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Et si devrait-on soutenir Boko Haram?

La secte islamiste Boko Haram qui ne cesse de défrayer la chronique et faire la Une de l’actualité africaine, n’est en revanche pas si différente de ceux qui aujourd’hui se précipitent et prennent l’avant pour se redorer une image à l’internationale à tout prix.

En marge du sommet de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba en Éthiopie ce weekend, les chef d’Etats membre se sont fait le luxe de s’engager une fois encore de plus (depuis l’événement du Mali) dans la [prestigieuse] lutte contre le terrorisme.
Si les politiques occidentales ont depuis l’événement du 11 septembre 2001 su utiliser la terreur comme moyen de pression ou de contrôle d’une opinion sceptique, défavorable ou incrédule, il s’avère qu’en Afrique, la donne est tout à fait autre.

Comment des armées (milice), majoritairement conçues pour préserver et protéger des régimes politiques illégitimes contre leurs peuples, peuvent-elles défendre ces peuples contre l’agression d’une secte qui se prévaut de la même moralité que les régimes en place? Crie un opposant tchadien en exile.

Comment des Etats où la corruption d’Etat, la gabegie et l’obscurantisme prospère depuis de longues années, des Etats qui ont régulièrement et impunément tué des centaines, voire des milliers de leurs propres concitoyens, des Etats qui ont abandonné des pans entiers de leurs territoires aux pillards et injustices peuvent-ils avoir la confiance des populations quand ils s’engagent dans la lutte contre le terrorisme? Se demande un immigré en Europe?

Lorsque les moyens exceptionnels des armées d’une république sont mis au service de la sécurité exclusive du régime et du Chef de l’Etat, comment croire que ces forces exceptionnellement consacrées à la répression des oppositions civiles soient en mesure de faire face à une adversité proprement militaire? S’interroge un prisonnier politique tchadien.

N’est-ce pas, à titre d’exemple, ce qui explique que l’armée tchadienne, que les populations camerounaises ne connaissent pas, soit applaudie et accueillie chaleureusement  par des Camerounais alors que l’armée camerounaise est regardée avec tiédeur et méfiance par les mêmes? On peut faire l’hypothèse que dans certaines parties du Tchad, des militaires camerounais seraient, de même, mieux accueillis que des militaires tchadiens. Comme on peut aussi faire l’hypothèse que des militaires tchadiens seront mieux accueillis au nord-est du Nigéria que des militaires nigérians. Et ainsi de suite. S’interpelle une victime.

Comment des chefs d’Etats africains se font applaudis par l’ONU dans la guerre contre le terrorisme religieux et condamne l’activisme des islamistes terroristes? Se pose un djihadiste.

L’obscurantisme politique ne saurait vaincre l’obscurantisme religieux. On va de Charybde en Scylla.  Quelle différence entre le terrorisme d’Etat et le terrorisme religieux?

Si l’ignorance ancré et l’inculture aggravé des tchadiens; leur font suivre aveuglement la politique à vue d’un président en manque d’exclusivité et de repère est loin d’avoir définitivement rassemblé tous les Tchadiens autour des actions militaires de Déby notamment  entre le Nord et le Sud.

La lutte contre le terrorisme requiert pourtant un Etat bien intégré, une intimité morale entre les forces de défense et les populations civiles, des services de renseignement modernes et efficaces dédiés à la sécurité de l’Etat et non à la répression des opposants politiques légitimes, des moyens matériels et financiers appropriés, un cadre législatif et judiciaire exempt de toute manipulation politicienne.

Le nègre ne comprend pas. Et quand il aurait réalisé, c’est trop tard…

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, Analyste indépendant

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djarmaacheikh

Commentaires

Tsara tsara
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Un homme onctioné par Jesus en personne a reçu l'ordre d'affronté ce tueur de chretien...alors vous qui est chretien,on a besoin de tous votre soutien pour qu'il accomplisse sa mission.