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Qui succédera à Idriss Deby s'il succombe à la maladie ?

 A la fin du mois de novembre 2015, le président tchadien Idriss Deby a été admis à l’Hôpital américain de Neuilly à Paris, en France, où il a passé plusieurs journées accompagné de membres de son entourage, dont son fils Zakaria, relève l’hebdomadaire Jeune Afrique.

Depuis lors, la question de sa succession fait débat. Selon la constitution du 31 mars 1996, le successeur défini pour assurer l’intérim du président de la République du Tchad en cas de décès, d’empêchement, de démission ou de destitution du président élu est le président de l’assemblée. Mais cette constitution sacrée est violée à plusieurs reprise par Deby depuis la révision de 2005, qui a fait sauter le verrou de la limitation des mandats. Deby s’est alors offert une présidence à vie, selon ses opposants.
Et pourtant, le régime au Tchad est tout sauf démocratique. Il est tortionnaire des opposants, étudiants et des élèves. (voir vidéo).

Ce qui rend les choses encore compliquées est que la Constitution, qui permet une transition pacifique, n’a plus de valeur juridique. Une constitution cousue sur mesure pour maintenir un dictateur voulant se faire appeler démocrate ne peut valoir comme document de référence ou de base. D’autant que parler du respect des lois au Tchad, c’est ignorer la logique des années sombres de la guerre civile et de la conquête du pouvoir par les armes.

Qui pour succéder à Idriss Deby ?

Affecté depuis plusieurs années par des maladies gardées secrète, Idriss Deby resserre les rangs autour de lui, en plaçant au poste clé les membres de sa famille dans la sécurité et l’armée. Une équipe de confiance est alors soudée, avec pour mission d’unifier le clan autour de la personne choisie, de dépasser les malentendus et les rapports d’égo dans la famille.

Lors de la dernière hospitalisation de Deby à Paris, le clan laisse savoir sans l’ombre d’un doute leurs intentions à se maintenir au pouvoir après Deby. Ce qui menace d’entraîner le pays dans une nouvelle guerre civile. En France et dans les pays de la sous région, des tractations ont eu lieu pour imposer un membre de la famille proche de Deby pour lui succéder. Trois noms reviennent : Mahamat Idriss Deby, l’enfant adoptif, Zackaria, le fils de Toumai air et Daoussa, le grand frère affairiste.

Depuis la libération de prison du petit frère controversé Saley Deby, les réunions s’enchainent loin des regards à Amdjarass. La sécurité de N’Djamena, notamment de la présidence, a été confiée à Mahamat Idriss Deby, rappelé dare-dare à N’Djamena du Lac-Tchad. Ahmat Youssouf Itno, neveu d’Idriss Déby a récemment été nommé à la tête des Renseignements militaires. Tahir Erda, frère de l’un des gendres du chef de l’Etat et le colonel Zaghawa Mahamat Salim Haggar dirigent le département des opérations extérieures de l’armée. Ils sont chargés de veiller sur les ex-rebelles Zakhawa, de contrôler l’armée et d’œuvrer pour protéger l’intérêt du clan.

Il est clair que les Zakhawa qui entourent Deby préfèrent la force des armes pour se maintenir au pouvoir plutôt que le consensus global autour de la personne qui mènera la transition après Deby. Le défi à révéler est que le Tchad est ni la RDC, ni le Gabon. Les événements en RCA et en Libye doivent nous servir de leçon.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, analyste indépendant

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djarmaacheikh

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