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«Daesh» promu à la tête du Conseil des droits de l’homme à l'ONU

Lundi 21 septembre 2015, l’Arabie saoudite à été nommée à la tête d’une commission consultative qui propose des experts pour le Conseil des droits de l’homme des Nations unies. Le « groupe consultatif » est chargé de sélectionner les rapporteurs en charge de thématiques précises comme les crimes de guerre lors d’un conflit ou les violences faites aux femmes. Ces travaux servent ensuite de base au Conseil des droits de l’homme pour émettre des recommandations.

Pour couronner cette promotion, le royaume wahhabite a choisi de décapiter, puis crucifier un jeune Saoudien de 21 ans, Ali Mohammed Al-Nimr, dont le corps monté sur une croix sera exposé publiquement jusqu’au pourrissement de ses chairs.

Ali Mohammed Al-Nimr a été emprisonné à 17 ans pour avoir participé aux manifestations de la région majoritairement chiite de Qatif contre les autorités du royaume wahhabite en 2012. Un royaume aujourd’hui garant des droits de l’homme aux Nations unies. Tout un symbole.

En ce qui concerne l’institution la plus respectée du monde après la Seconde Guerre mondiale, force est de constater que l’ONU n’a aucune valeur ou intégrité morale depuis la fin de la guerre froide. Les horreurs commises sous son parapluie au Yémen et la nomination d’un pays comme l’Arabie saoudite au conseil de droit de l’homme ne sont pas seulement une mascarade qui remet en cause la crédibilité déjà perdue, mais aussi une insulte aux organisations et défenseurs des droits de l’homme dans le monde.

Cette décapitation est aussi une honte aux musulmans et au monde arabo-musulman en particulier. Où sont ces musulmans qui il  n’y a pas très longtemps manifestaient dans les rues des capitales du monde dénonçant la caricature du prophète faite par Charlie-Hebo ?

La décapitation de ce jeune Saoudien prévue le jour de l’Aïd al-Adha ne mérite-t-elle pas une mobilisation mondiale des musulmans contre la barbarie et la cruauté d’un régime au nom de l’islam ?
N’est-il pas lamentable, hypocrite et tristement malhonnête que le sort réservé à Ali ne fasse pas vibrer pas la conscience des musulmans ?

« Le dépeçage du mouton ne lui fait aucun mal après son abattage ». C’est ce qu’avait dit Asma la fille d’Aboubakar, le successeur du prophète, à son fils Aboullah Ibn Zubayr gouverneur de la Mecque en 692, lors de  l’offensive des Omeyyades par Al-Hajjaj ben-Yussef qui le tua, le décapita et crucifia son cadavre à la Mecque. Cette dernière fut bombardée à la catapulte, endommageant un mur de la Kaaba.

La leçon de l’Arabie saoudite en matière de droits de l’homme est bien reçue dans certains pays. Les décapitations de l’organisation EI ou les massacres de Boko-Haram ne seront plus un sujet de polémique pour les médias ou ni une question de sécurité pour les chancelleries occidentales. Le monde est en bonnes mains.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Passionné des études islamiques, défenseur des droits de l’homme

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djarmaacheikh

Commentaires

Gilbert LOWOSSOU
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je ne crois pas que le choix d'un pays pour diriger ces instances tienne toujours compte de ce qui s'y passe. Il n ' y a pas de pays totalement saint en matière d'application des droits de l'homme.
Le cas de ce jeune-homme est bien triste, malheureusement.