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France: déchéance de nationalité, une victoire des terrorismes

Depuis les attentats de Paris, des voix s’élèvent et appellent à la déchéance de la nationalité française. Pour l’instant, la loi autorise cette mesure, uniquement quand elle cible des auteurs binationaux d’actes terroristes, qui ont obtenu la nationalité française depuis moins de dix ans. Mais faut-il retirer la nationalité française aux personnes qui partent faire le djihad à l’étranger ?

Quinze-ans après les Américains, les Français tombent à leur tour dans le piège du terrorisme. Face à un ennemi qu’ils ne comprennent pas, les citoyens français succombent à la peur, acceptant de sacrifier leur unité pour un peu de sécurité.

Problème : les propositions de loi sur la déchéance de la nationalité ne vont pas rendre le pays plus sûr. Pire, cela va mutiler une cohésion sociale déjà bien fragile. Il s’agit maintenant de comprendre pourquoi.

Le terroriste n’a pas de nationalité, puisque ses idées n’ont pas de frontières. Ces propositions de loi ne feront que monter les Français les uns contre les autres, sans pour autant améliorer la sécurité, puisqu’un terroriste agit par nature dans la clandestinité, c’est-à-dire en dehors de la loi. Il n’y a qu’à voir comment les auteurs des récents attentats ont obtenu, facilement, leurs armes en dehors des canaux officiels. Ces propositions de loi sont, par conséquent, inutiles.

Mieux, l’Etat va dans le sens des terroristes en offrant des arguments pour l’idéologie de l’Etat Islamique – car les discriminations à l’encontre de la population musulmane vont s’aggraver avec ces propositions – tout en donnant raison à l’extrême droite, en désignant « l’étranger » comme le seul responsable des actes terroristes.

Pourtant, combattre Daesh n’est pas compliqué. Il suffit d’éteindre les carburants qui alimentent ses idées dans notre pays: Inégalités, Injustices, Désespoir.

Mais ça, c’est une autre histoire…

 

Sébastien KEREBEL

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djarmaacheikh

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