La mort à ceux qui ne prêtent aucune importance à la vie

173875479_0Après las attentats terroristes qui ont visé le Tchad pour son engagement contre Boko Haram au Nigeria, les députés tchadiens ont modifié le 30 juillet 2015 un projet de loi antiterroriste qui leur était soumis par le gouvernement. Ils ont rétabli la peine de mort abolie il y a environ six mois.

Proposer la mort à ceux qui ne prêtent aucune importance à la vie. C’est la solution  »intelligente » du Parlement tchadien pour lutter contre le terrorisme. Pourtant, Il y a moins d’un an, la peine de mort était abolie dans ce pays. Les associations de droit de l’homme se félicitaient de cette initiative et voyaient une évolution majeure vers le respect des droits fondamentaux. Mais depuis quand le pouvoir tchadien se soucie des lois juridiques et de la Constitution ?

Les personnes disposées à commettre des actes de violence à grande échelle pour terroriser la population savent qu’elles prennent de grands risques. Elles se soucient fort peu, voire pas du tout, de leur propre sécurité. Exécuter ces personnes revient souvent à faire de la publicité pour les groupes auxquels elles appartiennent, et à en faire des martyrs qui serviront à rallier davantage de partisans.

Face à ces fanatiques et aux terroristes, la peine de mort est inefficace et dangereuse, car non seulement le message ne les effraie  pas, mais il les stimule. Ils ne redoutent pas la mort, mais plutôt ils lui donnent un sens sacrificiel. Un des leurs condamnés à mort devient un martyre au service de leur propagande.

Ils aiment la mort autant que les députes tchadiens aiment la vie alors que le peuple tchadien est prise au piège. Encore une fois.

Si le texte de loi doit entrer en vigueur, on doit avant tout commencer à l’appliquer à ceux qui l’on voté. Ils siègent à l’assemblée sans rien y faire. A moins qu’il ne soit question en réalité de cibler d’autres catégories que les terroristes.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, analyste indépendant

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