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Tchad: Les retombées de la crise centrafricaine

L’opinion tchadienne est profondément divisée sur ce qui se passe en Centrafrique.
Les gardes rapprochés tchadiens qui assuraient la sécurité de l’ancien président centrafricain François Bozizé propulsé au pouvoir et maintenu 8 ans par Idriss Déby sont accusés d’acte de banditisme, de viol et de violence vis-à-vis de la population.
Il n’a pas fallu longtemps pour qu’ils soient rapatriés à Ndjamena et que le régime de Bozizé se retrouve en chute libre face aux menaces d’une collation rebelle venue du Nord qui seulement en quelques semaines contrôlait la majeure partie de la RCA.

Non-respect de l’accord de Libreville

Face aux multiples appels de cessez-le-feu et l’appel au dialogue de la part de la communauté internationale et des chefs d’État de la région, les leaders du mouvement rebelle de la Seleka se retrouvent en décembre 2012 avec une délégation de Bangui au Gabon et signent l’accord de Libreville.

Mais un mois après les deux antagonistes s’accusent du non-respect de l’accord.
La Seleka décide ainsi brusquement de mener une offensive à Bangui sous l’œil de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) composée majoritairement de Tchadiens. Ces derniers seront accusés par le président déchu Bozizé de  »soutenir » la Seleka vers sa marche sur Bangui .

Des Tchadiens et Soudanais dans la Seleka

Après la fuite de Bozizé, Michel Djotodia s’autoproclame président de la Rrépublique et s’impose malgré la volonté de Ndjamena qui avait misé sur le général Noureddine Adam.
Leur compagnon de lutte le capitaine Abakar Saboune blessé et réfugié au Cameroun est devenu retrouve la bête noire de ses anciens camarades de lutte.

Selon les renseignements militaires de Ndjamena, des sources ont fait état de la présence de membres de l’opposition politicomilitaire tchadiens et soudanais qui cherchent désespérément à s’organiser depuis le sol centrafricain. Une façon de mettre la main de nouveau sur la Centrafrique.

L’escalade confessionnelle

La Seleka  est une alliance cosmopolite de groupes armés et de bandits de grand chemin venus du Nord, région majoritairement musulmane. Le discours politique brandi par les leaders pour soumettre les hommes à leur contrôle est la stratégie confessionnelle : musulmans rebelles contre chrétiens qui soutiennent Bozizé. Ce dernier n’a pas manqué pas d’user de son influence au sein de l’église avant et après sa chute. Cependant les chrétiens qui sont majoritaires ont été les premiers victimes des éléments de la Seleka.

Les forces tchadiennes qui interviennent parfois avec violence vis-à-vis de la  population locale ont suscité la colère de cette population contre les ressortissants tchadiens du Nord identifiés comme musulmans. De ce fait, les Tchadiens musulmans se trouvent solidaires. Tandis que ceux du Sud majoritairement chrétiens et plus proches de la société centrafricaine craignent un processus d’islamisation de la RCA

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Auteur·e

djarmaacheikh

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