Terrorisme au Tchad: complot ou vérité?

Aboulanwar Djarma
Aboulanwar Djarma

Depuis l’intervention militaire forcenée du Tchad au Mali, qui ne répondait qu’a un seul objectif celui d’assouvir les ambitions effrénées d’un homme insatiable de m’as- tu- vu, les Tchadiens sont hantés par l’ombre du terrorisme qui pourrait se venger pour ses hommes traqués et tués par les soldats Tchadiens qui se sont fait remarqués par leur accrochages impétueux, qui ne connait pas de recule.

Considéré par tous comme l’œuvre d’abord des Tchadiens, le démentiellement de ceux qui ont semé la terreur et la désolation, dans cette région du Sahel, a placé le Tchad sur le phare des islamistes et leur pourvoyeurs du monde entier. Ils ne comprennent pas qu’un pays classé parmi les plus pauvres du monde s’offre le luxe de combattre un monstre sorti de plus complexe laboratoires des intelligences internationales. Tous les grands politiques, économiques, financiers et militaires du monde ont un pieds dedans un pieds dehors.

S’il y a parmi les occidentaux ceux qui ont applaudi le Tchad avec une main et le gratifié d’une dent sarcastique pour son étourderie , il y a à parier que tous, se disent mais; qu’est ce qu’il est venu faire celui là dans cette galère?

Deby qui ne regarde qu’avec un seul œil, a pris les mauves pour des rosiers, et le quinquina pour un manguier. C’est pourquoi après un calcul mal fait et encouragé par une presse internationale en mal de sensation, il s’est jeté sur le premier doigt de Paul Biya pour se fourvoyer au Cameroun et dans la foulée il mène des opérations au Nigéria contre Boko Haram, cette fois contre la nébuleuse qu’il est sensé bien connaitre.

Deby a peut être oublié qu’il a fait la médiation entre cette formation des égorgeurs assoiffés de sang et le gouvernement Nigérian? Il avait même jubilé annonçant la conclusion d’un accord qui est repris en chœur par son amis Hollande .Pourquoi alors ne pas utiliser cette même filière complice pour résoudre se qu’il a qualifié des menaces sur les importations Tchadiennes? A-t-il résolut depuis lors les équations qui ont déterminé l’intervention de troupes Tchadiennes au delà de nos frontière? Le résultat est là: les pleures les douleurs et les deuils. D’ailleurs le contraire serait un miracle, l’ampleur de dégât de cette navigation à vu était prévisible.

Aussi, s’il est claire pour tous, que le cinglé de Boubakar Shikaw avait proféré de menaces contre le Tchad, la main de B.H dans les tourments odieux que connaissent les tchadiens depuis le 15 juin, ne pas aussi visible que veut le faire croire le gouvernement Tchadien.

La grossièreté des informations contradictoires véhiculées par les autorités tchadiennes sans le moindre gant, laissent pantois, et ouvre la voie à toutes les incrédulités possibles. La crédibilité d’une information dépend du sérieux du respect et de la confiance qu’on vis à vis de celui qui la livre.( Je doute que ça soit le point fort de nos gouvernants). Tous les scénarios livrés jusqu’à là par les autorités Tchadiennes soulèvent des zones d’ombre caractéristique du système qui gère le pays. Évidemment les mesures qui ont suivi ces douloureux événements ont discrédité totalement les autorités mettant à nu les intentions inavouées de la dictature.

Si déjà la tête du mariée est en friche avant qu’elle ne soit veuve, qu’allait-elle faire de ses cheveux lorsqu’elle aura perdu son mari? Haaa!

Bientôt les Kemnelou, Massalbaye, Ibedou, Maky, Gali, Ngarledji, Kebzabo et autres activistes seront classés Boko Haram.

La société civile et la presse déjà en sursis, seront d’avantage traquées, muselées et mises à genoux. Et tout cela à cause d’une méchante peur qui torture et ronge les entrailles de notre dictateur national, depuis que les tchadiens ont décidé de ne pas le voir candidat en 2016.

Mais si on accréditait la thèse du gouvernement d’un pourcentage minime soit-il, et que le Tchad soit réellement en face du terrorisme internationale de l’E.I auquel est affilié Boko Haram, alors , nous devons nous rendre à l’évidence, que le système MPS tel qu’il est, serait incapable de juguler des actions qui seront menées sous la bannière noire de L’E.I. Un état qui vivote dans l’informel comme le notre ne peut pas réussir là où, ceux qui sont dotés des moyens le plus sophistiqués du monde continuent à patauger.

Dans ce cas, il faut repenser entièrement les structures de l’Etat, revoir la copie de la gouvernance, et obtenir à défaut d’une véritable réconciliation nationale un front national qui mettra fin aux errements actuels, sources de gabegie, de corruption, de détournement et destruction systématique de l’espoir même du peuple Tchadien .

De telles mesures permettront de souder les rangs et de contribuer à la cohésion nationale seul moyen de faire face aux épreuves chaotiques qui mettent en danger l’existence du pays.

L’ indispensable coopération sécuritaire internationale au sens large du terme, est nécessaire pour se faire accepter dans le cercle et les coulisses des services déjà engagés dans la lutte anti-terroriste, imposent une crédibilité du système politique, et des cadres compétents reconnus pour leur probité.

Les lois envisagées et adoptées à la hâte pompeusement qualifiées d’anti-terroristes , ne sont que des textes liberticides pour assoir d’avantage la torpille dictatoriale.

Ailleurs ces lois sont faites pour permettre à la justice de traiter dans la dextérité, les dossiers et les contrevenants. Le respect de la constitution demeure le point focale autour duquel la société est bâtie. Malheureusement dans notre pays, la constitution, les lois, les structures et les institutions se résument en la personne du Général Sultan Idris Deby.

Heureusement pour le Tchad, le terrorisme ne peut pas s’implanter. Il est étranger à notre société sur tout le plan et à tout point de vue . La culture d’égorger , d’éventrer, de s’imposer pour tuer des innocents en masse, résulte il est vrai parfois, de la frustration, de l’injustice de l’oppression et de désespoir; sujets qui ne manquent pas dans notre pays. Mais il est aussi prouvé que sans le soutien d’une doctrine extrémiste, une structure idéologique et organisationnelle, une source de financement obscure soit-elle, et une complicité évidente, les actes terroristes sont inenvisageables.

Malgré l’apparence, la culture non violente des tchadiens, leur amabilité, leur capacité de pardonner et leur esprit de tolérance sont légendaires, et demeureront pour longtemps un véritable rideau de ferre devant la fulgurance de la folie meurtrière.

Qu’il soient des événements douloureux nés de la guerre civile de 12 Février 1978, ou encor les multiples affrontements entre les différentes tendances politico-militaires entre elles, et où avec les différents régimes, tous se sont dépassés sans rancune, sans haine, sans un esprit de vengeance.

Nul part qu’au Tchad vous trouverez deux armées qui s’affrontent aux armes de tous les calibres, où il peut y avoir des morts et des blessés; mais aussitôt que les armes se taisent, les blessés sont soignés de part et d’autres et les prisonniers auront le choix de se joindre à la rébellion ou de regagner leurs unités. Vous ne trouverez aucune trace des tortures physiques sur un prisonnier entre Tchadien. Ils est vrais notre histoire a retenu deux ou trois individus cruels connus de tous, mais ils constituent un cas psychique particulier.

C’est aussi la particularité dans l’éducation des tchadiens qui a fait que malgré tout se qui se passe en Syrie en Irak en Libye et ailleurs, vous ne trouverez pas des tchadiens dans cette aventure macabre, et ce, malgré les milliers des anciens combattants qui peuplent la diaspora; ou encor ceux don le MPS a jeté comme de mal propres qui rasent les mures des villes et des villages. Seuls deux ou trois tchadiens sont identifiés en Syrie, don un serait tué. Et si on a soupçonné à un moment la présence des tchadiens en Libye, cela ne peut être que le fait de deal entre Kadhafi et Deby.

Par contre s’il est prouvé que des Tchadiens opèrent avec B.H. au Nigeria, alors il faut le prendre au sérieux. Lorsqu’on se frotte avec les lépreux on le devient.

Autrement dit, s’il y a un jour des terroristes au Tchad, ils ne peuvent être que des étrangers; et dans ce cas il leur sera impossible de se dissimuler dans la masse . La structure sociale dans notre pays est une structure ouverte. Tout le monde connait tout le monde, les portes des maisons ne sont jamais fermées  toute la journée. Le passage de voisins d’un domicile à un autre se fait sans autorisation aucune.

Le seul pays ou le visiteur entre dans une concession quand il veut, et sans frapper à la porte.

La dernière chose à craindre c’est que le système se sachant honni par le peuple, serait tenter de jouer à l’apprenti sorcier dans une forme de terrorisme d’Etat.. Dans ce cas, il se fera très vite brulé les doigts; tant la vigilance est de rigueur, et la conscience nationale a l’air de finir sa récréation.

Aboulanwar Mahamat Djarma Khatre
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Mahamat Djarma Khatir (1943), homme politique tchadien également appelé Sheikh Aboulanwar, ancien maire de Fort-Lamy et membre du front de libération nationale du Tchad, s’est engagé par la suite dans la rébellion armée tchadienne dans le but de renverser Idriss Déby. Il a également été enseignant, écrivain et poète.

 

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djarmaacheikh

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