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Bedoumra Kordjé: un candidat malheureux pour un Afrique heureux

Après une longue bataille, le poste du président de la Banque africaine de développement est confié au nigérian Akinwumi Adesina, ministre de l’agriculture nigérian du gouvernement sortant.

C’est ce que l’on appelle être dévorer par son utopie. Les anglais disent «cut your coat according to your cloth» Coupe ton manteau en fonction de ton tissu. Idriss Deby et son candidat malheureux  Bedoumra Kordjé ont appris à leurs frais. Le premier est habitué aux échecs et aux durent déceptions. La dernière était la nomination du chef d’Etat major camerounais René Claude Meka, commandant des troupes de la coalition Cameroun-Tchad dans la lutte contre Boko Haram.

Bien même que les autorités tchadiennes n’avaient pas accordé assez de convoitise à ce poste, ce n’était pas le cas au Mali. Difficile d’oublier à la grande surprise de tous, la nomination du général rwandais Jean Bosco Kazura commandant des forces militaires de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) au détriment du tchadien.

Pas nécessaire de rappeler que le Général Deby, le président tchadien est allé jusqu’à risquer son fils (un bambin bombardé général) au Mali pour combattre les djihadistes.
Sachant aussi que les troupes tchadiennes ont été en premier ligne payant ainsi un lourd tribu.
Tous ces éléments réunis, Deby se croyait être le seul candidat légitime à ce poste au Mali en propulsant un parfait inconnu, le général Oumar Bikimo.

Alors qu’il ne fait que cumulé les échecs et les tentatives ratées, il voyait après son intervention au Nigeria et en dépit des efforts titanesques dans sa politique d’influence, le gendarme de l’Afrique, gagner la sympathie de ses paires africains pour siéger à la présidence de la Banque africaine de développement… ou en fin ce qu’il espérait.

Cependant, ce n’est pas Paul Biya, le president camerounais dont les troupes tchadiennes sont actuellement à la rescousse des militaires camerounais contre Boko Haram qui vous dira qu’On ne confie pas à un hyène le cadavre d’une antilope. Le Cameroun a choisi d’apporter son soutien au malien, Birama Sidibé plutôt qu’au Tchad comme prévu lors du sommet de la CEEAC.

Mais franchement, de quels atouts dispose le Tchad pour prétendre à un rôle structurant et intégrateur en Afrique ? L’économie tchadien apparaît en bien mauvaise position et ne peut  revendiquer un exemple en Afrique. A moins de battre le record en matière de corruption, pauvreté et détournement de fond. D’ailleurs le Tchad l’un des pays les plus pauvres et corrompu de la planète malgré plus de dix-ans d’exploitation du pétrole ne range que parmi les derniers pays dans les différents classements onusiens (développement, démocratie, gouvernance, droits de l’homme…). Des «trophé» pas sûr d’être du gout de la plus part des pays africains.

Le candidat malheureux pour un Afrique heureux

Membre du parti au pouvoir, Bedoumra Kordjé, ministre des Finances du Tchad malgré ses   expérience de trente ans au sein de la BAD, depuis 2012 n’a fait que servir Deby et son clan en se laissant croire qu’il sert le Tchad. Le monsieur veut la renaissance et l’émergence dans la pauvreté et la précarité. Une théorie digne des partisans du Mps.

Le ministre tchadien a bon à envier au Nigérian Akinwumi Adesina, ministre de l’Agriculture dans cette élection nette et sans bavure.

Il faut plus d’une capacité de projection militaire – de va-t-en guerre et un volontarisme personnel d’un président aux ambitions démesurés, avec des candidats touts faits, pour revendiquer une place dans la cours des grands.

Djarma Acheikh Ahmat Attidjani
Activiste politique, mondoblogueur, analyste indépendant

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