Alternance démocratique, véritable défi pour le Tchad

Mesdames et Messieurs les journalistes

Chers participants

La liberté politique dit-on existe lorsque les citoyens peuvent exercer une juste part du monopole gouvernemental.

Plusieurs années des guerres civiles, des gouvernances autoritaires et corrompues, des situations sociales et économiques misérables, la dégradation du système éducatif sur fond de la promotion de l’incompétence et de l’analphabétisme ont marqué l’histoire de cette nation.

Tous ces facteurs sociaux, politiques, culturels et éducatifs, sont susceptibles d’affecter la question de l’alternance démocratique au Tchad. Et Plusieurs facteurs endogènes comme exogènes entrent en jeu. Une bonne connaissance du terrain est exigée et seul les tchadiens peuvent résoudre cette équation à plusieurs inconnues.

En effet, nous rappelons une fois de plus, qu’en 25 ans de règne du régime politique actuel, le Tchad n’a connu que de déchéances. Bref, une déliquescence totale de l’État Tchadien, déliquescence marquée par plusieurs maux accumulés durant des années.

Le Tchad a réellement besoin de l’alternance démocratique. Malheureusement, elle ne peut être possible qu’avec le soutien de la France. Autrement dit, si l’ancienne puissance coloniale du Tchad, remet en cause sa politique traditionnelle, après la brillante  étude réalisée par l’enseignant chercheur Roland Marchal, (étude réalisée à l’initiative du Comité de Suivi de l’appel à la Paix et à la Réconciliation) publiée en Avril 2015  et intitulée Petites et grandes controverses de la politique française et Européenne au Tchad, la France aura franchit une étape importante dans le respect des valeurs que nous lui connaissions.

Le Tchad est un pays qui a connu une évolution politique et sociale très tumultueuse et très compliquée par rapport aux autres Etats d’Afrique.

Pour toute révolution ou toute autre entreprise humaine, les ressources humaines sont très importantes. Le Tchad a besoin des ressources humaines, qui ne seront pas nécessairement les  universitaires, car nous avons vu et voyons leurs attitudes honteuses. Ils se sont rangés derrière un despote inculte et apportent leurs expertises pour la destruction de la nation tchadienne.

Au Tchad, il nous faut évidemment des personnels de haut niveau, mais des experts vertueux qui ne vivent pas de la politique. La classe dirigeante actuelle, est truffée des personnels inutiles, malhonnêtes, non qualifiés et non essentiels pour le bien-être de la République. Vouloir bâtir une République avec ceux qui se sont hissés au sommet de l’Etat par tricheries et trafics d’influence sera une entreprise d’avance vouée à l’échec.

Nous nous demandons alors où aurons-nous le personnel vertueux et qualifié après 25 années de gabegie ? Heureusement, ils existent encore des hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, qui souffrent et qui ont souffert depuis des années et qui continuent à se battre contre les injustices. C’est donc à ceux-là qu’il faut confier la mission.

Dans notre contexte tchadien, les philosophes seront ceux qui, humblement et misérablement sont au service de l’Etat, mais hautement qualifiés. La volonté politique et populaire est le seul facteur qui manque. Notre pays dispose la volonté politique et populaire, mais en état latente.

Malheureusement, l’attitude peut honnête et incompréhensible, des responsables de l’opposition politique éteint tout élan de révolte face à l’injustice et à l’imposture inouïe. Alors, qu’à cause de leur passivité de centaines d’enfants meurent de malnutrition et de maladies. La classe politique est pertinemment consciente de la situation explosive du Tchad. Cependant, la classe politique essaye comme à l’accoutumée, d’accompagner l’imposture du despote Idriss Deby et nous constatons l’architecture de l’imposture à travers les recensements biométriques.

Toutefois, la volonté d’un peuple n’est jamais tarissable. Si la société civile ne tente pas de renverser la tendance, le peuple allumera le feu!

Le despote Idriss Deby, chef de l’imposture politique du siècle, vivant ou mort, partira! Pensons désormais à comment organiser un forum sans Deby, et sans les experts cupides et malhonnêtes.

Les Tchadiens, ne croient pas à l’alternance démocratique dans les pays où, la France positionne sa force militaire. Ils sont réduits au silence du fait que les chefs d’Etat qui les oppriment sont souvent ovationnés à l’Elysée.

En effet, nous osons dire qu’aujourd’hui, l’alternance démocratique en Afrique suscite peu d’enthousiasme dans la politique française. Celle-ci se limite au principe selon lequel mieux  vaut avoir pour interlocuteur celui qu’on connaît le mieux et maîtrisé c’est –à-dire celui qui peut rendre service à la France. C’est ainsi que certaines figures de la classe politique française défendent la conception selon laquelle Paris doit continuer à garder à tout prix les liens déjà tissés depuis le temps colonial avec ces pays.

Si non comment comprendre que la déclaration du  président de la République à l’occasion du 55ème anniversaire de l’accession à l’indépendance dans le but d’éviter le chaos à ce pays » disait t-il. Autrement dit, il n’a jamais envisagé l’existence du Tchad sans lui et qu’il ne quittera pas le pouvoir après 25 ans. N’a enregistré aucun commentaire de la classe politique française  qui a bel et bien suivi ce discours. Le peuple Tchadien est surpris par le silence de la France face au résultat de la prochaine élection présidentielle de 2016 déjà connu et de l’auto-proclamation comme président à l’issue de cette élection de 2016 au Tchad.

Pour arriver à une possible alternance démocratique au Tchad,  la classe politique française a quelques obligations morales :

  • Encourager le Chef de l’Etat à la tenue des élections crédibles, libres et transparentes ;
  • Soutenir les mouvements de la société civile qui revendiquent des élections crédibles, libres et transparentes ;
  • Exhorter le Président Deby à ne pas déposer sa candidature pour le permettre de servir son pays à travers l’implication de tous les acteurs aux instances de prises de décisions.

Face à ce défi de l’alternance démocratique que pourrions-nous aisément affirmer sans risque de nous tromper que le Tchad n’est pas un Etat de Droit. Parce que les principes de primauté de droit est basée sur l’arbitraire et la formule de « nul n’est au-dessus de la loi » ne s’applique pas à tout le monde dans ce système. Cela suppose qu’il y a des règles juridiques opérationnelles, impersonnelles, impératives et exécutoire  (sanctionne) sans que le juge n’invente un délit ou un crime qui n’est pas prévu par la loi. Et qu’un délit correspond à une peine proportionnelle.

Le respect de la loi et de la hiérarchie des normes constitue l’une des plus importantes garanties de l’Etat de droit que nous pouvons énumérés :

  • La constitution
  • Les engagements internationaux ;
  • Les lois internes.

Cette base juridique s’impose à l’ensemble des personnes juridiques y compris lui-même qui devient un sujet de droit comme tout autre personne physique ou morale. L’Etat de droit s’oppose à l’autoritarisme des dictateurs et tyrans qui n’ont guère leur place dans cette société. Moins encore d’une monarchie au mépris des droits fondamentaux.

Le peuple tchadien a connu assez de souffrances pour vouloir vivre désormais dans un Etat où règne la bonne gouvernance. Elle aspire à une nation dans la quelle coexistent :

  • Une volonté politique réelle dans la gestion de la chose publique ;
  • Une transparence dans la gestion des ressources publiques ;
  • Une séparation effective des pouvoirs (Exécutif, Législatif et Judiciaire) ;
  • Une application impartiale de la loi sur le détournement et la corruption pour tous sans distinction aucune;
  • Une instauration d’un comité de surveillance et de suivi des projets régionaux et nationaux ;
  • Une implication effective de tous les acteurs dans le processus d’élaboration et de mise en place des projets.
  • Une organisation des élections libres et transparentes des députés à l’assemblée nationale (que ceux-ci ne soient pas imposés par le parti au Pouvoir) ;
  • Une implication des communautés locales et de la société civile dans la gestion de la chose publique.
  • Une mise en place d’un programme national d’éducation civique ;
  • Le respect des droits de l’homme ;
  • Une indépendance réelle de la justice surtout vis-à-vis du pouvoir Exécutif ;
  • Des nominations des personnes compétentes aux postes de responsabilités à différent niveau des services de l’état.

Pendant des décennies, le peuple a croupi sous le joug de la misère entretenue par les autorités qui se donnent le luxe de dresser des embûches au bien-être de la population en :

  • Effectuant une structuration du gouvernement qui ne répond pas à un besoin d’efficacité pour l’intérêt général mais plutôt à un formalisme politique ou ethnique ;
  • Gérant des ressources de l’Etat d’une manière lamentable, en détournant de fonds et des biens publics sans que ces derniers ne soient punis ;
  • Violant constamment l’article 11 du Pacte International Relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels des populations ;
  • Violant allègrement des droits et des libertés fondamentales de l’homme ;
  • Utilisant d’une manière non rationnelle des ressources humaines avec comme corollaires les nominations par complaisance, népotisme, clientélisme et autres ;
  • Instaurant des injustices sociales quotidiennement vécues par les populations ce qui entraînent des foyers de tension ;
  • Instaurant une insécurité grandissante dans le pays.

Toute cette misère, cette désolation et cette perpétuelle humiliation qu’a supportées le tchadien amène ce dernier à vouloir une seule chose, le CHANGEMENT. Ceci ne viendra que sans le 5ème Mandat de DEBY et si les élections sont organisées d’une manière libre et transparente. C’est par elles que le peuple exprimera librement sa volonté et concrétisera ainsi son idéal qui est « l’alternance démocratique » tant voulu.

De manière spécifique la coalition TROP C’EST TROP dit NON au 5ème Mandat du président sortant Idriss Déby Itno.

Je vous remercie de votre aimable attention !!!

Porte parole de coalition

Mme NARMADJI Céline

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Auteur·e

djarmaacheikh

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