Libye: Deby entre le marteau et l'enclume

Les déclarations choc d’Idriss Deby au sommet de Dakar quant-à la question du terrorisme en Afrique et en Libye est la réaction immédiate de sa visite au Caire.

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Répondant au président sénégalais Macky Sall, qui avait jugé quelques minutes plus tôt qu’en Libye « le travail [était] inachevé », M. Déby a rétorqué : « Le travail a été achevé ! La destruction de la Libye ! L’assassinat de Kadhafi. Ce qui n’a pas eu lieu, c’est le service après-vente. »  avant d’appeler l’OTAN à intervenir à nouveau en Libye. Des affirmations reprisent comme un coup d’éclat par la presse.

En effet, le 14 Décembre 2014, soit un jour avant le sommet, Deby se rend au Caire suite à l’invitation officielle du président égyptien Abdel-Fatah Alssisi, l’ex-général qui a renversé les frères musulmans et très investit sur la crise libyenne contre les islamistes et principal parrain du général libyen en retraite Kalifa Haftar, laisse perplexe sur le rapprochement des relations entre N’djamena et Caire.

D’abord, cette invitation des Égyptiens s’inscrit sur deux sujets essentiels:

Premièrement: mettre en garde le président tchadien des islamistes de la Libye et des frères musulmans.
Y a quelque mois, à la pression des soudanais, Deby avait rencontré à N’djamena dans une visite officielle le président du parlement islamiste libyen très controverser.
Quelque semaine plu-tard, une délégation officieuse des frères musulmans s’est rendu à N’djamena et reçu par le même président.
Les informations concordantes, indiquent que les islamistes très remontés de l’action de Deby au Mali, ont rapproché des anciens rebelles tchadiens pour financer une action pour renverser Deby.

Ceci a préoccupé les soudanais qui ont décidé de calmer le jeu et jouer le rôle d’intermédiaire.
Car, les soudanais comptent  sur Deby pour envoyer des militaires tchadiens mener une action commune avec les milices pro-Khartoum pour une vaste compagne de  » désintoxications  » du Darfour et du Kordofan des rebelles soudanais du FRS.

Ainsi, rapprocher des islamistes, les 19 missiles anti-aériens saisies d’un trafiquant d’arme à la solde de Deby, à la mi-novembre au Soudan serait des islamistes libyens transités par le Soudan.

Deuxièmement: les frontières entre le Tchad, la Libye et le Soudan sont de quelque Km avec l’Égypte dont des nombreux camps d’entrainement djihadistes sont signalés.
Alors, après la mise en garde, les Égyptiens auraient demandé à Idriss Deby de soutenir une action militaire de l’OTAN en Libye pour neutraliser les terroristes c’est-a-dire les islamistes qui représentent une menace direct au nouveau régime égyptien. D’où la grande délégation militaire et sécuritaire qui avait accompagné la visite du président tchadien au Caire.

Les déclarations de Deby lors du premier sommet de la paix en Afrique à Dakar  le 15 décembre, portent d’énormes charges d’émotions suite à l’assassinat de son père spirituel Gaddafi, de calculs geo-stratégiques, de coups fourrés de croc en jambe, de l’affairisme, de l’opportunisme et de la fuite en avant.

Reste à voir les réactions des soudanais sur l’attitude de Deby à multiple dimension et facette.

La rédaction de Jeunes Tchad

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Auteur·e

djarmaacheikh

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