A la télé, un seul mot:  »Allahou Akbar », attentat revendiqué par la branche de l’État Islamique en Afrique de l’Ouest, Boko Haram.

Remontons l’histoire. Nous sommes au présent. Pour l’instant, ce scenario relève de la pure fiction. Mais pas improbable. Une menace qui n’a sans doute pas été étudier sérieusement avant l’envoie des troupes tchadiennes dans la guerre contre Boko Haram au Nigeria .

L’intervention irréfléchie du président tchadien au Nigeria ne sera pas sans conséquence. Soyons certains. Et l’allégeance de Boko Haram à l’Etat Islamique n’a fait que renforcer la détermination et la position des djihadistes et islamistes en générales sur ce qui concerne le Tchad, qu’ils lui réservent une grande surprise de taille.

Si jusqu’à de nos jours aucun attentat n’a été produit au Tchad c’est pour tout une autre raison que sécuritaire. Ce n’est pas une service de sécurité dévouée entièrement à celle du président et la torture de ses opposants qui empêchera les terroristes de faire un attentat dans un pays aussi vaste que le Tchad, à moins qu’elle est plus performante que celle des États-unies, de la France ou du Nigeria.

Que les tchadiens se fassent bruler ou qu’ils meurent de faim, ce n’est pas un problème pour Deby à condition que rien ne touche à sa présidence. Même pas une mouche.

Certains croient que l’État Islamique est en Irak et en Syrie. Ce qui relève d’une naïveté flagrante. L’idéologie n’a pas de frontière et très peu de nos Etats africains y détiennent les outils nécessaires et adéquats pour faire face. Pour des régimes tel que celui de Deby, la force est la solution à tous les problème: terrorisme, radicalisme, maladie, manifestation, chômage, cherté de vie, chagrin d’amour, etc. Tout est résolu par la violence. En effet c’est le seul langage dont-ils disposent et dont-ils croient vraiment. Les militaires au Tchad et dans la plu-part des pays africains ne savent qu’une chose: tenir un kalachnikov.

Cependant avec l’émergence de nouveau défi et des phénomènes terroristes, il est urgent de reconfigurer le concept de l’Etat en Afrique, au risque d’entrer dans un cycle infernal de conflit dont l’on ne sait l’ami de l’ennemie.

Le lambda tchadien ne comprend pas. Sa personne est le résultat de 24 ans  de politique d’un regime improviste avec un esprit étriqué et une mentalité encarcannée dans le tribalisme et le clientélisme aiguë.
Ces enjeux sont tout à fait en dehors du champs de ses activités cérébrales.

Après l’attentat perpétré mercredi 18 mars 2015 en fin de matinée dans le prestigieux musée de Bardo en Tunisie et revendiqué par la branche libyenne de l’Etat Islamique, ce dernier ne manquera sans doute pas la revanche sur le  Tchad, si même, ils ne s y préparent pas en ce moment son prochain cible.

L’héritage des tchadiens du système Deby sera sanglante.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, blogueur

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