Crédit:

Conférence débat: l'alternance démocratique au XXIe siècle : un défi politique afro-africain ou intercontinental ?

Thème: Penser l’alternance démocratique au XXIe siècle : un défi politique afro-africain ou intercontinental ?

La liberté politique existe lorsque les citoyens peuvent exercer une juste part du monopole gouvernemental. L’alternance entre gouvernants et gouvernés est donc, nous dit Aristote, le fondement d’un gouvernement libre. Pourtant, l’histoire de l’Europe se confond parfois avec celles des guerres de succession, des assassinats politiques et des systèmes d’entente et de corruption des élites.
Ces phénomènes ont mis à mal les dispositifs inventés pour les éviter : la rotation des charges, la reddition des comptes, l’élection pluraliste à intervalle régulier, le non-cumul ou la limitation des mandats, la parité…

L’Afrique a connu ces dernières décennies des difficultés qui ont abouti à des problèmes comparables. En effet, l’accaparement du pouvoir par certains dirigeants – comme Mouammar Khadafi, Ben Ali et Blaise Compaoré, encore hier, ou Idriss Déby, Paul Biya, Ismail Omar Guelleh ou la « famille » Bongo, jusqu’à aujourd’hui – s’expliquent par des causes similaires à celles que l’on donne pour expliquer la perpétuation au pouvoir, dans les démocraties occidentales, d’individus partageant les mêmes intérêts socio-économiques – il n’y a pas, sur ce plan, d’exception africaine.

Lors de cette soirée, nous vous proposons de réfléchir ensemble à ces causes pour comprendre pourquoi « la légende de l’alternance » – après celle de « l’indépendance » – entretient aujourd’hui le mirage des libertés politiques africaines et européennes. De la doctrine de « l’interdépendance » des anciennes colonies avec leur métropole (Messmer et Guillaumat) au système des forces prépositionnées, la France a joué un rôle déterminant dans le développement politique de l’Afrique. Aussi faudra-t-il revenir sur leur histoire commune pour rendre compte des dysfonctionnements de l’alternance démocratique de part et d’autre de la Méditerranée. Comment expliquer que des forces militaires puissent devenir le pivot d’une l’alternance politique ? Le contrôle civil des affaires militaires ne reste-t-il pas un principe intangible des régimes « républicains » ? L’armée peut-elle, et à quelles conditions, s’arroger un pouvoir d’arbitrage ou de modération pour éviter la guerre civile ? Les nouveaux moyens de communication – notamment Internet – transforment-ils les conditions de possibilité de l’alternance démocratique ? Ces nouvelles technologies ont-elles des conséquences politiques particulièrement profondes et inédites en Afrique ? Y favorisent-elles la prise de conscience des inégalités et la fin de l’isolement ? Enfin, l’accès à Internet serait-il pour l’Afrique une « arme d’alternance massive » contre les logiques de « surveillance de masse » qui prévalent en Europe et aux États-Unis, mais aussi en Afrique, pour empêcher la libre interdépendance des continents ?

Pour répondre à ces questions, nous vous invitons à venir discuter les propositions que vous présenteront Félix Blanc (Université de Nice-Sophia-Antipolis) Archippe Yepmou (Internet Sans Frontières). Ahmat Zeidane Bichara ( Journaliste-Ecrivain Tchadien)

Soyez au rendez-vous!

Étiquettes
Partagez

Auteur·e

djarmaacheikh

Commentaires