Libye: le tchadien Idriss Deby convoqué en Alger

Le président tchadien Idriss Deby Itno séjourne depuis ce samedi 27 Décembre en Alger pour une visite de trois (3) jours à l’invitation de son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, a-t-on annoncé de source officielle.

Libye, Carte
Libye, Carte

A son arrivée à Alger, le chef de l’Etat tchadien a été accueilli par le président du Conseil de la nation (Sénat), Abdelkader Bensalah, et le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal.

Cette invitation du président tchadien par l’Algérie est improvisé et s’inscrit dans un climat de tension et de divergence à peine voilé sur la question libyenne.

Pour rappel, le président tchadien était en Égypte avec une forte délégation militaire et sécuritaire à la mi-décembre sur le même sujet.

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Comme annoncé dans mes précédents écrits, l’attitude va-t-en-guerre et l’ingérence de Deby en Libye n’est pas du goût des pays du Maghreb.

En effet, les déclarations choc d’Idriss Deby au sommet de Dakar appelant une intervention militaire en Libye n’est pas aller inaperçu du coté des algériens, qui ont vite rétorqué par la voix du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines , Abdelkader Messahel que “l’Algérie poursuivra, en dépit de l’adversité, sa mission qui consiste à accompagner les forces vives libyennes ayant marqué leur disponibilité à œuvrer pour une solution politique”

Mettant à profit le sommet de Dakar sur la sécurité en Afrique, Idriss Deby a appelé l’Otan à intervenir en Libye pour achever sa mission entamée en 2011, qui avait abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi.
Trois jours plus tard, à Nouakchott, cinq chefs d’État du Sahel, ceux du Tchad, du Mali, du Niger, du Burkina-Faso et de la Mauritanie appelaient, à leur tour, à une intervention militaire de l’ONU, cette fois-ci.

C’est dire que l’option d’une solution politique prônée par l’Algérie n’est plus soutenue par les pays du Sahel et c’est sans doute cela qui amène M. Messahel à parler d’“adversité”, plus que de complexité de la situation en Libye.

Intransigeante à toute intervention étrangère en Libye, le ministre algérien a souligné que les Libyens “sont les seuls habilités à définir les fondements et les contours de la solution politique, en dehors de toute forme d’ingérence étrangère”. Il a ensuit  relevé qu ’“au regard de la simple donne géographique, cette crise ne saurait être appréhendée, pour nous, autrement qu’en termes de sécurité nationale”. “Nous avons une dette à l’égard du peuple frère libyen qui nous a soutenus durant notre guerre de Libération nationale”, a-t-il ajouté. M. Messahel a déclaré que “c’est sous ce double prisme qu’il faut situer les efforts constants et persévérants que nous développons pour aider les parties libyennes à sortir de la logique de la confrontation armée et à faire prévaloir la voie du dialogue pour parvenir à une solution politique de cette crise qui dure depuis plus de quatre années”.

Ceci est une réponse direct au président tchadien qui contrairement à ses homologues du Sahel, est le seul convoqué après que les libyens ont fait part de leur préoccupation de la présence des troupes tchadiens en Libye.
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Un énième pourparler entre les belligérants en conflit est actuellement négocié en Algérie sous l’égide de l’ONU, à fin de trouver une solution pacifique à la crise libyenne loin d’ingérence étrangère ou l’obsession démesurée d’un certain tchadien qui cherchant désespérément à redorer son blason.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Analyste indépendant, activiste politique

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