Crédit:

Tchad-MPS: l'histoire telle qu'elle n'a pas été, telle qu'elle aurait pu être

La seule chose, à la limite, qui pourrait me faire réfléchir en ce moment, c’est si j’avais des gosses, pour leur avenir… Et encore. Vous imaginez, vous, hop, comme ça, un jour, une brèche, un trou, un passage puis pouf ! Vous n’y êtes plus.

Aimeriez-vous refaire l’histoire? Ou la réécrire? Croyez-vous que l’on peut tromper le peuple ? Que la (révolution) de 1990 a donnénaissance à un État libre et démocratique?
Oui, Idriss Deby est le président du Tchad, il a prononcé en 1990 un discours aujourd’hui légendaire sur la paix, la justice et l’égalité dans un pays meurtri par l’injustice et qui n’a pas manqué de s’atteler à favoriser la cohésion sociale. Le Tchad est la première puissance économique et militaire en Afrique. La guerre de 1979 à durée 30 ans.

Bon allez, vous le savez bien : en réalité, ça ne s’est pas du tout passé comme ça. C’est justement la raison d’être de l’uchronie (utopie dans l’histoire): écrire l’histoire, non telle qu’elle fut, mais telle qu’elle aurait pu être, à ce que l’on croit. Mais en vérité, ce n’est que de pure fantaisie, car les faits s’éloignent on ne peut plus de la triste vérité. L’histoire telle qu’elle ne sera jamais.

Depuis 24 ans et le 12 mai 2015 en particulier, les tchadiens sont sujet d’une véritable tapage médiatique, le drapeau tricolore tchadien est mis en berne pour deux jours. Une tragédie s’est déroulée. Cette fois-ci, elle a frappé fort.
Mahamat Ali Abdallah Nassour, n’est plus. Il est mort. C’est un général de l’armée et un proche d’Idriss Deby, le président tchadien. D’aucuns disent même être le successeur. Mais paradoxalement, étonné de voir que beaucoup des tchadiens n’ont jamais entendu parler de lui. En tout cas pas à son vivant.
Au décès de l’ex-future président, l’Etat ou plutôt le régime clanique est en berne. Car si demain on annonce la mort d’une maitresse de Deby, il ne faut pas s’étonner à voir faire une affaire d’État.

Le défunt a eu des honneurs militaires à la Place de la Nation, suivis d’une grande messe à la mosquée. Un détaille important qu’il faut mentionné, bien qu’il est musulman. L’archevêque métropolitain Matthias N’GARTERI, n-à-t-il pas eu de messe à la tradition musulmane?
En tout cas, espérons que ces messes lui seront assez et utiles pour effacer ses multiples crimes et péchés commis ici-bas.

Pourtant pour nous les vivants, la presse officielle, la machine de propagande du clan, s’est considérablement investie dans un gigantesque Uchronie qu’elle veut nous faire passer pour de vérité. Le défunt nous est présenté comme un libérateur, un grand homme et un exemple à la jeunesse. Mais si l’histoire doit un jour s’en souvenir, il faut bien s’assurer qu’il était l’un des fondateurs et piliers d’un régime mafieux qui à tuer et continue d’assassiner injustement des tchadiens. Il était l’artisan d’un système corrompu que nous seront volontaire à le dénoncer et veiller le mentionné dans l’histoire.

Il me semble aussi qu’un bon nombre de tchadien souffre du syndrome de Stockholm jusqu’à développer une telle empathie envers leurs geôliers. C’est la raison pour la quelle nombreux de nos personnalités politiques morts, nous sont présenté comme des héros puis des idoles alors qu’ils n’étaient que des lâches et des corrompus.

S’il est au nom de la religion soi-disant ne pas se réjouir à la mort d’un bourreau, au nom de quelle religion doit-on tuer injustement les hommes, de voler leurs biens, de violer leur dignité ou de dépraver leurs valeurs?

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, mondoblogueur

Étiquettes
Partagez

Auteur·e

djarmaacheikh

Commentaires